Pendant ce temps, la bataille reprenait de plus belle sur la
colline; mais les cibles étaient, cette fois-ci, les inconnus !
Hubert, au moment où la lumière illumina le centre du terrain de
bataille, visa l'adversaire le plus proche et le transperça de
deux balles dans la tronche.
- paf ! Un en moins ! s'écria-t-il en souriant.
Au moment où un des inconnus visait Hubert, désormais à découvert,
Smith tira et le cloua net au sol.
- merci vieux ! lança Hubert.
- de rien ! répondit Smith en souriant. Pour une fois qu'on
s'amuse !
Au moment où un des types visait Jack, John lui envoya une petite
salve de mitraillette, histoire de le refroidir.
- c'était moins une ! cria Jack.
- ouais ! répondit John en changeant son chargeur de mitraillette.
Les adversaires survivants commençaient à battre en retraite vers
les voitures. Ils avaient visiblement envi de déguerpir... et
vite...
- ils vont se tailler ! cria Hubert.
- il faut prévenir Neil ! Il doit les intercepter ! répondit
Smith. J'y fonce.
Muni de sa lampe, il redescendit en courant le flan de la colline
pour aller chercher Neil...
Popol et Phil, toujours postés sous la voiture, attendaient de
voir les premiers fuyards... Ceux-ci ne tardèrent pas à montrer le
bout de leur nez...
- là ! cria Phil en désignant deux types qui fonçaient vers leur
voiture. Il faut les intercepter !
- on fonce ! répondit Popol.
Ils s'extirpèrent de la voiture en même temps, chacun d'un côté du
véhicule.
- haut les mains ! cria Phil.
- allez vous faire foutre ! répondirent en choeur les deux
arrivants en plongeant derrière la voiture juste devant.
- bien joué ! hurla Popol. Maintenant, on est repéré ! T'es
vraiment nul !
- mais... les sommations... bafouilla Phil.
- depuis quand tu t'en préoccupes ? demanda Popol furieux.
- c'est la loi ! lança Phil d'un ton moralisateur.
- la loi, moi, je l'encule ! répondit Popol fou de rage.
- et nous on t'encule ! répondirent en choeur les deux inconnus
dissimulés derrière le véhicule.
- hein ? hurla Popol. Vous allez voir vos gueules ! Phil, couvre
moi !
- OK ! répondit Phil en "allumant" la voiture.
Popol se leva, pénétra dans la voiture, mit le contact... et fonça
sur le véhicule devant lui, derrière lequel les deux inconnus
s'étaient retranchés. Le choc fut violent ! Les inconnus,
dissimulés derrière le véhicule, furent projetés en arrière sous
l'impact. Malheureusement, résultat du choc, les phares étaient
détruits et le champ de bataille se retrouvait une fois encore
plongé dans les ténèbres.
Popol bondit hors de la voiture, suivit de Phil. Ils firent le
tour du véhicule accidenté... Soudain, un coup de feu retentit;
Popol poussa un cri et tomba à terre en gueulant des insultes.
Phil, en une fraction de seconde, riposta dans la direction d'où
venaient les coups de feu. Quelqu'un cria et s'effondra sur le sol
lourdement... Immédiatement, Phil saisit Popol et le tira en
arrière.
- ça va, vieux ? demanda-t-il.
- yeah man ! répondit Popol. Une simple égratignure au bras !
Merci pour la riposte !
- de rien ! En tout cas, lui, il n'emmerdera plus personne !
- tu l'as dit !
- mais il en reste théoriquement encore un ! continua Popol en se
redressant.
- ouais ! Et il faut le trouver ! renchérit Phil en rechargeant
son 12.
Il n'avait même pas fini de parler que deux coups de feu retentirent
de derrière un bosquet d'arbres, vingt mètres plus loin.
- il est là bas ! lança Phil.
- yeah man ! Il faut le chopper vite fait... Mais si on sort, on
va se faire dégommer. T'as repéré où il est dissimulé ?
- je crois !
- bon, voilà ce qu'on va faire : je vais discrètement monter sur
le toit de la voiture. A mon signal, tu tireras dans sa direction.
J'en profiterai pour me faufiler dans son bosquet d'arbres par la
droite. Au bout de dix secondes, tu arrêtes surtout de tirer... Je
vais me le faire manuellement ce gros con ! OK ?
- ça marche pour moi ! confirma Phil.
Sans un bruit, Popol grimpa sur le toit du véhicule; une fois en
place, il siffla. Phil se mit à tirer comme un fou tout en
hurlant, ce qui couvrit le bruit de Popol plongeadans les arbustes
et se faufilant dans les branches. Au bout de dix secondes, Phil
arrêta de tirer. Le silence était retombé... Popol écoutait les
bruits alentours... Il aimait se genre de traque... Le type ne
devait pas être loin... Soudain, Popol entendit un léger bruit à
sa gauche; sans hésiter, il plongea dans cette direction. Il
attrapa au vol l'inconnu et tout deux roulèrent au sol. Le combat
allait être très dur puisque dans l'obscurité la plus complète.
Popol se baissa. Quand l'autre se rua en avant, Popol le saisit
aux jambes et l'envoya par dessus les arbustes dans la direction
de Phil. L'inconnu poussa un cri au contact (douloureux !) du sol
et se releva en un éclair. Il sortit de sa poche un cran d'arrêt
au moment où Popol revenait vers lui. L'inconnu n'eut pas le temps
de lever le bras pour menacer notre ami : une détonation retentit
et le malheureux s'effondra sur le sol.
- bien joué, Phil !
- no problémo !
Smith était enfin arrivé dans la forêt où la voiture était
dissimulée. Il éclaira l'habitacle. A sa grande surprise, il était
vide ! Avant même qu'il ne se retourne, deux mains l'agrippèrent
et le tirèrent en arrière, à l'abri derrière un gros arbre.
- éteint cette maudite lampe ! souffla Neil.
- vous m'avez fait peur ! répondit Smith en obtempérant. Que
faîtes-vous là ?
- on n'est pas seul !
- je suis au courant ! Il faut...
- non ! Je veux dire qu'il y a des types dans cette forêt ! J'ai
entendu des choses... Je suis sorti pour voir et... regarde !
expliqua-t-il en désignant une masse allongée sur le sol.
Maintenant qu'ils ont vu la lumière de la lampe, ils vont tous
rappliquer...
- il faut vite aller là haut avec la voiture ! Les autres ont
besoin d'aide !
- OK ! A mon signal, on court vers la voiture. Monte à l'arrière
le plus vite possible. On file aussi sec ! Je tiens pas à prendre
du plomb dans le cul !
- d'accord !
A son signal, ils foncèrent vers la voiture et s'y engouffrèrent
juste à temps pour éviter une salve de mitraillette. Immédiatement
Neil écrasa l'accélérateur. Sans attendre, il sortit du bois et
fonça vers le chemin forestier qui menait au haut de la colline.
Au moment où la lumière s'est éteinte, Hubert poussa un juron. Il
n'eut pas le temps de continuer : quelqu'un se jeta sauvagement
sur lui et tous les deux roulèrent à terre. Par chance, Hubert
avait fait du rugby : il savait donc encaisser les coups... et les
rendre ! Sans attendre, il saisit son adversaire (dont il ne
distinguait quasiment rien) et lui envoya un formidable coup de
poing en pleine poire. Comme tantôt, l'autre ne bougea pas !
- ça alors ! cria Hubert surpris.
Il ne pensa pas à se protéger le visage, si bien qu'il reçut un
monumental crochet du droit qui le mit hors service quelques
secondes... Hubert savait que le flan abrupt de la colline était
juste derrière lui... Aussi, d'un coup aussi imprévisible que sec,
il envoya son adversaire par dessus lui. Le cri qu'il poussa et le
bruit de son corps dévalant la pente couverte d'arbustes épineux
confirma à Hubert qu'il avait bien visé. Il se releva, chercha à
tâtons son arme et revint se positionner à son poste...
John saisit Jack par le bras au moment où ils furent une fois
encore plongés dans l'obscurité.
- il faut se mettre à l'abri... Mais ici on est repéré ! Il faut
changer de coin... souffla John.
- pour aller où ? demanda Jack tout aussi doucement. On ne sait
pas où on est exactement, n'y où sont les autres... Il vaut mieux
rester à couvert : tu connais tes potes ! Ils tirent d'abord et
regardent qui c'est après !
- ouais... Vu sous cet angle...
- dis moi, il te reste des munitions pour la Thompson ?
- oui ! Pourquoi ? T'as une idée ?
- oh, une idée, c'est un bien grand mot ! Disons que pour s'en
sortir, il faut surprendre tout le monde. Il y a une possibilité
mais c'est très dangereux...
- je t'écoute...
- voilà : j'ai une lampe assez puissante. A mon signal, je
braquerai la lumière devant moi... commença Jack
- mais, on va se faire tirer comme des lapins ! le coupa John.
- c'est là où tu interviens ! Au moment où j'éclaire la zone, tu
élimine tous les adversaires qui s'y trouvent avec ta mitraillette
... C'est juste une question de surprise; il faut que tu sois plus
rapides qu'eux... Alors ?
- t'es encore plus cinglé que tous les autres réunis... Mais c'est
effectivement la seule solution viable... Ca marche !
- OK ! Prépare toi !
Au bout de quelques secondes, Jack cria "Go !" en éclairant la
zone devant eux. En une fraction de seconde, John arrosa tous les
adversaires présents. La face ahurie de ces derniers se transforma
en rictus de douleurs quand ils s'effondrèrent lourdement sur le
sol. Quand il ne resta plus personne dans la zone, il cessa de
tirer. Il avait quand même allongé trois types à lui tout seul !
- bien joué ! lança Jack.
- on a eu chaud ! Mais bon...
Après avoir fait signe à Harry de les rejoindre, ils se dirigèrent
vers l'endroit ou Hubert était posté... En les voyant arriver, ce
dernier sortit de son repère et se dirigea vers eux... Il était
hirsute et avait la lèvre qui saignait... Mais il souriait
toujours !
- ça va, vieux ? demandèrent en choeur Jack et John.
- impeccable ! Et vous ?
- pareil ! On a réussi à délivrer Harry !
- où est Smith ? demanda Jack inquiet.
- il est allé chercher Neil pour qu'il vienne nous prêter main
forte avec la voiture ! répondit Hubert.
- oh ! Très bien... répondit Jack visiblement rassuré.
Soudain, deux voix retentirent derrière eux. Ils se retournèrent.
La lumière de la lampe de Jack éclaira les visages de deux grand
gaillards vêtus de grands manteaux sombres et armés de 45.
- hauts les mains ! lança le premier d'une voix caverneuse.
- le premier qui bouge, on le grille ! renchérit le second.
Nos amis obéirent sans broncher. Au moment où les deux inconnus
s'approchaient du quatuor, deux voix retentirent derrière eux,
dans les ténèbres. Tous se retournèrent...
- c'est toi qui va lâcher ton arme ou on te flingue !
- yeah man !
Nos amis avaient bien entendu reconnu les voix de Phil et Popol,
toujours dissimulés dans les ténèbres derrière...
- prenez ça ! crièrent en choeur les deux inconnus en tirant dans
la direction d'où venaient les voix.
Immédiatement, la réplique fut terrible... et précise ! Les deux
hommes s'effondrèrent sur le sol. Quelques secondes plus tard,
Popol et Phil sortaient des ténèbres, un sourire aux lèvres.
- merci les gars ! lancèrent en choeur les autres.
- de rien ! répondirent les deux interpellés en ramassant les
flingues des deux inconnus.
A ce moment là, le bruit d'un moteur se fit entendre et la
lumières de phares fit son apparition. Immédiatement, nos amis
reconnurent la voiture de Jack. Ils foncèrent dessus et grimpèrent
à bord.
- ça va les gars ? demanda Neil en faisant demi-tour.
- on fait aller, vieux ! répondit Jack.
- où va-t-on ? demanda Neil.
- on retourne à l'hôtel ! lança John.
- OK !
La voiture dévala le petit chemin forestier et repris la route
vers Providence.
Soudain, un homme surgit et se dressa au milieu de la route d'un
air menaçant, un pistolet à la main. Hubert reconnut le gros
balaise qu'il avait balancé dans la pente tantôt. Neil ne changea
pas de cap pour autant et accéléra... Avant même que le type n'ait
pu tirer, la voiture le percuta de face. Le choc fut très violent
et l'inconnu fut projeté sur le bas côté dans une gerbe de sang...
- désolé pour ta voiture... lança Neil à l'encontre de Jack.
- c'est pas grave... C'est une voiture de fonction... répondit
l'interpellé.
Quelques minutes plus tard, une voiture surgit derrière eux... Des
rafales de mitraillettes retentirent...
- encore ? cria Jack. Pour une secte secrète, ils font beaucoup de
bruit !
- ils nous rattrapent ! Va plus vite, Neil ! lança Hubert.
- je suis à fond ! répondit l'interpellé.
- vite ! Il faut leur tirer dessus ! cria Popol en armant son 45.
Popol et Phil, chacun par une fenêtre, tirèrent sur la voiture qui les poursuivait... Sans succès... Elle se
rapprochait inexorablement !
- dis moi, Hubert, t'aurais pas de la dynamite, des fois ? demanda
Popol.
- si, bien sûr ! répondit notre petit chimiste ambulant en tendant
un bâton de dynamite à Popol.
- yeah man ! Tu es notre sauveur !
- je sais, je sais... répondit Hubert d'un ton fier. J'ai
l'habitude...
Popol alluma la mèche et lança le bâton de dynamite avec
précision. En plein dans le mile ! L'explosion se fit pile poil
sous la voiture des poursuivants. Le véhicule se souleva sous
l'effet du souffle et fut projeté dans le bas-côté...
- yeah men ! cria Popol. On est sauvé !
- pas encore... répondit Neil. J'ai l'impression que nous avons un
pneu crevé...
- hein ? Tu rigoles ? demanda Smith.
- pas vraiment... répondit Neil en arrêtant la voiture sur le
bas-côté.
Phil descendit du véhicule et alla examiner les pneus arrières...
Il confirma les craintes de Neil... C'était même pire puisque deux
pneus avaient été crevés... On ne pouvait donc pas réparer...
Après avoir maudit sur trois générations les (ex-)poursuivants,
tous descendirent de la voiture. Il était à un peu moins de dix
kilomètres de Providence... Hop ! Un peu de marche... au pas de
charge...
Alors qu'ils longeaient une sombre forêt, Smith entendit des
bruits de branches cassées... Ils pressèrent le pas sans se
retourner...
Ils arrivèrent finalement à l'hôtel Ward, exténués... Ils se
laissèrent tomber sur leurs lits... même Jack qui squatta le lit
de John (une idylle ?)...
Al arrivait enfin à Washington... Fatigué par le long trajet, il
s'arrêta dans un hôtel pour se reposer un peu... Quelques heures
après, vaguement en forme, il se rendit à l'université. Il devait
être 9h du matin...
Il connaissait bien la ville et l'université; aussi, il trouva
facilement le grand bâtiment sombre. Après avoir montré sa carte
d'identité et avoir donné la preuve de sa profession, il put
rentrer. Il se dirigea vers la bibliothèque.
Immédiatement, il alla consulter le registre des sorties... Rien
au nom de McGregor. Il n'avait dû que demander des renseignements.
Sans attendre, il alla voir le responsable.
- bonjour! dit respectueusement Al en montrant sa carte d'identité
au vieux monsieur qui faisait office de bibliothécaire. Puis-je
vous poser quelques questions ?
- bien sûr ! Que désirez-vous ?
- un de mes amis, Harry McGregor, vous a téléphoné de Providence
il y a quelques jours pour vous demander des renseignements.
J'aurais aimé savoir de quoi il s'agissait...
- qu'est ce qui me prouve que vous dites vrai ? demanda le vieil
homme d'un ton inquisiteur tout en dévisageant Al.
- écoutez : je suis assez connu je crois pour que vous me fassiez
confiance. Et puis, ces quelques informations ne sont pas "secret
defense" je pense, non ? Ne m'obligez pas à aller me plaindre au
directeur de l'établissement... Je tiens à préciser que je le
connais bien : Mike Kay est un de mes amis !
- d'accord ! D'accord ! répondit le vieil homme en sortant un
registre du tiroir de son bureau. A quel nom, déjà ?
- McGregor !
- oui ! Je me souviens maintenant... Il a effectivement téléphoné
pour des renseignements sur les rites occultes dans la région de
Providence. Je lui ai dit que nous avions un livre mais qu'il
devait venir le chercher lui-même; mais que ce livre ne pouvait
être quoi qu'il en soit consulté (et emprunté !) que par un
professeur de nationalité américaine. Ce n'était pas son cas... Il
a raccroché, déçu... C'est tout ce que je sais...
- avez-vous toujours ce livre ?
- bien sûr ! Il y a peu de demande pour ce genre d'ouvrage !
- puis-je l'emprunter ?
- avec un mot du directeur, oui !
- d'accord !
Sur ce, Al alla rendre visite à son vieux pote Mike... Au bout
d'une demi-heure, il revint avec le précieux papier... Après avoir
vérifié le document, le bibliothécaire lui confia le livre. Al le
feuilleta rapidement. Il semblait effectivement intéressant... Il
le glissa dans sa sacoche et repartit aussitôt...
Il lui fallait maintenant revenir à Providence le plus vite
possible...
Nos amis se réveillèrent vers 10 heures du matin, complètement
fracassés... Après avoir pris un bon petit déjeuner, ils se
décidèrent à interroger Harry. John pris la parole.
- alors Harry, pourquoi m'as tu fais venir, ici, à Providence ? Je
pense qu'il y avait une sacrée raison, non ?
- bien sûr! répondit Harry. J'ai fait des découvertes troublantes.
Mais je pense que la réponse ne se trouve pas ici...
- et où se trouve-t-elle, cette réponse ? demanda Popol curieux.
- j'avoue que je ne sais pas... Un livre devrait connaître la
réponse à cette question, mais je n'ai pas pu le consulter...
- il est où, ce livre ? demanda Phil en engloutissant un croissant
d'un seul coup.
- à Washington ! Plus précisément à l'université... Mais n'étant
pas de nationalité américaine, je n'ai pas pu obtenir de
renseignements...
- rassure-toi ! expliqua Hubert. Al, un de nos amis qui est
professeur à Baton Rouge, est allé chercher le fameux ouvrage à
Washington.
- mais comment saviez vous ? demanda Harry incrédule.
- en fait, tout le mérite revient à Phil ! expliqua Neil. Il a
demandé au réceptionniste de votre hôtel si vous aviez
téléphoné... Il avait noté la communication et l'interlocuteur...
Voilà tout...
- ah... Bravo... Je n'y avais pas pensé ! répondit Harry d'un ton
visiblement admiratif.
- rassurez-vous, les autres n'ont plus n'y avaient pas pensé !
lança Phil d'un ton fier.
- trève de modestie, que comptes tu trouver ? demanda John.
- il semble que je sois sur la piste de la chose la plus
importante de tous les temps...
- quoi donc ? demanda Jack incrédule. Le Saint Graal, l'Arche
d'Alliance... ?
- non, non... Ca, c'est l'affaire d'un autre ! répondit Harry.
Moi, je suis sur la piste de... Cthulhu en personne !
En entendant ce nom, Phil recracha son croissant, John s'étouffa
avec son thé, Hubert se mit à crier à la mort, Popol se mit à
prier et Neil se mit à pleurer. Jack, lui, tomba presque dans les
pommes... Seul Smith ne comprit pas la signification de ce nom et
resta donc incrédule à la vue des réactions de ses compagnons.
- tu es sûr... ? demanda John, les yeux exorbités. Enfin, je veux
dire... C'est pas une erreur ? T'es sûr qu'il s'agit de Cthulhu en
personne ? Tu as peut être un peu exagéré...
- non ! Je suis sûr que j'ai raison ! Tu comprends maintenant
l'importance de la chose... Et le fait que je t'ai appelé ici...
- effectivement ! Dans ce cas... confirma John perdu dans ses
pensées...
- il ne reste plus qu'à attendre Al et le livre... lança Phil en
(ré)ingurgitant le fameux croissant.
- yeah men ! Prenons alors notre mal en patience... confirma Popol
en égrenant son chapelet (?).
Ils restèrent à l'hôtel toute la journée, attendant avec
impatience le retour d'Al et du fameux livre... Vers 11h, ne voyant
rien venir, ils décidèrent d'aller au lit... Al n'arriverait
sûrement que demain, maintenant... Jack dormit dans la chambre de
John, Smith avec Neil et Harry avec Hubert.
Vers 3h du matin, Hubert entendit un bruit sourd mais étouffé...
Il entrouvrit les yeux et scruta la pénombre de la chambre... Au
bout d'un instant, il entrevit une silhouette qui se trouvait au
centre de la chambre.
- c'est vous, Harry ? souffla Hubert en se redressant à moitié sur
son lit.
- mlm ! x'vhg ilyvig ov hviergvfi wv xgsfosf ! répondit la
silhouette.
- ah non ! C'est sûrement pas Harry ! lança Hubert en se jettant
hors du lit juste à temps pour éviter la charge de son adversaire.
Dans l'obscurité, Hubert n'avait aucune chance de trouver son
arme. Aussi, sans hésiter, il se jetta à mains nues sur son
adversaire. Sous le choc, tous les deux se retrouvèrent à terre.
Mais l'inconnu, plus lourd qu'Hubert, avait l'avantage et tentait
maintenant d'étrangler notre ami.
- A L'AIDE ! hurla Hubert de toutes ses forces en se débattant. A
L'AIDE !
Sous l'emprise de son adversaire, il perdait peu à peu connaissance...
Soudain, au moment où il pensait son heure arrivée, la
lumière inonda la pièce et deux types en pyjama se jetèrent sur le
type en hurlant. C'était Phil et Popol ! Immédiatement, ils
saisirent le mec et le tirèrent en arrière. Puis, sans attendre,
pour profiter de l'effet de surprise, ils le rouèrent de coups. Au
bout d'un moment, le malheureux s'effondra inerte sur le sol...
Hubert se releva péniblement, aidé par John; se frottant la gorge
encore toute endolorie, il se tourna vers le lit d'Harry. Neil
et Jack l'aidaient à se redresser.
- que lui est-il arrivé ? demanda Hubert. Il va bien ?
- oui ! Il semble que le type l'ai assomé... répondit Jack. Mais
ça va : il revient à lui !
- que sait-il passé ? demanda Harry en se frottant le crâne où
pointait une grosse bosse.
Les autres lui racontèrent ce qui s'était passé. Restait à savoir
pourquoi le type lui en voulait... Popol et Phil attachèrent
l'inconnu sur une chaise... Jack le réveilla d'une claque
magistrale. Ce fut Hubert qui commença l'interrogatoire... (NDMM :
ach, nous affons les moyens de fous faire parler !)
- pourquoi es tu venus ici ? Que voulais tu à Harry ?
- nviwv ! répondit le type avec un sourire narquois.
- je répète ! continua Hubert en lui balançant une claque. Que
viens tu faire ici ? Qui es tu ?
- nviwv !
- réponds, connard ! cria Jack en lui collant un caramel.
- ez gv uzriv ulfgiv !
- putain ! Je vais lui ensuquer la tête à ce con ! cria Phil en
pointant son 12 sur le type.
- du calme, vieux ! lança Popol d'un ton calme et apaisant. C'est
dépassé ce genre de truc... Maintenant, il faut utiliser la
science pour délier les langues. Il faut vivre avec son temps...
- ah ouais ? demanda Phil incrédule.
- yeah man ! Je m'y connais en interrogatoire ! confirma Popol.
Mais j'ai besoin de calme. Alors laissez moi seul avec ce con !
Quand j'en aurai fini, il dira tout ce que vous voulez savoir...
Après une hésitation, tous sortirent finalement de la chambre,
laissant Popol en tête à tête avec le récalcitrant inconnu.
- je parie dix sacs sur le type ! lança Phil en sortant des
billets de sa poche !
- vingt sur Popol ! répondit Neil.
- vous en avez pas assez de dire des conneries ? s'écria John d'un
ton agacé.
Il n'avait pas fini sa phrase que le type hurla...
- wf xzonv nvx ! Klhv xv xlfgvzf ! Qv wrizr glfg ! Mlm ! Mlm ! Kzh
cz... kzh cz ! Kzh oz ozmtfv ! Arhgh !
Puis un silence de mort... Au bout de quelques minutes, Popol
ressortit de la chambre, un sourire satisfait aux lèvres.
- alors ? demandèrent en choeur les amis.
- après la peur qu'il a eu (et mon petit traitement de choc !), il
va se mettre à table ! répondit Popol d'un ton fier. Vous pouvez
l'interroger maintenant : il dira tout !
- que lui as-tu fais ? demanda Phil admiratif en entrant dans la
chambre avec ses amis.
- oh, c'est facile ! répondit Popol d'un ton professoral. Je lui
ai simplement coupé la langue !
- QUOI ?????? s'écrièrent les autres en se retournant vers leur
camarade les yeux exorbités.
- ben oui ! C'est une vieille méthode de chez moi pour les
prisonniers capturés... Ils sont loquaces après, croyez moi !
- mais t'es fou ou quoi ? hurla Neil fou de rage. Comment veux tu
qu'il parle sans sa langue ?
- mais je te dis que ça marche ! répondit Popol d'un ton sincère.
Dans mon coin c'est la méthode garantie 100% pile poil !
- mais tu interroges exclusivement des ventriloques ou quoi ?
demanda Hubert.
- non ! répondit Popol. Que des Italiens !
- évidemment ! lança Phil d'un ton ironique. Tant qu'il ne leur
coupe pas les bras, ils peuvent encore communiquer !
- c'est spirituel ! s'écria John fou de rage. T'es aussi cinglé
que lui, mon pauvre vieux !
- hein ? répondit Phil visiblement piqué au vif. Tu me compares à
ce psychopathe névrosé et lobotomisé ?
- quoi? hurla Popol en dégainant son 45. Qu'est ce que tu as dit ?
Répètes un peu pour voir !
- je vais me géner ! répondit Phil en braquant son 12 sur Popol.
T'es un psychopathe !
- t'espères pas t'en tirer après ce que tu viens de dire, j'espère
? demanda Popol en armant son flingue.
- vos gueules le clan des siciliens ! hurla Jack. Sinon je vous
descends personnellement... Tous les deux, of course !
- eh Philou : t'as entendu ce qu'il nous a dit le flicard de
banlieue ? s'écria Popol en prenant Phil à témoin. Moi, j'en ai
flingué des plus gradés pour moins que ça !
- t'as raison mon Popol ! renchérit Phil. Nous sommes son pire
cauchemar à l'inspecteur Harry de mes trois (?) !
- faites gaffe les frères siamois : je vais vous coffrer tous les
deux si vous continuez ! répondit Jack en sortant une paire de
menotte de sa poche.
- toi, fais attention à ce que tu dis ! Ne me dis jamais que je
suis de la famille de cette... chose ! cria Phil en désignant
Popol. Je ne suis en aucun cas de la famille de ce primate
sous-développé ! Alors toi, le Clint Eastwood de la croisière
s'amuse, retire immédiatement ce que tu viens de dire; sinon, ça
va être ta fête à toi aussi !
- HEIN ???? hurla Popol.
- QUOI ???? hurla Jack.
En une fraction de seconde, ils se jetèrent sur Phil et le
rouèrent de coups (NDMM : tiens, ça faisait longtemps...). Après
ce petit massacre organisée (NDMM : petits meurtres entre
amis...), ils laissèrent Phil inerte sur le sol. Ils allèrent voir
le malheureux inconnu désormais muet. Il ne bougeait plus... Après
l'avoir examiné, ils durent se rendre à l'évidence : il était bel
et bien mort...
- bien joué ! lança Neil. Il est mort ! Alors même si c'était un
italien...
- oh non! répondit Popol d'un ton sérieux. C'était pas un italien,
fais moi confiance ! Les italiens, eux, ils survivent ! Pas comme
cette chochotte...
- encore ton fale humour bien gras de petit truand de merde !
lança Phil, qui tentait tant bien que mal de se relever, à
l'encontre de Popol. Au lieu de dire des conneries, tu fairais
mieux de retourner fé toi ! Quand on est fpéfialivé dans le vol
des facs des petites vieilles, on ferme fa grande gueule !
Phil, visiblement la rage à la dent (NDMM : on peut pas dire qu'il
lui en reste plus après les taquets encaissés...), continua :
- vous êtes touf contre moi, falauds ! Y en pas pas un pour
rafeuter l'autre !
Immédiatement, tout le monde se jeta sur lui et le piétina
allègrement. Ils ne s'arrêtèrent qu'en entendant la porte d'une
chambre s'ouvrir. Un homme, hirsute, en sortit.
- dites donc, espèces de cons ! lança le type. Vous pouvez pas
fermer vos gueules un peu ? Y en a qui essaye de dormir ici !
- fuck off ! lança Jack.
- va te faire foutre, tête de con ! répondit le type d'un ton
agressif.
Sans hésiter, Jack lui montra sa plaque de police. A la vue de
celle ici, le visage du type devint livide.
- je... je... m'excuse... bredouilla le type.
- hop ! Au poste pour insultes à policiers ! répondit posément
Jack. Suivez moi au poste !
- maintenant ?
- tu me cherches encore ?
- non, non ! D'accord ! J'arrive de suite !
Sur ce, Jack partit au poste avec le malheureux type... Tous les
autres, fatigués, allèrent se recoucher... Phil, à la force des
bras, arriva tant bien que mal à ramper jusqu'à la porte de sa
chambre... Mais, malheureusement pour lui, Popol l'avait fermé...
Aussi, ne pouvant se redresser pour faire tourner la poignée (il
avait la colonne vertébrale comme une boite de légo renversée par
terre !), il se décida à dormir par terre...
Ils furent réveillés le lendemain matin par Al. En effet, montant
les escaliers à fond la caisse en agitant le précieux livre,
celui-ci n'eut pas le temps d'éviter Phil qui gigotait par terre
et lui faisait des signes (NDMM : il le prenait pour son sauveur
providentiel... Il faut dire qu'Al est très certainement le plus
gentil de la bande...).
Al trébucha donc sur le malheureux (qui cria des insultes !) et
s'effondra de tout son sol sur le sol. Ce furent donc ses cris de
rage qui réveillèrent ses potes. Il était 10h du matin.
- hello Al ! lança John en sortant, hirsute, de sa chambre. T'as
fait vite !
- tu peux le dire ! répondit Al en se relevant. Je suis
complètement crevé !
- et moi alors... ! lança Phil toujours agonisant par terre.
- on a plein de choses à te raconter ! s'écria Popol.
- ouais ! renchérit Hubert.
Sur ce, Al alla se reposer quelques heures après avoir donné le
livre à Harry afin qu'il l'examine.
Vers 15h, tout le monde se retrouva dans la chambre d'Harry.
- j'ai trouvé un indice ! commenca Harry visiblement très excité
par sa découverte. Je savais bien qu'il fallait venir à
Providence...
- explique toi ! lança Hubert impatient.
- ce livre mentionne l'adresse d'un archéologue qui affirme avoir
vus choses étranges la nuit... Mais il y a un problème : sa
déclaration date de 1830...
- et alors ? demanda Phil incrédule.
- il doit être mort depuis belle lurette ! expliqua Smith.
- ah ouais ! répondit Phil pensif. Je n'y avais pas pensé...
- il y a son nom ? Son adresse ? demanda Popol.
- oui... répondit Harry après avoir consulté le livre. Sam
Utchinson, 18 Higher Street, Providence. Mais cela fait si
longtemps...
- on peut toujours vérifier ! lança Smith. Je fonce à la mairie.
- OK. On t'attends ici... répondirent en choeur les autres.
Une heure après, Smith revint à l'hôtel.
- alors ? demandèrent les autres, visiblement impatients.
- comme on s'en doutait, il est bel et bien mort depuis longtemps
! expliqua Smith. Toutefois, sa maison existe toujours ! Mais elle
tombe en ruine...
- il faut aller y faire un tour ! s'écria Harry.
- OK ! lançèrent en choeur les autres en armant leurs armes (?).
- je vais prévenir Jack Milton ! lança Smith.
- OK ! On se donne rendez vous là-bas !
- all right !
Aussi, tous se retrouvèrent devant la maison en ruine d'Utchinson.
Elle était vraiment sinistre ! Sans hésiter, il pénétrèrent à
l'intérieur et la visitèrent, l'arme au poing... Finalement, ils
durent se rendre à l'évidence : rien ! Pas un indice ! Ils
ressortirent de l'étrange bâtisse couverts de poussière.
- dites les gars... commença Neil. J'ai un doute tout d'un coup...
- quoi ? demanda Popol en s'époussetant.
- peut être n'est-ce qu'une idée mais... continua Neil toujours
perdu dans ses pensées.
- vas-y man ! lança Popol. Explique-toi à la fin !
- et bien la déclaration date de 1830, soit ! Mais les faits
remontent à quand ?
- euh... un instant... répondit Harry en consultant le livre.
Voilà : 1824 !
- peut-être habitait-il ailleurs en 1824 ? lança Neil.
- pas bête ! renchérit Phil. Cela demande à être vérifié...
Sans hésiter, ils se rendirent à la mairie. Eureka ! Neil avait vu
juste : en 1824, il habitait 8 Standford Street. Immédiatement,
ils se rendirent sur place. A leur grande surprise, l'ancienne
maison avait été détruite et on en construisait une nouvelle à la
place... Smith alla demander si les objets trouvés dans la vieille
maison avait été gardés quelque part. On lui répondit qu'ils
étaient dans un hangar, sur les docks. Le hangar 4.
Ils se rendirent donc sur les docks et trouvèrent le hangar 4
relativement facilement. Jack alla chercher un responsable qui
leur ouvrit la porte. Ils se retrouvèrent face à un véritable
capharnaüm... Un sorte de boutique des antiquités... Ils se mirent
à tout fouiller en quête d'indices... Au bout de deux heures,
Hubert poussa un cri de joie en brandissant une feuille de papier
jaunie par le temps. Tous se précipitèrent pour voir ce qu'il
avait trouvé...
Le nom d'Arkham revanait sans cesse. Il semble, de plus, que
Utchinson habitait Arkham avant de venir à Providence... Et
d'après le papier, le début de son histoire n'aurait pas eu lieu
en 1824 mais en 1819, c'est-à-dire quand il vivait encore à
Arkham... Voulant fuir la "chose", il alla se réfugier à
Providence... Mais cela recommenca en 1824... Il semble donc qu'il
y ait des ramifications du culte à Providence... Petit cachottier
ce Utchinson... Arkham semblait donc être la véritable source du
mal... Il fallait donc s'y rendre sans attendre !
La nuit était presque tombée; de gros nuages dans le ciel assombri
laissaient présager d'une nuit pluvieuse...
Au moment où ils allaient sortir du hangar et rentrer à l'hôtel,
cinq hommes apparurent et se dirigèrent vers eux.
A leur vue, Harry se mit à trembler.
- ce sont... ce sont... bredouilla Harry. Ce sont... les gars
de... de la secte...
- t'es sûr... ? demanda John en sortant discrètement son 45.
- certain ! répondit Harry. Je les reconnaîtrais entre mille !
- tenons-nous prêts ! lança à mi voix John aux autres tout en
armant son 45. Ce sont les types de la secte...
- yeah man !
Les cinq arrivants se dirigèrent, sans bruit, vers nos amis.
Soudain, sans prononcer un seul mot, ils sortirent de leurs poches
des flingues. Par chance, grâce à Harry, nos amis étaient prêt à
les recevoir ! En une fraction de secondes, les membres de la
"Nightmare Agency" tirèrent sur leurs adversaires. Tous
s'écroulèrent lourdement sur le sol.
Une chance que l'ami Harry soit observateur...
Après cela, tous rentrèrent à l'hôtel.
- je file avec vous à Arkham ! lança Jack.
- hein ? Mais ton travail, ici ? demanda Popol.
- oh ! J'ai des vacances à prendre... répondit Jack en souriant.
Et puis, Smith me remplacera à merveille... Il a fait ses preuves,
vous l'admettrez je pense ! En plus, il a du boulot maintenant :
il doit mettre en prison toute la secte...
- et bien c'est parfait ! s'écria John en tapant amicalement
l'épaule de Jack. On lève l'ancre à 8h demain matin. Tu prends ta
voiture ?
- bien sûr !
- impec' !
Tous allèrent se coucher. Le lendemain, ils partirent pour Arkham.
Le trajet fut long et pénible... Il plut pendant tout le voyage...
Finalement, ils arrivèrent à Arkham à la tombée de la nuit. Ne
connaissant pas la ville, ils prirent un hôtel au hasard. Exténués
par le trajet, ils s'endormirent sans manger.
Quand ils refirent surface, le soleil brillait dans le ciel...
mais c'était un soleil froid... malsain même... Après avoir
déjeuné, ils décidèrent de se rendre à la mairie pour trouver des
renseignements sur Utchinson. Grâce aux registres, ils trouvèrent
l'adresse de Utchinson au moment des faits : 4, Hound Street.
Bien décidés à tirer cette affaire au clair, ils sortirent
précipitamment de la mairie pour se rendre à l'adresse découverte.
A peine avaient-ils fait quelques pas dans la rue qu'une voiture
surgit de nulle part. Quand elle fut à la hauteur du petit groupe,
la fenêtre se baissa et le passager arrière tira une salve de
mitraillette en direction de nos amis. Harry poussa un cri de
douleur et s'effondra sur le sol. Le snipper lança un "shnell"
(NDMM : désolé, mais n'ayant pas fait d'allemand, je ne connais
pas l'orthographe du mot...) et la voiture prit la poudre
d'escampette.
Les autres n'eurent pas le temps de répliquer : les assassins
étaient déjà loin.
John était penché sur le corps de son ami. Il n'y avait plus rien
à faire : il était mort !
L'air sombre, John se releva et attendit l'arrivée de la police et
des médecins. Puis, ils décidèrent d'aller voir à Hound Street de
quoi il en retournait...
John ne parla pas pendant tout le voyage. Ce fut Hubert qui prit
la parole quand ils furent devant la porte du 4.
- je ne sais pas si vous avez fait attention tout à l'heure, mais
les tueurs étaient allemands !
- et alors ? demanda Jack incrédule.
- ça doit pas être banal à Arkham ! expliqua Hubert pensif. Et
c'est même plutôt inquiétant... Moi qui ne les supporte pas...
- il faudra se renseigner ! s'écria Popol en souriant. Je connais
peut être quelqu'un ici qui pourra nous aider...
- qui ça ? demanda Neil.
- un vieil ami, répondit Popol. On a fait les 400 coups ensemble
dans le temps...
- c'est pas tout... les coupa Phil....mais il faudrait peut être
frapper à la porte du No 4, non ?
- t'as raison ! répondit Jack en frappant à la porte. On est venu
pour ça...
Au bout de quelques secondes, la porte s'ouvrit, dévoilant le
visage d'un homme à l'air soupçonneux...
- que désirez vous ? demanda-t-il d'un ton peu amical après avoir
parcouru du regard la petite bande.
- nous aimerions savoir si vous avez un lien de parenté avec un
certain Utchinson ? demanda John.
- connais pas ! répondit sèchement le type.
- qui possédait cette maison avant vous ? demanda Phil.
- j'sais pas ! répondit le type. Maintenant, fichez-moi le camps
ou j'appelle les flics !
- excusez-nous ! répondit Neil d'un ton apaisant. Au revoir !
La porte se referma immédiatement.
- charmant comme coin ! lança Hubert d'un ton ironique.
- ça respire l'hospitalité ! renchérit Neil.
- ce type me parait louche ! s'écria Phil. Je sens qu'il se fout
de notre gueule.
- yeah man ! répondit Popol en lançant un regard sombre vers la
porte du No 4. Il nous prends vraiment pour des glands !
- que faisons nous ? demanda Jack à l'encontre de ses amis.
- je crois que Popol a des relations dans le coin... lança John
toujours perplexe.
- yeah man ! répondit Popol en souriant. On y va de suite !
Popol les guida jusqu'à la porte d'une somptueuse maison entourée
d'un jardin. Popol actionna la clochette.
Quelques secondes plus tard, un colosse fit son apparition. A la
vue de Popol, un large sourire se dessina sur son visage.
- M. Popol ! s'écria le colosse. Quelle bonne surprise ! M. Malone
sera ravi de vous voir. Entrez donc !
Précédé du colosse, nos amis traversèrent le jardin pour se rendre
dans la gigantesque demeure du dénommé Malone.
- ouah le jardin ! s'écria Phil en admirant le somptueux décor
entourant la maison. Ton pote a du pognon à ce que je vois !
- bien plus que tu ne peux l'imaginer ! répondit Popol en
souriant. Il a fait fortune dans le "sucre" mais surtout ne dîtes
rien : ça le vexerait...
- le "sucre" ? demanda Phil incrédule. Comme Béghin-Say ?
- euh... non... pas vraiment... répondit Popol visiblement
surpris. Comme schnouf !
- ah... connais pas cette marque... C'est de quelle nationalité ?
- mais non, bougre d'andouille : je parle de drogue !
- ah! OK man ! Autant pour moi, vieux ! répondit Phil tout heureux
d'avoir compris la feinte...
Il pénétrèrent dans la maison et furent immédiatement conduits
dans le bureau de M. Malone.
C'était un type de taille moyenne, d'environs cinquante ans, avec
des cheveux blancs et une petite moustache. Il marchait avec une
canne ornée d'un pommeau en or. La bague qu'il portait à la main
droite était quant à elle véritablement énorme... Et c'était
sûrement pas du toc ! A la vue de Popol, il se dirigea vers lui et
le prit dans ses bras.
[NDMM : Malone parle avec un fort accent italien...]
- Popol, mon frère ! Que fais tu ici ? s'écria Malone en
l'embrassant.
- je savais pas que Popol avait un frère !? souffla Phil à
l'oreille de Neil.
- ta gueule ! répondit Neil.
- OK ! répondit Phil en boudant.
- je viens te demander de l'aide ! répondit Popol d'un ton calme.
- tout ce que tu veux ! lança Malone. Qui sont tes amis ?
- Tony, je te présente : Neil, Hubert, Phil, Al, Jack et John
Playford ! s'écria Popol en désignant chacun de ses camarades. Ce
sont des amis d'Angleterre, sauf Al qui vient de Baton Rouge.
- enchanté ! répondirent en choeur les membres de notre fine
équipe.
- asseyez-vous ! dit Tony en désignat les chaises.
- merci ! répondirent en choeur nos amis en prenant place.
- que désires-tu ? demanda Tony en s'asseyant à son bureau.
- des renseignements ! répondit Popol.
- je t'écoute !
Popol lui expliqua toute l'affaire. Un fois le récit fini, Tony
prit la parole.
- ceux qui ont assassiné votre ami sont effectivement allemands.
Ils habitent dans une grande maison en dehors de la ville... Je
pense qu'ils cherchent quelque chose car, d'après mes sources, ils
fouillent la ville de fonte en comble. Mais j'ignore encore ce
qu'ils sont venus chercher !
- comment savez-vous tout cela ? demanda Phil incrédule. Nous
sommes à peine arrivés et vous êtes au courant de tout...
- disons que je suis d'un naturel prévoyant ! expliqua Tony. Je me
méfie des nouveaux venus, surtout s'ils sont étrangers... La
police veut toujours me coincer... Aussi, dès qu'il y a des
nouvelles têtes, je me renseigne. On ne sait jamais...
- et au sujet du propriétaire de la maison du No 4 Hound Street ?
demanda John.
- vous allez sûrement croire que je suis devenu gateux mais cette
maison est normalement habité par une petite vieille de 80 ans...
mais veuve ! Et aux dernières nouvelles, elle est vivante...
- mais alors... commença Phil.
- ... le type de tout à l'heure... continua Hubert.
- ... et un imposteur ! termina Al.
- exact ! confirma Tony en riant. Voilà tout ce que je sais !
- merci beaucoup ! répondirent en choeur nos amis.
Après avoir pris congé de Tony (NDMM : après avoir baisé la
bague...), ils décidèrent d'aller rendre visite à l'imposteur...
Après avoir frappé à la porte, celle-ci s'ouvrit pour dévoiler la
tête du même bonhomme... Toujours aussi aimable, d'ailleurs !
- encore vous ! s'écria-t-il à la vue de nos amis. Fichez-moi le
camps ou j'appelle les flics !
- ta gueule ! s'écria John en pointant son flingue sur le type. On
va faire un petit tour du propriétaire !
Sur ce, ils pénétrèrent dans la maison et fouillèrent tout, de la
cave au grenier... Sans succès !
Au moment où ils allaient interroger le type, la porte s'ouvrit
d'un coup sec, dévoilant une dizaine de types vêtus de noir et
armés de mitraillettes. Hubert devint tout rouge en entendant
parler les nouveaux venus : ils étaient allemands ! Tout comme
l'imposteur, d'ailleurs...
On leur confisqua leurs armes et ils furent jetés au fond d'une
voiture sans ménagement.
Ils furent immédiatement conduit hors de la ville, probablement
dans la fameuse maison isolée dont leur avait parlé Tony.
Là, on les jeta au fond d'une cave humide et ils y restèrent une
heure, plongés dans le noir le plus complet.
Au bout d'une heure, donc, la porte de la cave s'ouvrit. Le
nouveau venu alluma la lumière... Nos amis ne purent retenir un
cri de surprise en reconnaissant... Robert Ulrich ! Seul John ne
semblait pas surpris de le voir; il souriait même à vrai dire...
d'un sourire ironique...
- alors Ulrich, je savais que tu vendrais ta mère pour de l'argent
mais là, franchement, tu me sidères ! s'écria John.
- sacré Playford ! répondit Ulrich. Je vois que tu continues à
faire de l'esprit... même dans les moments les plus critiques !
- salaud, tu pactises avec les allemands !? s'écria Hubert fou de
rage.
- ils payent bien... répondit Ulrich d'un ton évasif.
- que comptes tu faire de nous ? demanda Neil.
- oh... je ne sais pas encore... répondit Ulrich pensif. En tous
cas, merci pour le livre et les renseignements : vous avez bien
travaillés !
- quoi ? s'écria Popol surpris.
- on vous a suivi depuis le début... Bravo les gars ! Vous nous
avez bien aidés !
- enfoiré ! s'écria Jack.
- merci... répondit Ulrich d'un ton ironique tout en riant. Cela
me flatte... Quoi qu'il en soit, je découvrirai seul le secret
d'Arkham ! A moi la gloire... et la richesse...
Sur ce, il partit, refermant derrière lui la lourde porte. Nos
amis se retrouvèrent une fois encore plongés dans les ténèbres.
- que fait-on ? demanda Al.
- je ne sais pas... répondit John.
Sans rien dire, Neil se leva et s'approcha de la porte. Quand il y
fut, il se mit à donner des coups de pieds et de poings dedans
tout en gueulant des insultes. Le résultat fut radical ! La porte
s'ouvrit au bout de quelques secondes et un allemand envoya un
violent coup de poing à Neil qui se retrouva immédiatement allongé
sur le sol, la bouche ensanglantée.
- salaud ! hurla Neil de toutes ses forces. Je te crèverai tu
m'entends ? Je te crèverai... !
Ils restèrent là, plongés dans l'obscurité, pendant un temps qui
parut être une éternité. Puis, soudain, des bruits de détonations
leur parvinrent aux oreilles : on se battait dehors !
Au bout de quelques minutes, le bruit de la bataille se fit plus
proche.
Soudain, la porte de la cave s'ouvrit, dévoilant... le colosse de
Tony !
- Tao ! s'écria Popol à la vue du colosse.
- vite ! Vite ! s'écria Tao. Il faut partir !
Sans se le faire dire une seconde fois, nos amis se ruèrent hors
de la cave et sortirent dans le jardin. La bataille faisait rage :
les hommes de Tony affrontaient les allemands.
Immédiatement, nos amis ramassèrent des armes qui jonchaient le
sol et prétèrent main forte aux hommes de Tony.
Neil se mit en quête du type qui lui avait collé une mornifle tout
à l'heure. Il finit par le trouver au milieu d'un groupe de
soldats allemands. Sans hésiter, Neil arma la mitraillette qu'il
avait ramassé et arrosa le groupe. Ce fut un carnage ! Mais il ne
toucha pas son "vieux" copain : lui, il allait se le faire
manuellement (dixit Popol). Ainsi, Neil se jeta sur le type et le
roua de coups... Qaund il se décida à arrêter, le malheureux ne
bougeait plus du tout...
- je te l'avais promis tête de con : je l'ai fait ! s'écria Neil
visiblement satisfait. T'es mort maintenant !
Pendant ce temps, nos autres amis avient fait le grand nettoyage
de printemps : il ne restait plus grand monde en face. Tao leur
fit un signe du bras pour leur dire de venir. Les membres de notre
fine équipe balancèrent leurs armes et foncèrent vers le colosse.
Sans attendre, ce dernier bondit dans une voiture, suivi de nos
amis, et battit en retraite; les hommes de main de Tony leur
emboitèrent immédiatement le pas.
- et Ulrich ? demanda John.
- il est parti avec des hommes et le livre avant notre arrivée !
répondit Tao.
- il est où ?
- à l'église St Louis ! répondit Tao. On y va de ce pas !
- comment avez vous su où on était ? demanda Neil.
- n'oubliez pas que M. Malone sait tout ! répondit Tao évasif.
- Ah.. c'est vrai... s'écria Neil. J'avais oublié...
Ils arrivèrent enfin à l'église St Louis. Tout semblait calme...
Nulle trace de Ulrich... Notre fine équipe prit des armes que leur
tendait Tao et descendit de la voiture. Sans attendre, nos amis
firent le tour de l'église... pour découvrir un petit cimetière.
Quelque chose choqua Al. Il fonça vers une tombe et appella ses
amis. Il leur montra sa découverte : la tombe était ouverte et
dévoilait un passage souterrain qui semblait mener en enfer.
Sans hésiter une seule seconde, nos amis y pénétrèrent...
Après une marche d'une quinzaine de minutes, ils arrivèrent dans
une vaste salle. Il y avait visiblement eu une bataille ici : des
allemands et des types ressemblant à s'y méprendre à ceux de la
secte de Providence jonchaient le sol. Nos amis continuèrent leur
marche...
Soudain, John, alors en tête de l'expédition, s'arrêta et fit
signe à ses amis de ne pas faire de bruit. Il tendit l'oreille...
Il entendiait une voix au loin... Pas de doute : c'était celle de
ce maudit Ulrich ! Après avoir vérifié leurs armes, nos amis
pousuivirent leur route de plus belle.
Ils arrivèrent finalement dans un petite salle. Ils ne purent
retenir un cri de surprise ! Devant eux, Ulrich se battait avec un
type à l'allure étrange (à côté duquel Tao semblait être un nain
!) : à première vue le chef de la secte ! Sur le sol, nos amis
remarquèrent des corps d'allemands et de membres de la secte... La
bataille avait du être d'une rare violence à en juger par l'état
des corps !
En entendant des bruits de pas derrière lui, Ulrich se retourna. A
la vue de nos amis, il poussa un cri de surprise. Malheureusement
pour lui, le chef de la secte en profita pour lui envoyer un
formidable coup de couteau... Ulrich fut projetté contre le mur
sous l'impact et s'effondra en criant de douleur.
Nos amis braquèrent immédiatment leurs armes sur le chef de la
secte. Voyant cela, ce dernier prononça des paroles étranges...
Peu à peu, nos amis sombrèrent dans un sommeil léthargique...
Ils se réveillèrent dans un monde étrange, aux couleurs anormales.
Ils était tous là, étendus sur le sol...
- putain : on est où ? demanda Phil en promenant son regard sur le
paysage étrange qui les entourait.
- comprends pas ! répondit Al.
- c'est sûrement un tour de ce con de chef de la secte ! s'écria
Popol fou de rage.
Finalement, ils se redressèrent, vérifièrent que leurs armes
étaient bien là et décidèrent d'explorer le coin...
Après avoir marché des heures dans une luxuriante végétation
particulièrement étrange (doux euphémisme !) sans trouver
quelqu'un, ni quelque chose, nos amis commencèrent à ce demander
s'ils ne devenaient pas tout simplement fous !
Soudain, ils entendirent un bruit à proximité... Comme un
aboiement... Mais vu celui-ci, le chien devaient sûrement être un
croisement en un pitbull et un ours !
Ils se retournèrent pour découvrir... un immense chien gris de
taille anormalement grande. Il se jeta sur eux.
Immédiatement, nos amis tirèrent... en vain...
Le chien se jeta sur John qui était le plus près de lui. Avant
même que notre ami ait pu dire un mot, le chien le saisit à la
gorge et le tua sur le coup en lui sectionnant la carotide.
Al se mit à crier des insultes tout en vidant son chargeur sur le
molosse... Sans succès... Le chien se jeta sur lui; au dernier
moment, il l'esquiva. Malheureusement, la créature était douée
d'une rapidité extraordinaire et d'un coup de patte elle lui
pourfendit le corps.
Hubert saisit un bâton de dynamite et l'alluma... Mais trop tard :
la bête était sur lui et le disséqua sans anesthésie... Jack
plongea vers le bâton de dynamite resté à terre... Ce dernier lui
explosa dans la main, réduisant en morceaux notre malheureux ami !
Popol, Phil et Neil se mirent à tirer sur la créature... Elle
sembla éviter chaque tir et se jeta sur le trio. Malgré un combat
acharné au corps à corps, nos trois amis furent exterminés...
Nos amis se réveillèrent dans la salle où ils se trouvaient tantôt...
A la différence près qu'ils saignaient aux endroits où le
molosse les avait frappés. Ils ne purent réprimer un cri d'horreur
en voyant, à leurs côtés, le corps complètement déchiqueté de
Jack... Le rêve avait été bien trop réel à leur goût...
Le chef de la secte les regardait en souriant...
- vous êtes morts... s'écria-t-il en riant... et vous ne le savez
pas encore...
- en tous cas, toi, t'es réellement mort ! répondit Phil en tirant
sur le type.
A sa grande surprise, son chargeur était vide ! Même chose pour
ses camarades, d'ailleurs ! Sans hésiter, Al plongea et, attrapant
au vol le Lüger d'un allemand qui gisait à terre, tira sur le chef
de la secte. Celui-ci prit deux dragées dans la tête et s'effondra
lourdement sur le sol...
John, tenant sa gorge ensanglantée, se releva et se dirigea vers
le corps de Ulrich. Au moment où il se penchait pour l'examiner,
ce dernier ce releva en un éclair et, après l'avoir violemment
poussé contre ses camarades, se rua dans le nouveau couloir qui
semblait descendre en enfers.
Popol le poursuivit, suivit de ses camarades.
La course-poursuite dans la demi-pénombre dura un laps de temps
indescriptible... Soudain, Popol vit qu'Ulrich pénétrait dans une
immense salle à l'éclairage étrange... Popol s'y engouffra à son
tour sans hésiter.
Nos amis suivaient Popol à toute vitesse mais il les distançait
irrémédiablement.
Soudain, ils entendirent un cri atroce, sûrement poussé par
Ulrich. John eut un flash !
- POPOL : NE REGARDE PAS ! hurla John de toutes ses forces. NE
REGARDE PAS ! FERME LES YEUX ! ATTENTION A TA SANTÉ MENTALE !
Il n'avait pas fini de hurler ses conseils qu'un second cri atroce
retentit... sûrement poussé, cette fois ci, par Popol (NDMM : tu
parles : vision de Cthulhu en personne = 1D100 de santé mentale en
moins, et ce d'un seul coup ! Plutôt radical, non ?). Nos amis
s'engouffrèrent dans la salle à leur tour, mais en marche arrière
pour ne pas regarder la chose qui s'y trouvait... Il trouvèrent
Popol inerte sur le sol, aux côtés de Ulrich. Sans attendre, ils
saisirent leur ami et s'enfuirent, toujours sans regarder ce qui
se trouvait dans cette immense salle à la luminosité étrange...
Portant Popol sur son dos, Neil courrait en tête, suivi des
autres... Sans hésiter, Hubert lança un bâton de dynamite dans
chaque salle pour bloquer l'accès à un éventuel poursuivant...
Ils se retrouvèrent finalement dans le cimetière.
Tao les attendait toujours dans la voiture. A la vue des amis
ensanglantés, du corps inerte de Popol et de l'absence notable de
Jack, il ne put réprimer une moue.
- que s'est-il passé ? demanda-t-il. Où est Jack ?
- Jack est mort... Un mauvais rêve... répondit Phil.
- quant à Popol, il a vu quelque chose qu'il n'aurait jamais du
voir... expliqua Hubert en épongeant ses blessures.
Sans poser plus de questions, Tao les ramena chez Tony.
Après avoir été soignés, nos amis essayèrent de réveiller Popol...
Celui-ci, en effet, restait les yeux ouvert, perdu dans le vide,
sans bouger... Un vrai regard de poisson mort ! En vain... D'après
le médecin, il avait subi un choc émotionnel terrible... Une fois
le médecin parti, nos amis se réunirent avec Tony.
- je pense que nous devons essayer de sauver Popol coûte que coûte
! lança Neil.
- comment faire ? demanda Tony incrédule.
- il faudrait lui faire subir un choc important ! lança Hubert,
pensif.
- et tu proposes quoi ? demanda John.
- j'ai une idée... radicale... mais dangereuse... expliqua Hubert.
Il faudrait le foutre dans un bain et balancer un appareil
électrique dedans !
- t'es fou ou quoi ? s'écria Al. Tu veux l'électrocuter ?
- c'est la seule solution ! répondit Hubert, toujours pensif.
Après avoir hésité, ils décidèrent finalement d'appliquer la
théorie de l'ami Hubert. Ils installèrent donc Popol dans une
baignoire remplie d'eau et balancèrent un truc électrique
dedans...
Le choc fut terrible ! Et les cris de Popol aussi, d'ailleurs...
Mais, à leur grande surprise, leur ami vivait toujours... Et il
parla... Oh, certes, c'était pas du Proust mais le résultat était
là : il parlait...
- alors Popol, comment tu te sens ? demanda Phil.
- aga... agreu... bredouilla Popol avec toujours ce regard de
poisson mort.
- je me demande s'il y a du progrès... marmonna John à l'oreille
de Tony.
- abaga... boga ?... continua Popol.
- maintenant, il essaye quand même de communiquer... souffla
Hubert visiblement fier de lui.
- agra... quetoulou... pabo !... pabo !... quetoulou pabo !...
continua Popol visiblement fort loquace.
- que faire? demanda Neil à ses camarades en leur désignant Popol.
- AGA... QUETOULOU PABO !... PABO ! hurla Popol, visiblement dans
le but de se faire remarquer (il n'aime pas la solitude !)
- ta gueule ! lança Phil en lui collant une baffe (NDMM : serait-
ce la revanche des opprimés ?).
- pabo Phil... pabo ! répondit Popol en pleurnichant.
- il était psychopathe névrotique et maintenant il est quasiment
autiste ! s'écria Al en désignant le regard de poisson mort de
Popol. Je me demande si on peut raisonnablement parler d'évolution
positive...
- et si on le vendait à un laboratoire ? Pour des expériences ?
proposa Phil avec un regard un tantinet sadique. On pourrait en
tirer un peu de pognon, pas vrai ? Et puis, cela permettrait de
sauver de pauvres animaux cobayes...
- PABO !... PABO PHIL !... PABO !... 'CULE PHIL ! ... 'CULE !...
se mit à hurler Popol.
- vous croyez qu'il a compris ce que je viens de dire ? demanda
Phil visiblement amusé par la réaction de Popol. En tous cas, son
vocabulaire ne cesse de s'étoffer...
- ta gueule ! lança Hubert.
- écoutez, vous n'avez qu'à rentrer chez vous, en Angleterre...
proposa Tony tout en caressant la tête de Popol (NDMM : brave bête
! Elle a un beau pelage...). Je m'occuperai de lui ! Ne vous
inquiétez pas... Je lui dois bien ça, vous savez...
Après avoir hésité longuement, nos amis acceptèrent finalement
l'offre de Tony et repartirent pour l'Angleterre (via New-York
bien entendu).
Le trajet fut étrangement paisible...
Pour sa part, Al revint à Baton Rouge...
Al n'arrivait pas à dormir. Vers 2h du matin, il se décida enfin à
se lever pour aller lire un peu dans sa bibilothèque... Histoire
de passer le temps...
Bizarre quand même cette insomnie...
Quoi qu'il en soit, il se fit un café noir pour se donner un petit
coup de fouet... Puis, il se rendit à la bibliothèque.
Alors qu'il lisait tranquillement un ouvrage sur les civilisations
d'Amérique du Sud, il entendit un bruit sourd dans la pièce à
côté. Intrigué, il se leva et ouvrit la porte qui menait au salon.
Il alluma la lampe. Rien.
Pensant avoir rêvé, il fit demi-tour pour regagner sa bibliothèque.
Il poussa un cri d'horreur : le chien gigantesque qu'ils
avaient vu en rêve à Arkham était là, devant lui, bien réel et
prêt à lui bondir dessus.
Intinctivement, Al se rua vers la porte derrière lui. Par chance,
il arriva à l'atteindre et à la refermer à clef derrière lui. Il
était à l'abri dans son bureau... Il ouvrit un tiroir et prit son
révolver. Il vérifia qu'il était chargé. Il revint près de la
porte et y colla son oreille... Rien... Il avait peut être rêvé...
Il devrait peut être arrêter le café, trop fort pour ses nerfs...
Il n'eut pas le temps de poursuivre ses réflexions métaphysiques :
il entendit un grognement derrière lui... Il se retourna et tomba
nez-à-nez... avec le molosse.
Il crut devenir fou ! Il ouvrit la porte en quatrième vitesse,
traversa la maison en courant, le chien toujours à ses trousses et
sortit dans le jardin. Alors qu'il avait atteint le centre de
celui-ci, le chien se jeta sur lui. En un éclair, Al se retourna
et vida son chargeur sur l'animal ! En vain... Avant qu'il n'ait
eu le temps d'appeler à l'aide, il était mort, déchiqueté par les
crocs acérés du molosse...
- quoi de neuf au courrier ? demanda Hubert.
- rien... répondit Neil. A part une lettre de Popol, bien sûr !
- et qu'est-ce qu'il nous raconte dedans ?
- regarde par toi-même ! répondit Neil en lui tendant l'enveloppe.
Hubert lut à haute voix la lettre (NDMM : enfin, si on peut
qualifier cela de lettre !) : "Un beau dessin pour mes copains
(sauf Phil)". Hubert examina ensuite le dessin...
- franchement... s'écria Hubert à la vue de l'ouvrage pictural...
je trouve qu'il y a un léger mieux chez Popol... Pas toi ?
- boarfff... répondit Neil pensif.
- si, si ! insista Hubert d'un ton sincère en lui montrant le
dessin. Je t'assure vieux, il va mieux...
Soudain, on frappa à la porte. Phil, qui venait de se réveiller,
alla ouvrir. Il tomba nez à nez sur... John.
- hello, vieux. lança Phil. Quoi de neuf ?
- des emmerdes... répondit John, le regard ténébreux, tout en
entrant.
- de quoi tu parles ? demanda Hubert d'un ton visiblement inquiet.
- vous vous souvenez du chien que l'on a vu dans cet étrange
rêve... à Arkham... ? demanda John.
- oui... et alors ?
- ben, c'est un chien de Tindalos ! expliqua John d'un ton grave.
- connais pas cette race ! lacha Phil pour détendre l'atmosphère.
- normal ! répondit John en souriant jaune. C'est une créature
d'une autre dimension. J'ai fait des recherches au British Museum
car les dernières paroles du chef de la secte m'avaient
turlupinées...
- et alors ? demanda Neil
- on est mal ! La créature, une fois qu'elle a vu quelqu'un, le
pourchasse à travers les dimensions et le tue. Elle n'abandonne
jamais sa traque... Comble du malheur, elle peut apparaître dans
n'importe qu'elle dimension à condition qu'il y ait un angle !
- on a qu'à habiter dans une maison ronde, s'écria Phil ironique.
- quelqu'un a déjà eu l'idée avant toi... expliqua John... mais
cela a échoué (NDMM : lire la nouvelle de H.P. Lovecraft à ce
propos)... Il faudrait que tout soit circulaire, tu te rends
compte !?
- que faire ? demanda Hubert.
- attendre qu'elle vienne! répondit John... Et essayer de la tuer!
- comment ?
- je l'ignore, à vrai dire...
Il avait à peine finit sa phrase que l'on sonna à la porte. Hubert
alla ouvrir. C'était un télégramme d'Arkham; il était de Tony.
Après l'avoir lu, Hubert, devenu soudain livide, le tendis à ses
camarades. A la lecture du texte, ils ne purent se retenir de
pousser un cri d'horreur... Le télégramme disait ceci :
AL RETROUVE MORT. stop. MEURTRE SAUVAGE. stop. POLICE PENSE BETE
SAUVAGE. stop. ATTENTION A VOUS. stop. TONY.
- la créature nous a trouvé ! s'écria John. Elle va venir nous
tuer... Cette nuit... J'en suis sûr !
- nous allons l'affronter ! lança Phil d'un ton héroïque (et
légèrement suicidaire !).
- t'as une idée ? demanda Hubert.
- on est condamné dans tous les cas, alors nous allons miner la
maison... expliqua Phil. Si on ne peut pas la tuer avec nos armes,
le dernier survivant fera exploser la maison. Hubert a tout ce
qu'il faut pour faire péter le quartier ! Alors ?
- au point où on en est... répondit John d'un ton visiblement
résigné.
Aussitôt dit, aussitôt fait : la maison fut entièrement piégée
avec des explosifs. Ils attendirent ensuite, barricadés dans la
demeure, la venue de la maléfique créature.
Vers 23h15, un bruit se fit entendre à l'étage. Nos amis, armés de
la tête aux pieds, allèrent voir de quoi il s'agissait. Seul John
resta en bas pour surveiller le rez-de-chaussée.
A peine nos amis étaient-ils arrivés en haut de l'escalier que
John poussa un cri atroce, mélange d'horreur et de surprise. S'en
suivit une rafale de mitraillette (sa fameuse Thompson !) puis un
autre cri encore plus effrayant... Puis plus rien... Un silence de
mort... Pétrifiés, nos amis attendaient sans bouger.
Soudain, ils entendirent un craquement derrière eux, au fond du
couloir... Ils se retournèrent en un éclair !
Le chien de Tindalos les observait sans bouger.
En une fraction de seconde, nos amis dégainèrent et tirèrent sur
la créature. Celle-ci fonça vers eux et, comme dans l'étrange rêve
fait à Arkham, elle évita les balles grâce à sa vitesse de
déplacement fulgurante.
Elle se jetta sur Phil. Au dernier moment, sûrement dans un
réflexe de survie, celui-ci saisit son 12 et le brandit à deux
main devant lui. La créature planta ses crocs dans l'arme et, sous
le choc, Phil et le chien tombèrent sur le sol. Le combat au corps
à corps fit rage !
- FAITES TOUT PETER ! hurla Phil en se débattant. VITE !...
Immédiatement, Hubert se jeta sur la mèche la plus proche (NDMM :
il avait relié tous les bâtons de dynamite entre eux... Petit, il
voulait être artificier !) et sortit son briquet pour l'allumer.
Bien évidemment, comme dans toute bonne histoire d'horreur qui se
respecte, le briquet ne veut pas marcher (NDMM : classique mais
efficace !)...
Le chien comprit la manoeuvre et, délaissant Phil à bout de force,
il se jeta sur Hubert. De dos, celui-ci ne le vit pas venir. Ce
fut Neil qui intervint.
- ATTENTION ! cria Neil en se jetant sur le molosse pour protéger
Hubert. ALLUME LA ME... !
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase : le chien le saisit au
vol et tous deux roulèrent au sol. Neil brandit son arme... Trop
tard : la créature lui déchira la gorge d'un coup de machoire !
Phil se releva tant bien que mal et tira sur la créature. Touchée,
elle poussa un cri de douleur et riposta immédiatement en se
jetant sur lui... Le malheureux Phil n'eut que le temps de crier
un magistral "Va te faire foutre, sale merde poilue qui pue la
mort !" avant d'être lacéré proprement et sans bavure...
- YOUPI ! cria Hubert d'un ton joyeux. J'ai enfin réussi à allumer
cette saloperie de mèche. Les gars ? Les gars ?
Il n'avait visiblement rien suivi des derniers affrontements, trop
occupé qu'il l'était à allumer cette foutue dynamite.
Il se retourna donc... pour tomber nez-à-nez avec le chien de
Tindalos !
La confrontation fut terrible : le regard vitreux de la créature
poilue et baveuse face au regard de feu du chien de l'Enfer. ZE
duel du siècle !
En une fraction de seconde, Hubert braqua son arme sur le chien et
tira. Le monstre évita avec une aisance redoutable le projectile
et disséqua Hubert (toujours sans anesthésie !) en prenant son
temps (NDMM : je suis sadique, moa... Eh eh...).
Au moment où Hubert passa l'arme à gauche (NDMM : c'est-à-dire au
bout d'un certain temps; il est résistant le bougre...), la
dynamite explosa enfin, faisant littéralement exploser la maison
et le monstre avec... Il ne resta donc plus rien du tout de la
fameuse agence de détectives "Nightmare Agency", si ce n'est un
petit tas de cendres fumantes... Et un petit article nécrologique
de merde dans un journal de merde... Une fin à chier, quoi (NDMM :
c'est le cas de le dire...) !
Toutefois, ils avaient finalement réussi à trouver un moyen pour
vaincre un chien de Tindalos ! Mais, malheureusement, personne ne
le saurait jamais puisqu'il n'y eut aucun survivant... A part
Popol bien sûr; mais bon, lui, il est inoffensif pour longtemps...
F I N
NOTES FINALES :
Cette fin a pu (dû ?) vous surprendre. Il est vrai qu'ils meurent
tous à la fin et que ce n'est donc pas très amusant (NDMM :
quoique...). Il existe toutefois une bonne raison à cela : après
moult aventures dans les années 1920 (NDMM : je précise pour ceux
qui l'ignoreraient que "L'Appel de Cthulhu" peut se passer à trois
époques distinctes : 1890, 1920 et 1990), nous avions voulu passer
à autre chose, c'est à dire 1990.
Cependant, au lieu de finir les aventures de la glorieuse
"Nightmare Agency" de façon gentillette (style "eau de rose" à
trois balles quoi !), nous avions opté pour une fin héroïque et
haute en massacres et explosions. Ce fut donc le cas ! Et je peux
même vous dire que la version originale était bien plus gore que
le texte que vous avez lu...
L'illustration du début a été faite par un illustre inconnu (que
je remercie au passage !) : je l'ai mise car je trouve qu'elle va
bien avec l'ambiance générale du texte. Quant au dessin de Popol,
c'est bien sûr moi qui l'ai fait (et non pas Popol) en une minute
chrono (ça se comprend quand on le voit !)... En tous cas, il me
fait rire, alors pourquoi pas vous ?
Juste au cas où : si vous êtes un lecteur assidu du Toxic-Mag
(NDMM : chose dont je ne doute pas, soyez en sûr ! Mhh ?), vous
avez du lire le début d'une histoire (vous deviez écrire la fin
d'ailleurs...) avec les fameux chiens de Tindalos et des certains
John Playford, Neil Zeckemis [NdTB : le titre est "Au-delà de la
raison"]... Ces deux histoires sont, quoi qu'il en soit, totalement
différentes, aussi bien en ce qui concerne le scénario
(puisque c'est à vous d'écrire la suite, je le rappelle !) que les
personnages (même si les noms sont identiques) ou le style (dans
l'autre, il n'y a pas du tout d'humour !).
APPELLEZ-MOI COSETTE :
Ouf ! Ben mon vieux, il fut long à taper ce texte ! J'ai bien cru
que je n'y arriverais jamais... Aussi, savourez le bien parce que
franchement, il m'en a donné du mal...
Cédric / QueST
(Achevé le 15 / 8 / 97)