"Racing, competing, its in my blood, its part of me, its part of my life,
I've been doing it during all my life and it stands up before anything else..."
"La course, la compétition, c'est dans mon sang, c'est une partie de moi, c'est une partie de ma vie, j'ai fait cela toute ma vie et cela vient avant toute autre chose..."
Hommage à Ayrton :
Ayrton Senna est sans conteste possible le meilleur pilote de tous les
temps. Il a marqué à jamais le monde de la Formule 1, aussi bien par son
attitude que par ses prouesses. Car, en plus d'être un génie du pilotage,
cet homme sensible et intelligent aimait à réfléchir sur lui et sur les
autres. Ses (trop rares) interviews mettent en évidence un homme rongé par la
passion du sport automobile, méticuleux à l'extrême et parfaitement
conscient de ses choix irrémédiables ; un seul salut : la fuite en avant !
Passionné et violent, tel était Ayrton : une rage de vaincre intarissable, un besoin quasi vital de gagner pour prouver aux autres ainsi qu'à lui même qu'il était le meilleur ; mais un pilote tellement fascinant ! Ce pilote génial et mystique doit être un exemple pour tous : "Magic Senna" a dit des choses très vraies, qui vont au-delà même du petit monde du sport automobile. On peut même dire que sa philosophie est un hymne au dépassement de soi, jusqu'à l'extrême limite. Il faut savoir tutoyer la limite, la narguer, la maîtriser... pour le simple plaisir de le faire.
Si j'aime Ayrton, c'est pour plusieurs raisons. Certes, c'est bien évidemment son immense talent, à la limite du surnaturel, qui force mon admiration. Mais, en fait, ce qui me fascine le plus chez lui c'est, je crois, sa lucidité face au monde et surtout sa philosophie : nous avons la même. Je suis méticuleux, un éternel insatisfait ; je veux toujours plus, toujours mieux ! C'est maladif ! A tel point que je me retrouve parfaitement dans les paroles d'Ayrton ; elles me paraissent tellement familières... J'aurais voulu être pilote de Formule 1 : cela restera, je pense, mon plus grand regret...
Aussi, pour rendre hommage à Ayrton, quoi de mieux que de rappeler quelques unes de ses plus belles phrases ?
"Très jeune, j'ai eu un premier contact avec les choses mécaniques.
En l'occurrence, un kart. Très vite, ce kart est devenu une partie de
moi-même. Ce qui, au départ, n'était qu'une passion, est devenu petit à petit,
une nécessité. Pour vivre."
10 Mai 1986
"J'avais un but et j'ai appris comment l'atteindre. Devenir champion du
monde était mon très grand désir. Je me suis battu pour y arriver. Je
vivais avec. Chaque jour. Néanmoins, je me bagarre toujours pour le titre,
cette année. Parce qu'une fois, ce n'est pas assez. Après, il vous en faut
d'autres encore."
30 Septembre 1989
"Un jour, je ne peux aller plus loin que ça (il pointe son index sous sa
gorge) ; je suis coincé, je n'y peux rien, je n'ai aucun moyen de
compensation, rien. Pour surmonter l'obstacle, il faut en payer le prix. Et il
est élevé! Avant certaines courses, je ne me serais pas cru capable de faire ce
que j'ai fait"
9 Novembre 1991
"J'ai gagné au Brésil avec une seule vitesse fonctionnant encore dans les
sept derniers tours. Pour cela, j'ai puisé au fond de moi-même. Au fond de
mes ressources (...) Au prix de souffrances physiques à la limite du
supportable."
9 Novembre 1991
"Quand je ne gagne plus, je me sens bloqué, complètement enfermé (...) comme
un tigre en cage."
23 Octobre 1993
"Le jour est encore loin ou je dirai: ' Ayrton, tu as profité de ton
potentiel. Ca y est, tu l'as atteint (...) '. Peut-être a-t-on seulement
atteint un moment pareil lorsqu'on est mort. Mais peut-être même pas encore."
23 Octobre 1993
"Un pilote doit comprendre et apprécier toutes les données (...) C'est le
résultat de l'expérience, de la concentration et de l'émotion instantanée."
19 Octobre 1987
"Plus j'apprends sur mon moteur, plus je peux aider les motoristes.
Et plus je les aide, plus cela me permet d'apprendre."
30 Octobre 1989
"Mon métier me procure une foule d'émotions. Elles sont le reflet de l'amour
que je porte à la course, elles sont aussi ma principale motivation."
30 Octobre 1989
"Tout ce qui est répétitif est fatigant. Par conséquent, il faut évoluer,
changer. Changer sa façon de travailler, de piloter, d'aborder les
courses. Il faut être créatif, pour soi-même en premier lieu."
9 Novembre 1991
"Plus on avance dans sa carrière, plus les progrès relèvent du détail. Au
niveau qui est le mien, je continue à chercher mes limites."
9 Novembre 1991
"Cela fait partie de mon métier de donner l'impression que je gagne
facilement."
9 Novembre 1991
"Quand je parle aux ingénieurs et aux mécaniciens (...), je parle avec les
yeux, les mains et je fais partager mes émotions qui sont si nombreuses et
si fortes. Je veux exprimer le bonheur et la frustration dans leur véritable
mesure. J'ai envie que les gens qui travaillent sur la voiture se sentent
impliqués, au point d'éprouver la même chose que moi."
9 Novembre 1991
"C'est fou ce que l'on peut ressentir sous l'effet de la vitesse : ce que je
vis dans une voiture de course, je ne l'ai jamais éprouvé ou approché
ailleurs."
10 Mai 1986
"La sécurité est bien sûr un soucis pour moi, mais elle est bonne ou mauvaise
pour tous."
29 Novembre 1988
"Comment stimuler votre sensibilité, votre feeling les jours où vous sentez
que vous n'êtes pas au mieux ? C'est là tout le jeu. Sincèrement je n'ai pas
de réponse. C'est naturel, c'est en moi je crois."
30 Septembre 1989
"A Monaco en 1988, j'ai battu et rebattu mon propre temps, j'ai réalisé que
j'étais arrivé à un niveau de concentration tel que la voiture et moi ne
faisions plus qu'un. Ensemble nous étions au maximum. Je donnais tout à la
voiture, elle me donnait tout aussi (...) Lorsque j'ai pris conscience de cet
état de concentration extrême, je me suis arrêté. Je suis rentré dans les
stands. Là, j'ai réalisé que j'étais parti dans une spirale qui aurait pu ne
jamais finir. Toujours plus vite, toujours plus proche de la perfection...
Mais aussi toujours plus vulnérable , car la marge de sécurité diminuait au
fil des tours. Plus je m'améliorais, moins j'avais droit à l'erreur... Cette
journée de 1988 me sert désormais de référence à chaque nouvelle séance de
qualification. Je la connais, je l'ai expérimentée."
24 Novembre 1990
"Le dépassement de soi prend tout son sens, dans le cockpit d'une voiture de
course. Pour aller plus loin, plus près des limites de la machine et de
l'homme, un pilote doit tout donner : son coeur, son corps, sa tête."
24 Novembre 1990
"Ce que nous risquons tous sur la piste. La fragilité de la vie, en général,
je la connais. On n'a pas besoin d'avoir un accident, ni de faire un métier
dangereux, pour être blessé ou menacé dans son intégrité physique. On court
le même risque avec la maladie (...) Tout peut arriver, tous les jours, à
n'importe qui."
24 novembre 1990
"Parfois je souhaiterais qu'il y ait des gens qui puissent nous regarder
dans les yeux lorsque nous pilotons (...) Le regard dévoile le pilote
(...) J'aimerais même vraiment moi-même pouvoir regarder mes propres yeux
pendant la course."
23 Octobre 1993
"Il y a la voiture... je me glisse dedans, comme si je mettais un manteau. Je
m'habille quasiment de la voiture."
23 Octobre 1993
"(...) Je suis là, dans le présent, mais en même temps je suis plus loin
que moi-même, plus loin que la réalité. Je suis dans le futur."
23 Novembre 1993
"Je vis encore. C'est une réussite parmi d'autres."
23 Octobre 1993
"Je suis incapable de renoncer. Parfois, ce serait mieux."
23 Octobre 1993
"Je sens l'odeur des freins chauffés au rouge en bout de ligne droite,
j'entends clairement les sons et les bruits du moteur ; je peux sentir toutes
les vibrations, dans le volant, le châssis, la carrosserie. Je sens les
turbulences autour de mon casque. Toutes ces choses m'arrivent en même temps,
et pourtant je peux les éprouver séparément et les enregistrer. C'est une
sensation extraordinaire de comprendre absolument tout ce qui se passe à
bord, et de pouvoir agir ou réagir en fonction de ça."
9 Novembre 1991
"Le désir de vaincre nous rapproche (avec Prost). Ce qui nous éloigne,
c'est peut-être la même chose..."
2 Juillet 1988
"Il est quasiment impossible de vivre tranquillement les rapports qui vous
lient à ceux qui ont le même objectif que vous. Avec Mansell, nous avons
eu des duels en piste qui ont rejailli hors de la piste. Mais c'est la
compétition."
10 Mai 1986
"La Formule 1 n'est pas le meilleur endroit pour se faire des amis."
2 Juillet 1988
"Pour moi, le grand défi, c'est de trouver toujours de meilleures solutions
que les autres. Je veux être capable de faire mieux que quiconque."
30 Septembre 1989
"Mes plus coriaces adversaires? Difficile à dire. En fait, à chaque étape
de ma carrière j'ai eu en face de moi un Mansell, un Prost ou un Ayrton. Mon
principal adversaire, celui qui ne me lâche jamais et qui en même temps
me motive, c'est mon irrépressible envie de gagner et d'évoluer."
9 Novembre 1991
"Quelle que soient les conditions, je dois donner le meilleur. Le plaisir
n'intervient pas à ce moment la, c'est surtout la recherche de la
compétitivité qui motive."
2 juillet 1988
"La première pole de ma carrière au Portugal est parmi celles qui me laissent
les souvenirs les plus forts. Et toutes celles que j'ai signées au Brésil
parce qu'elles m'ont apportées beaucoup de plaisir et d'émotions. Et Monza
cette année (...) personne s'attendait à me voir déloger la Ferrari.
Pourtant j'y suis arrivé. Ce fut un moment très fort, d'une intensité rare :
j'ai tout donné pour cette pole (...) Moralement, un tournant
capital."
24 Novembre 1990
"La Pole, c'est un sprint (...). Le pilote doit faire appel à toutes ses
qualités : expérience, l'instinct, l'agressivité, le calcul... Et il les
porte à un niveau extrêmement élevé... Il serait impossible de piloter de la
sorte pendant un Grand Prix. Courir pour la Pole, c'est le sommet des sommets !
J'aime ça."
24 Novembre 1990
"Je considère que nous faisons un métier difficile et très exigeant à
beaucoup de points de vue. Le salaire d'un pilote, c'est surtout la
reconnaissance de son talent."
2 Juillet 1988
"Je ne cours pas pour avoir une image, pas plus que je ne cours pour
l'argent. Je cours parce que j'aime piloter (...). Du coup, ça ne me laisse
guère le temps de penser à mon image. Je suis prêt à en payer le prix."
24 Novembre 1990
"Aujourd'hui je suis triple champion du monde. Je crois que j'ai acquis une
certaine crédibilité (...) Or, pour la perdre, cette crédibilité, il suffit
d'un instant."
9 Novembre 1991
"Quand je vois que des gens sont prêts à se lever aux aurores pour me
voir courir à la télé, ou qu'ils font la fête toute la nuit parce que j'ai
gagné, je me dis que je ne vaux pas cette mobilisation. Je n'ai pas
l'impression d'être réellement ce que les gens attendent de moi. Je me sens
tellement normal."
9 Novembre 1991
"Pour moi il est de plus en plus important d'apprendre. D'apprendre
Dieu, de comprendre la puissance de Dieu, d'apprendre la foi. Mais je ne suis
qu'au début de ma recherche. Ce sera une longue recherche."
30 Septembre 1989
"J'ai une sorte de force qui me rapproche de Dieu."
30 Septembre 1989
"En fait, tout ce que j'ai aujourd'hui, tout ce que je suis, en tant que
pilote de course et en tant qu'homme, c'est à ma famille que je le dois."
29 Octobre 1988
"Il m'arrive de pleurer ou de m'émouvoir en public... Je suis ainsi. Je
suis émotif, je suis né et j'ai grandi comme ça. J'en remercie Dieu, car la
vie sans émotion et sans amour n'a pas de sens."
24 Novembre 1990
"Certains, je le sens, m'aiment ; d'autres, et ça je le ressens très
intensément, me détestent. C'est très difficile de trouver mon équilibre
dans ce miroir de sentiments. Et finalement tout cela conduit à ce que je
vive de manière de plus en plus solitaire."
23 Octobre 1993
"J'ignore ce que je ferai le jour ou j'arrêterai la F1. Mais je me vois mal
commentateur sportif ou team manager. En fait, le meilleur de la F1, c'est le
pilotage."
24 Novembre 1990
"J'aimerais voler comme un oiseau."
23 octobre 1993