"- Maman, dessine-moi un anarchiste !"
"- Mon fils mais que vas-tu chercher là? Oh mon dieu mais qu'ai-je
donc fait pour mériter cela ?!"
Pauvre mère qui s'inquiète. La voilà qui désormais culpabilise
pensant avoir raté l'éducation de son enfant. A t-elle réellement
failli dans sa mission de mère ? Est-elle pour autant une mauvaise
mère ? L'anarchie est-elle un mal incurable ? Que de questions qui
s'entrechoquent dans notre fébrile esprit..
Non, cette mère n'est pas une mauvaise maman, elle ne pouvait pas
prévoir, et même si elle avait pu, cela ne lui aurait été d'aucune
utilité. Elle ferait peut-être mieux de devenir anarchiste ! On en
a besoin, il n'y en a plus beaucoup par les temps qui courent.. :)
Bon, cessons ces plaisanteries de mauvais goût, et partons à
travers champs découvrir cette sympathique idéologie.
ANARCHISME, n. m. Idéologie qui rejette toute autorité, en
particulier celle de l'État (avec un grand É), et préconise la
liberté absolue et la spontanéité de l'individu.
C'est pas une belle idéologie ça ? "liberté absolue et spontanéité
de l'individu", génial, non ? Franchement, les buts et les
aspirations de cette idéologie sont nobles, mais il est tout de
même difficile de laisser s'installer une société basée sur
l'anarchie. En effet, c'est un système trop libéral (hum, ce
n'est que mon humble avis.. imho comme dirait l'autre), si libéral
en fait que toute personne ayant une petite envie de malveillance
n'aurait que l'embarras du choix pour appliquer son désir. Il est
clair que l'homme n'est pas fait pour l'anarchie, ou plutôt que
l'anarchie n'est pas faîte pour l'homme. Enfin, je pense que cette
idéologie est dépassée ; au moment même où elle a été pensée,
elle l'était déjà, car l'homme a depuis bien longtemps maintenant
acquis des automatismes de pensée et d'action qui sont foncièrement
méchants, ou conduisent à la méchanceté car tous ces automatismes
sont issus de sociétés basées sur la compétition. On ne
peut alors éviter les excès lorsque les enjeux deviennent trop
importants. Je parle ici bien évidemment de l'aspect ultra-intégriste
de l'anarchisme, qui consiste à promouvoir l'idéologie
pour absolument tous les éléments et tous les domaines d'une
société anarchiste. De très nombreux anarchistes ont subi la
répression - en Espagne et Russie notamment - malgré la propagande
(dite "par le fait", c'est-à-dire avec des exemples concrets de
mise en pratique) plutôt pacifique (ateliers communistes, mutuelles,
coopératives..). Cela les amène parfois à l'action terroriste
(Vaillant, Ravachol, Caserio...), sans que l'action éducative,
antimilitariste, syndicale (anarcho-syndicalisme) soit pour autant
négligée. Associer antimilitarisme et terrorisme est d'ailleurs
assez ambiguë, de même que proposer des solutions structurées
(anarcho-syndicalisme) s'oppose à l'idée de supprimer toutes les
contraintes pesant sur l'individu.
On comprend alors qu'une application pure et dure de l'idéologie
anarchiste n'est pas envisageable, mais peut tout de même être
adaptée afin de proposer des visions plus concrètes et réalistes
d'une société favorisant l'absolue liberté de l'individu.
ANARCHO-SYNDICALISME, subst. m. Pol. Syndicalisme révolutionnaire
né de la volonté d'une partie des anarchistes de faire des
syndicats un instrument de lutte pour l'instauration d'une
société sans État dans laquelle les affaires économiques seraient
aux mains des travailleurs et de leurs associations.
Ce sont Proudhon et Bakounine qui ont défini les principes de
l'anarchisme, qui s'appuie sur le fédéralisme et qui sauvegarde
l'autonomie de l'individu. Il y eu également Kropotkine parmi les
pionniers ; puis Élisé Reclus, Louise Michel, Émilie Henry, Jean
Grave, Sébastien Faure pour la France ; Errico Malatesta, Pietro
Gori, Camillio Berneri, Carlo Cafiero pour l'Italie ; Francisco
Ferrer Guardia et Buenaventura Durruti pour l'Espagne ; Ricardo
Flores Magón pour le Mexique; Manuel Gonzáles Prada pour le Pérou.
BAKOUNINE (Mikhail Aleksandrovitch) ~ 1814, Priamoukhino, Russie - 1876, Berne.
Anarchiste russe. Au cours d'une vie faite d'exils, d'emprisonnements, de déportations et d'évasions, il participa à la plupart des mouvements révolutionnaires européens. Membre de la 1ère internationale (1868-1872), il se heurta à K. Marx. Prônant l'athéisme, l'abolition des classes, l'égalité des sexes, la disparition de l'État, sa critique radicale du pouvoir fait de lui un théoricien de l'anarchisme (l'État et l'Anarchie, 1873).
DURRUTI (Buenaventura) ~ 1896, province de León - 1936, Madrid.
Anarchiste espagnol. Animateur du syndicalisme anarchiste espagnol, il dirigea le front libertaire de l'Aragon pendant la guerre civile, à la tête de la Colonne Durruti, et trouva la mort lors de la défense de Madrid contre les franquistes.
KROPOTKINE (Piotr Alekseïevitch, prince) ~ 1842, Moscou - 1921, Dimitrov.
Révolutionnaire russe, théoricien de l'anarchisme (l'Anarchie, sa philosophie, son idéal, 1896).
MALATESTA (Errico) ~ 1853, Santa Maria Capva Vetere - 1932, Rome.
Anarchiste italien. Proche de Kropotkine, il défendit le communisme libertaire. Il lutta contre le fascisme.
PROUDHON (Pierre Joseph) ~ 1809, Besançon - 1865, Paris.
Théoricien socialiste français. Ses thèses sur la valeur du travail préfigurèrent celles de Marx, qui le condamna cependant sévèrement pour sa remise en cause des théories communistes. Son oeuvre servit de référence aux anarchistes de la fin du siècle, et il fut l'initiateur du syndicalisme ouvrier, du fédéralisme et du mutualisme en France. (Qu'est ce que la propriété ?, 1840 ; La Philosophie de la misère, 1846 ; l'Idée générale de la révolution au XIXe siècle, 1851).
RECLUS (Élisée) ~ 1830, Sainte-Foy-la-Grande - 1905, Thourout, près de Bruges.
Géographe et théoricien politique français. Il publia une Géographie universelle (1875-1894) et plusieurs ouvrages et articles sur l'anarchisme. Il fut exilé en 1851, en raison de son opposition au coup d'État de Louis Napoléon Bonaparte, et en 1871, pour avoir participé à la Commune.
L'anarchisme, comme doctrine, se caractérise par le rejet absolu
de toute forme d'État, c'est-à-dire qui s'exerce du haut vers le
bas sur la société, quel que soit le principe dont elle prétend
tenir sa légitimité. Il réclame par conséquent l'abolition
immédiate de tout État et se sépare sur ce point de la théorie
marxiste. Elle met l'accent sur ce mal dont tout pouvoir politique
est nécessairement affecté : la tendance à l'appropriation de la
souveraineté ou abus de pouvoir. Parce que le pouvoir est
nécessairement délégué, l'origine et l'exercice de la souveraineté
se trouvent, de fait, dissociés. Le divorce entre l'État comme
principe de souveraineté - fût-elle populaire - et le gouvernement
comme effectivité d'un pouvoir souverain est alors la contradiction
majeure que nulle forme politique ne saurait éviter. Le
risque de confiscation de la souveraineté est d'ailleurs aggravé
si le pouvoir étatique s'étend sur l'ensemble des activités économiques
et sociales.
Toutefois, malgré leurs divergences, le marxisme et l'anarchisme
se rejoignent dans leur critique de l'État de droit à travers la
contestation de ce qui en constitue pourtant la légitimation : la
transcendance nécessaire de l'État par rapport à la société.
Niant qu'une telle transcendance soit possible, le marxisme fait
de l'État un simple organe de la société. Niant qu'elle soit
nécessaire, les anarchistes refusent l'État. Dans les deux cas
c'est l'idée d'une autonomie du politique par rapport au social
qui est rejetée. Un tel projet ne se comprend que si l'on accorde
la possibilité d'une société sans conflits, homogène, transparente
à elle même, c'est-à-dire d'une société transformée en communauté.
Extraits de "Gouvernementaux et anarchistes" par BAKOUNINE :
«Nous pensons que la politique, nécessairement révolutionnaire,
du prolétariat doit avoir pour objet immédiat et unique la
destruction des États. Nous ne comprenons pas qu'on puisse parler
de solidarité internationales lorsqu'on veut conserver les États,
- à moins qu'on ne rêve l'État universel, c'est-à-dire l'esclavage
universel, comme les grands empereurs et les papes, - l'État par
sa nature même étant une rupture de cette solidarité et par consé-
quent une cause permanente de guerre. Nous ne concevons pas non
plus qu'on puisse parler de la liberté de prolétariat ou de la
délivrance réelle des masses dans l'État et par l'État. État veut
dire domination, et toute domination suppose l'assujettissement
des masses et par conséquent leur exploitation au profit d'une
minorité gouvernante quelconque.
Nous n'admettons pas, même comme transition révolutionnaire, ni les Conventions nationales, ni les Assemblées constituantes, ni les gouvernements provisoires, ni les dictatures soi-disant révolutionnaires ; parce que nous sommes convaincus que la révolution n'est sincère, honnête et réelle que dans les masses, et que, lorsqu'elle se trouve concentrée entre les mains de quelques individus gouvernants, elle devient inévitablement et immédiatement la réaction. Telle est notre croyance, ce n'est pas ici le moment de la développer.
Les marxiens professent des idées toutes contraires. Ils sont les adorateurs du pouvoir de l'État, et nécessairement aussi les prophètes de la discipline politique et sociale, les champions de l'ordre établi de haut en bas, toujours au nom du suffrage universel et de la souveraineté des masses, auxquelles on réserve le bonheur et l'honneur d'obéir à des chefs, à des maîtres élus.[...]
Entre les marxiens et nous il y a un abîme. Eux, ils sont les gouvernementaux, nous les anarchistes quand même.»
Bakounine, Lettre du 5 octobre 1872, in Marx-Bakounine,
Socialisme autoritaire ou libertaire, textes rassemblés et
présentés par G. Ribeill, collection 18-10, Éd. U.G.E., 1975,
tome I, pp. 366-367.
Hey, il n'y a pas que l'informatique dans la vie. Bon, en fait
dans ce cas, je suis à 100% pour une totale anarchie !! C'est vrai
quoi, on se fait entuber la race par des sociétés privées de
merde, qui osent distribuer et vendre des saloperies qui ne mériteraient
même pas d'être vendues en tant que sharewares (pour
vous dire comme c'est de la merde...).
Alors je cris haut et fort, stoppons net ce bordel incommensurable
que sont les trusts informatiques (microchiotte & co..) qui
pourrissent l'intérêt et l'esprit que l'informatique a (pour moi)
toujours représenté. Où est le fun qui se dégageait des bons vieux
softs crackés, et des utilitaires de copies ? Pfff, maintenant les
softs sont tellement pourraves qu'il n'y a même pas de protection.
Croyez-vous que Micro$oft oserait plomber son Windose ? Bien sûr
que non, ça ferait au minimum un parc informatique réduit de 50%,
et ça, la racaille qui traîne derrière cette merde liquide pour
vendre tels des bonimenteurs leurs softs de nazes, ne le veut pas!
Nous disons donc, enchaînez la WaReZzz DeWdZzz ! Qu'ils se la
mettent bien profond cette bande de petits salopards. Arg, quand
je pense à ces connards de demomakers qui font maintenant des
démos exclusivement Windauze, ça me troue le cul ! Tout ça pour
gagner de la thune aux parties et faire la star, style j'me la
joue sous Windose mais en fait j'suis un gros lamer, car j'utilise
à fond les outils de TBL... Ouais, mais moi j'veux faire une démo
Grand Publiqueeeuuuu.. Arf, Macro$oft a voulu faire grand public
avec sa daube qu'on appelle système d'exploitation, et boum quand
on code un peu hard, ça plante, boum quand on fait de l'IRC, un
nuke, un teardrop et ça plante.. Franchement, il est où le plaisir
là-dedans ? Allez, hop, on va se faire un p'tit prog de
génération de virus stealth-polymorphes, et on balance tous ces
jolis bébés à ces torchons de magazines, qui pourraient très bien
imprimer leurs microbes sur du papier toilette, cela leur donnerait
finalement une relative utilité.
Cela dit, parfois je rie. Je rie aux éclats, surtout quand
j'apprends que quelques heures avant son apparition au congrès
américain Billou (la banlieue ?) se trouve devant un problème
majeur. Voilà que des étudiants et autres joyeux lurons de
l'informatique ont réussi à faire planter des centaines
(j'exagère, là ?) de serveurs Windose (95 & NT) du MIT et de la
NASA en même temps. Ahahahaha, j'suis mort de rire ! :) Surtout
quand on sait que le discours de billy (pas the kid..) avait pour
sujet la sécurité des systèmes et des réseaux. Bravo, les p'tits
gars, grâce à vous le monde a découvert que bill (klinton) ne
savait pas de quoi il parlait. Cette espèce de pourriture d'homme
d'affaire qui salie la communauté informatique.
Enfin, vive l'anarchie informatique, c'est elle qui nous sauvera
du chaos commercial ! Quand vous produisez quelque chose, foutez
tout en GPL ou même pire, ne foutez aucune licence, c'est ça le
véritable esprit informatique. On cherche des nouveaux trucs, et
puis quand cela devient commun, on file le truc à tout le monde,
on s'échange les derniers tips, et pour finir sur une note
agréable, on chie sur la gueule à billou !
Arf, je l'avoue je me suis bien défoulé, mais vous vous demandez
certainement comment trouver quelques grammes de finesse dans un
monde de brutes ? C'est simple, tournez-vous vers des systèmes
Unix gratuits (FreeBSD, OpenBSD, Linux..). Stabilité, intelligence
dans la conception, propreté, plaisir incommensurable lors de
l'utilisation, toujours le fun de la découverte, etc.. Croyez-moi,
surtout en tant que codeur, c'est génial, il y a d'innombrables
sources à votre disposition, c'est le délire le plus total !!!
Bon, voici quelques sites relativement intéressants sur l'anarchie
en général, sur des collectifs anarchistes, etc...
Quoi encore ? Cela ne vous suffit pas ? Ben, allez donc sur AltaVista ou sur YahOo! et cherchez des sites sur l'anarchie ou anarchy pour les anglophiles...
Si vous trouvez des erreurs ou si vous
© 1998 Pierre-Jean Turpeau
dernière modification : 23 Avril 98
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pturpeau@hol.fr"