DAMON HILL


Par QueST



"Face aux critiques j'essaie de répliquer par mes résulats. Le rôle d'un sportif."

"La F1 n'est pas tout pour moi. Il y a tant de choses plus importantes qu'elle dans la vie."

"La différence entre la rivalité qui opposait Ayrton Senna et Alain Prost et celle qui m'opposait à Michael est que Michael ne ma jamais vraiment respecté."



Sur la Formule 1 en général:

"Gagner une course donne à quiconque l'immense satisfaction d'un travail bien fait. Dans les premières étapes de ma carrière, j'ai eu ma part de victoires sur deux et quatre roues. Mais rien ne peut se comparer à l'extase de gagner un Grand Prix. La Formule 1 est vraiment le domaine le plus sophistiqué de la course automobile et y participer signifie être engagé dans le plus grand des spectacles sportifs. Gagner à ce niveau est tout autre chose - ma victoire la plus importante (à ce jour!) fut peut-être le jour du Grand Prix d'Angleterre à Silverstone en 1994. C'était comme si j'avais fêté tous mes anniversaires en même temps: le paradis. Bien sûr il est inévitable que le pilote reçoive tous les lauriers, mais (...) la Formule 1 est fondée sur un travail d'équipe sans lequel l'individu n'est rien. Vainqueur à Silverstone, je n'aurais rien pu faire sans l'excellence de Patrick Head et de son équipe; sans la puissance et la fiabilité de notre moteur Renault; et sans la fidélité et l'expertise des mécaniciens Williams, je ne serais arrivé à rien. (...) La Formule 1 regarde vers l'avenir. Lors des essais et à chaque session d'entraînement, et même le jour de la course, nous essayons de tirer encore plus de la voiture. Nous mettons constamment au point de nouvelles technologies dont un grand nombre auront des conséquences directes sur les générations futures de voitures qui prendront la route. Et pourtant, la Formule 1 c'est aussi le passé. La course de Grand Prix, c'est ma vie, toute ma vie. Quand je suis né, en 1960, mon père était déjà un pilote de Grand Prix célèbre, qui allait gagner deux championnats du monde. J'ai grandi entouré de certains des plus grands dans ce sport, des gens comme Stirling Moss, Jackie Stewart, Jim Clark et John Surtees. Et j'ai eu le privilège d'être coéquipier des plus grands pilotes de tous les temps, Alain Prost, Nigel Mansell et l'incomparable Ayrton Senna. (...)"

L'Encyclopédie de la Formule 1, mars 95


Sur son accrochage avec Schumacher au GP d'Angleterre'95:

"Chaque saison a ses bons et mauvais moments. Il y a eu des occasions en 1995 au cours desquelles j'aurais voulu que la terre s'ouvre sous mes pieds pour y disparaître. Cet après-midi là, à Silverstone, en fait partie. Percuter Michael en voulant le doubler au freinage à Priory, nous mettre hors course tous les deux... Ce type de péripétie, avec toutes les conséquences qu'elle a eu sur le classement au championnat, m'a marqué."

L'Automobile Magazine, hors-série 1996


A propos des pilotes qu'il apprécie:

"Je dois dire que [dans mon enfance] je me désintéressais des pilotes de Grand Prix. J'aimais Jim Clark parce qu'il était marrant et c'est l'image que j'avais de lui. Cela mis à part, je ne peux pas dire que je m'intéressais aux pilotes, si ce n'était pour reconnaître que mon père était le meilleur du monde, chose dont je ne doutais pas. Mais je ne l'ai jamais vu courir. Ce n'était pas comme aujourd'hui avec la télé. A l'âge que j'avais, quand on se rendait sur une course, on ne voyait pas grand chose. Plus récemment, j'ai admiré Mansell, pour son style, et puis Prost et Senna. J'étais très intrigué par Prost, fasciné par son haut degré de self-control et sa rapidité."

Auto Hebdo, 17/01/96


Après le GP d'Espagne '96:

"Rien à dire, les gars. C'est moi! Moi seul qui ai fait des conneries. Je suis sorti de la piste par deux fois et j'ai pu me récupérer, mais pas la troisième, malheureusement ! Les conditions étaient très dangereuses, et la visibilité pour le moins limitée. Ce n'est pas raisonnable de courir sous une telle pluie. On risque nos vies pour rien... Si c'est si dur à encaisser, c'est que tout avait si bien commencé. Nous avions effectué un travail parfait au cours des deux journées de qualifications. Tout devait se dérouler différemment. Ce soir, en fait, je crois que j'ai tout simplement un goût d'inachevé dans la bouche. J'ai comme la sensation d'un gâchis... J'espère qu'à l'heure des comptes les erreurs d'aujourd'hui ne me coûteront pas trop cher..."

Auto Hebdo, 05/06/96


Après le GP du Canada '96:

"Cela a été une grande course. Il était important pour moi de gagner après deux Grand-Prix au cours desquels je n'avais pas marqué le moindre point: je commençais à être un peu inquiet, je le reconnais volontiers..."

Le Soir, 17/06/96


Après le GP de France '96:

"Je dédie ce succès à toute l'équipe de Renault Sports."

Le Soir, 01/07/96


Après son officialisation chez Arrows:

"Tout ce que Tom touche tourne au succès, il n'y a aucune raison pour que ce ne soit pas le cas en F1. Après quatre saisons de F1 et un titre mondial à ma portée, Tom Walkinshaw m'a offert ce que j'attendais: jouer un rôle clé au sein d'une structure disposant des bonnes ressources pour être vainqueur dans un avenir proche. Tom est un sportif, un véritable homme de course. Il sait ce qu'il faut faire pour gagner. Pour avoir lui-même longtemps couru à un haut niveau, il connaît les pilotes de course, leurs désirs, leurs exigences. Il a monté des équipes de course très compétitives. De plus, il possède une formation d'ingénieur. Il comprend une voiture. Tout le monde reconnaît aujourd'hui la valeur de l'équipe Benetton; c'est lui qui a fait ce qu'elle est, qui a tout construit. Ensemble nous devrions bien fonctionner. Nous gagnerons vite. Non, je ne veux me risquer à aucun pronostic pour 97. Disons que je vais rapidement me plonger dans un programme d'essais très intéressant et que je vais piloter avec une belle carotte devant moi ! La voiture que TWR est en train de concevoir va en étonner plus d'un... Si mes fans sont de vrais fans, ils resteront à mes côtés quels que soient les résultats. Et nous grandirons ensemble."

Auto-Hebdo, 02/10/96


Avant le GP du Japon '96:

"Frank Williams et Patrick Head sont suffisamment fair-play pour [...] confier le même matériel [à moi et à Villeneuve]. Ma première préoccupation personnelle sera de décrocher la pole. Les possibilités tactiques sont toujours plus nombreuses quand on occupe cette position. Ensuite, sur la grille, je ferai une prière en espérant que, si un incident technique survient chez Williams, il affecte l'autre voiture. [...] Mais de toute façon, la pression est sur Jacques. [...] C'est ici que j'ai disputé la course la plus difficile de ma carrière. C'était en 1994. Sous la pluie. Et j'ai gagné."

Le Soir, 11/10/96


Avant le GP du Japon'96:

"Non, je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent que ma carrière se jouera sur cette course. Je crois avoir prouvé ma valeur avant elle. J'ai démontré ma rapidité et être capable de belles victoires. Le titre mondial sera la cerise sur le gâteau. En fait, dimanche, la balle ne sera pas dans mon camp mais dans celui de Jacques. Ma responsabilité est de gagner le championnat, pas la course. C'est à lui de gagner, et d'aller peut-être chercher cette victoire dans mes mains ou dans celles de Schumacher qui, lui non plus, ne court pas pour être deuxième. C'est lui, Jacques, qui a la pression sur ses épaules, pas moi. Courir pour vaincre ou pour jouer placé ? Je ne sais pas encore. Attaquer peut solliciter la mécanique. Assurer une place c'est aller au devant d'autres difficultés. Sûr que je me battrai pour la pole position, puis je verrai. Je me déciderai peut-être au moment où les feux s'éteindront!"

Auto Hebdo, 16/10/96


Lors d'une rencontre publique, après son titre:

"Je suis fatigué car je n'ai pas beaucoup dormi. Je me réveille chaque matin vers quatre heures. Décalage horaire ou énervement ? Je ne sais pas. Mais il faut tenir. Il faut apprécier ces moments. Chaque instant qui passe rend ma joie plus intense ! Je ressens la même impression que lorsqu'on sort de table après le repas de Noël et que l'on prend la direction du canapé pour s'étirer..."

Auto Hebdo, 23/10/96


Sur ses débuts en compétition:

"J'ai commencé à courir sur deux roues faute de moyens pour le faire sur quatre. D'abord avec une Yamaha 250. Je faisais la mécanique et conduisais mon fourgon de circuit en circuit... J'ai progressé sans rien demander à personne. Aurai-je accédé au championnat du monde? Peut-être. C'était en tout cas mon rêve de l'époque. Pas mal des pilotes que j'ai connus en 250 sont ensuite montés en 500 au niveau mondial mais il m'aurait vraiment été difficile de battre les grands spécialistes américains ou australiens. Ils sont vraiment très bons, très "chauds". Un peu fêlés."

Auto Hebdo, 23/10/96


A propos de son engagement chez Williams en '92:

"Enfin j'y étais, à parcourir des kilomètres d'essais sans fin dans la meilleure voiture, et à conduire la pire en course. Croyez-moi, je savais ce que je manquais, et plus que jamais, ce jour-là à Silverstone. Je ne pouvais que rêver d'être un jour à la position de Mansell."

The Independent, 10/07/96


Avant le GP du Japon '96:

"Mon ambition en commençant la saison était d'améliorer mes performances tout en me faisant plaisir. Je considère de ce point de vue que ma saison est réussie. La cerise sur le gâteau sera le titre de Champion du monde."

Le Soir, 11/10/96


Après le GP du Japon '96, à propos de l'abandon de Villeneuve:

"Il restait une quinzaine de tours à parcourir. J'ai entendu le message à la radio mais je n'ai pas répondu. Même si j'étais champion du monde, je désirais me concentrer sur la course. La seule manière de gagner le Grand-Prix était d'oublier le titre pour ne penser qu'à cette course que je désirais réellement remporter."

Le Soir, 14/10/96


A propos de la pression subie début 93:

"Qu'attendait-on de moi alors que je démarrais avec une expérience colossale de deux courses sur la Brabham ? Que je signe des poles devant Prost ? Que je m'en fasse un adversaire et que je me loupe? J'aurais été catalogué de stupide et de prétentieux pour le reste de ma carrière. La pression était énorme. Il me fallait apprendre à la supporter."

Le Soir, 14/10/96


A la conférence de presse, après le GP du Japon '96:

"Je voudrais avant tout remercier Frank Williams pour la confiance qu'il m'a donnée, tout au long des six années passées dans cette écurie..."

La Dernière Heure / Les Sports, 14/10/96


Justifications, après les ultimes essais d'avant-saison:

"Le problème est clair, la voiture n'est pas assez rapide et le moteur manque de puissance. Pour l'heure, si l'on compare nos essais hivernaux à ceux des meilleures équipes sous contrat Bridgestone que sont Prost et Stewart, il est certain qu'on ne peut qu'être déçu de notre manque de compétitivité initiale. Pour être tout à fait honnête, on doit garder à l'esprit que l'écurie a été totalement restructurée au cours de ces derniers mois et que chacun doit y trouver sa place, ses marques. Côté moteur, le premier que j'ai testé a effectué les kilomètres prévus sans connaître de problèmes alors que le deuxième a cassé de manière plutôt spectaculaire... Mais c'était à cause d'une erreur humaine commise lors de sa mise en route et non à cause d'un problème lié au moteur! Cela dit, il est indéniable que ce V10 n'a pas la puissance qu'il devrait avoir et, incontestablement, il y a du travail à faire. Je pense que le staff de Yamaha a, jusqu'à peu, peut-être eu du mal à jauger le vrai potentiel de son moteur. Sans doute attendait-il le verdict de quelqu'un dont le passé et l'expérience font autorité. Sans doute fallait-il en fait simplement leur ouvrir les yeux. Aujourd'hui, ils savent où ils en sont et ont conscience du travail à fournir. Vous savez, beaucoup de travail a déjà été effectué tant sur le châssis que sur le moteur. Chacun, dans chaque domaine, sait ce qui doit être fait... Ce n'est pas comme si on était réduit à se prendre, d'impuissance, la tête dans les mains! En fait, j'ai été très satisfait de ces tests qui montrèrent que dans nombre de domaines, l'Arrows A18 était très saine. Cela dit, je vous l'accorde, il vaut mieux avoir une monoplace rapide mais avec quelques vices, qu'une monoplace parfaite mais lente. C'est vrai! Comme il est aussi vrai qu'une monoplace équilibrée n'en reste pas moins une excellente base de travail. Avec l'Arrows A18, nos fondations sont solides, reste à bâtir dessus. Nous avons déjà fourni beaucoup de travail et d'énormes progrès... Mais pas assez encore, voilà tout! Il est temps d'être réaliste, de regarder la situation en face. Non, nous n'allons pas gagner le premier Grand Prix de la saison mais je ne dis pas pour autant que nous n'allons pas en gagner un! Nous avons tout un tas de petits problèmes, c'est vrai, mais qui sont toutefois tous en train d'être résolus. Nous progressons pas à pas, étape par étape et de manière constante. En quelques mois seulement, Tom a effectué un travail absolument fantastique mais la réussite d'une écurie de F1 n'est pas le fait d'un seul homme. C'est l'affaire d'une équipe qui doit avant tout travailler en bonne intelligence. Aussi, cette année, ma satisfaction va être de voir, de mesurer les progrès accomplis par tous. D'être de retour le plus vite possible sur le devant de la scène est ma motivation profonde et je peux vous affirmer que je vais pousser fort tout au long de l'année pour y parvenir. Jusqu'à l'an passé, on me tenait le discours assez simpliste que c'était très facile pour moi de gagner puisque l'écurie me fournissait le meilleur matériel, et bien, maintenant, c'est l'inverse, c'est à moi de faire que le team me donne la meilleure arme... C'est juste une affaire de temps! Déjà, je serais très heureux de me retrouver en milieu de grille en début de saison. Après, il faudra se rapprocher de la tête. En fait, en guise de conclusion, je voudrais simplement dire qu'il ne va pas falloir trop espérer de nous à l'occasion des premiers Grands Prix de l'année. Honnêtement, ce serait déjà sacrément bien si l'on pouvait marquer quelques points..."

Auto Hebdo, 05/03/97


En parlant de ses débuts dans l'Arrows A18:

"Déjà, je serais très heureux de me retrouver en milieu de grille en début de saison. Après, il faudra se rapprocher de la tête. En fait, en guise de conclusion, je voudrais simplement dire qu'il ne va pas falloir trop espérer de nous à l'occasion des premiers Grands Prix de l'année. Honnêtement, ce serait déjà sacrement bien si l'on pouvait marquer quelques points..."

Auto Hebdo, 05/03/97


Après les essais qualificatifs d'Australie '97:

"Bien sûr que je suis déçu. Je m'attendais à ce que ce ne soit pas facile, mais je n'avais jamais imaginé devoir me battre autant pour me qualifier. A un moment j'ai pensé que j'allais pouvoir faire la fête ce soir à Melbourne. Enfin, je serai sur la grille, c'est déjà cela. Cela fait longtemps que je n'avais plus piloté une aussi mauvaise voiture. J'avais l'impression d'être un Romain me battant avec un char, cravachant mes chevaux, quand je voyais passer les autres. Je me suis battu comme si je voulais décrocher la pole. Avec des problèmes de freins et un comportement de cheval fou, il ne fallait pas s'attendre à des miracles. Ne nous assassinez pas. C'est le premier Grand Prix. Nous manquons d'essais, mais nous allons progresser."

La Dernière Heure / Les Sports, 10/03/97


Après les qualifications du Brésil '97:

"Pour une surprise, c'est une surprise d'être juste derrière Frentzen. C'est même incroyable."

Le Soir, 01/04/97


A propos des couleurs de son casque:

"L'histoire de mon casque est simple. J'ai tout bonnement repris le modèle que portait mon père Graham, double champion du monde en 1962 et 1968, qui appartenait au London Rowing Club dont il était un rameur émerite. J'arbore sur mon casque les huit pales d'aviron d'un équipage de huit rameurs sans barreur. A sa manière, un pilote est un rameur solitaire. J'ai choisi le bleu foncé, sans état d'âme, parce que cette couleur me plaît."

Sport Auto, 05/97


Après le GP de Grande-Bretagne '97:

"Ce point est un début et nous allons en obtenir d'autres maintenant. Je me sens comme si j'avais gagné quelque chose."

Le Soir, 14/07/97




Ce qu'ils ont dit sur Damon...


HERBIE BLASH (mécanicien de son père en '69):

"Quand je vois Damon aujourd'hui, je me dis tout d'abord que je deviens vieux. Je l'ai connu lorsqu'il tentait de percer en sport motocycliste et ensuite en sport automobile. Sincèrement, je me disais qu'il n'y arriverait jamais. Mais il avait en lui une très grande détermination et je lui tire mon chapeau. Tout le monde a trop tendance à oublier que, pour Damon, porter le nom de Hill n'était pas un avantage mais un inconvénient dans le domaine de l'automobile. Aussi, tout ce qu'il a fait à ce jour, il le doit à lui même et à personne d'autre. C'est le résultat de sa propre détermination: une réussite pure et simple. J'en suis heureux, car vingt-huit ans plus tard, je me dis que je vais travailler avec lui, que c'est bien pour Yamaha, et que c'est formidable pour lui: après avoir été deux fois si près de gagner le Championnat du monde, il est heureux de s'imposer enfin. L'inverse aurait été trop triste. Oui, vraiment, je lui tire mon chapeau."

Sport Auto, novembre'96


BERNARD DUDOT:

"Damon a disputé de très belles courses, et d'autres beaucoup moins bonnes. Quelquefois difficiles à expliquer... La situation des pilotes Williams n'est pas toujours très confortable. Cette équipe ne leur pardonne rien, elle est dirigée par une poigne de fer. Utile par moments, pas indispensable à d'autres. Je me demande si Damon s'est retrouvé toujours bien dans sa peau... Bon, à ce niveau les pilotes vivent sur un fil tellement fin qu'une poussière peut les perturber, les faire douter. Il suffit d'un mot, d'une ligne dans une revue, d'un regard du patron... C'est celui qui sera en mesure de tout donner à son pilote qui le mettra dans les conditions de gagner. Sur ce plan-là ce fut plus facile pour Michael."

Auto Hebdo, 21/02/96


"Tout est finesse chez lui. Il s'apparente à Prost avec son pilotage à l'économie mais efficace, propre. Il casse rarement et commet peu de fautes. Au-dessus du lot en matière de mise au point et d'intérêt pour les choses de la technique. Pilote très précieux car doté d'une analyse très précise des réactions d'un moteur et d'un châssis. Homme peu ouvert, introverti, il ne parle que pour dire quelque chose dont il est sûr. Aucune esbroufe. Certains ont soutenu que la pression fut une difficulté pour lui, moi je suis persuadé qu'elle l'a parfois poussé à faire des choses extraordinaires. Sur le plan humain Damon est un grand Monsieur, certes peu ouvert mais sans une once de méchanceté ou de jalousie. Il est aussi un grand sportif."

Auto Hebdo, 23/10/96


PATRICK HEAD:

"Damon a roulé six ans pour nous. Son titre est mérité car il n'a jamais économisé ses efforts. Un professionnel utile et un pilote optimum qui, durant cette saison, fut très brillant et a fait preuve d'une grande constance de rendement de la première à la dernière épreuve. Ne pas le voir clore ce championnat avec le titre de champion du monde aurait été une injustice. Le voir partir me déplaît, mais divulguer pourquoi nous en sommes arrivés là me vaudrait quelques ennuis... Disons que les circonstances ont provoqué une situation dans laquelle nous n'avions plus le choix. Je suis persuadé que l'équipe perdra beaucoup avec son départ."

Auto Hebdo, 23/10/96


"Je résumerai Damon Hill en quatre termes: honnêteté, intégrité intellectuelle, détermination et faculté d'adaptation. Il a fait sa vraie première grande saison chez nous avec Alain Prost et il a été un élève très appliqué. Je veux dire par là que ses vraies qualités, celles que j'ai citées plus haut, ont oeuvré ensemble: il savait le niveau où il se trouvait, en tout cas, il l'a vite découvert, et il a tout fait pour apprendre comment faisait Alain, notamment pour adapter sa voiture aux circonstances et à son pilotage. Damon est devenu très fort dans ce domaine. En course, je crois qu'il est capable de livrer le meilleur de lui-même lorsqu'il prend un bon départ et qu'il est en position de force. Je donnerai comme exemple Hockenheim cette année: une course de grand professionnel. Quand je revois le Damon d'hier et celui d'aujourd'hui, je me dis qu'il est devenu assez fort."

Sport Auto, novembre'96


ALAIN PROST:

"Lors de notre année commune, 93, il me fut vite évident que Damon avait un certain potentiel. Il travaille dur et cherche à comprendre comment fonctionne sa voiture. Cette saison, il a très bien piloté et su faire évoluer sa monoplace. D'accord, il a commis deux ou trois erreurs... mais qui n'en commet pas? L'un de ses problèmes, je crois, est de ne pas avoir le soutien d'une partie de la presse alors qu'il est persuadé de mériter autant d'attention que Schumacher. Ce n'est pas une situation facile car selon qu'un pilote se sent soutenu ou non par sa presse, il dispose de plus ou moins 20% de potentiel en plus. Cette situation peut parfois vous amener à prendre le départ d'une course tout en sachant pertinnement que vous êtes incapable de la gagner!"

Auto Hebdo, 23/10/96


"Si je devais monter une écurie, je mesurerais l'éventualité de l'engager car, outre ses qualités humaines, Damon fait partie des meilleurs metteurs au point de la Formule 1."

Sport Auto, novembre'96


PIERRE-FRANCOIS ROUSSELOT (son moniteur Winfield):

"Hill faisait partie d'un groupe d'Anglais qui étaient tous bien décidés à décrocher le Volant. En fait, c'est sa mère qui avait tout organisé afin de persuader le jeune Damon d'abandonner la moto pour la voiture. Ca se sentait. Hill était venu là sans grande motivation, ce qui est absolument unique quand on connaît l'état d'esprit des candidats de ce genre de concours. Il s'agissait d'un élève discret, appliqué, rapide, mais pas suffisamment pour espérer arriver en finale. Et ses 23 ans le faisaient déjà passer pour un vieux. Si vous faites un gros plan sur cette journée, vous vous dites que Damon ne sera jamais en F1, et encore moins Champion du monde. Cela dit, je crois qu'il s'est produit chez lui un déclic quand il a su qu'il ne serait pas sélectionné pour la finale. Il a été vexé, ce qui a réveillé chez lui une motivation qui lui faisait vraiment défaut. En tout cas, son titre est un excellent exemple pour tous les jeunes qui ne rentrent pas dans le schéma classique karting à 10 ans, Volant à 18 ans, Formule 1 à 24 ans, Champion du monde deux ans plus tard."

Sport Auto, novembre'96


JACKIE STEWART:

"Cette année il avait l'opportunité de saisir ce titre mondial. Il ne l'a pas ratée. Il est rapide, expérimenté, il a mérité sa couronne. Il n'en tirera malheureusement aucun bénéfice en ayant choisi de poursuivre sa carrière dans une équipe de 2e plan. Dommage. Je l'aurais engagé volontiers si j'avais pu lui offrir l'argent qu'il réclamait."

Auto Hebdo, 23/10/96


KEN TYRRELL:

"Du jour où il a accédé à la F1, Damon a progressé comme aucun autre pilote ne l'a fait. Peut-être parce que poussé par les responsabilités, ou parce qu'il s'est retrouvé dans la meilleure équipe du moment. 96 fut en tout cas une belle saison pour lui, brillante même. Désormais, Damon n'a plus rien à prouver à personne. Son avenir sera plus difficile..."

Auto Hebdo, 23/10/96


JACQUES VILLENEUVE:

"Il faut avoir du respect pour Damon. Il s'est battu contre les plus grands pilotes. Mansell, Senna, Prost... Avec moi il a toujours été correct et a toujours dit ou démontré ce qu'il pensait. Nous n'avons pas été des amis et nous ne le serons sans doute jamais, mais notre saison fut celle de deux équipiers- adversaires qui se sont bien battus sans jamais franchir la ligne jaune. Sportivement il a signé de belles victoires quand il le fallait et a bien géré son capital quand il ne pouvait pas gagner."

Auto Hebdo, 23/10/96


"La saison a été très positive. Nous sommes parvenus à nous battre jusqu'à la dernière course. Damon a fait un super boulot. C'est un grand champion."

La Dernière Heure / Les Sports, 14/10/96


"Moi je devais me battre contre Damon Hill. Damon était quand même très rapide. Je pense que pas mal de monde s'est trompé sur son talent. Un talent travaillé, mais bien réel."

L'Automobile Magazine, hors-série 1997


FRANK WILLIAMS:

"Début 96, dès que je l'ai vu alors que la saison n'avait pas encore commencé, je me suis rendu compte qu'il avait changé. Comme s'il avait compris ce qu'il lui fallait faire pour battre Schumacher. Il me donnait l'impression d'avoir déjà le titre mondial en lui!"

Auto Hebdo, 23/10/96


"Ce fut une grande journée pour Damon. Il a gagné brillamment. Il a travaillé dur pour ce titre depuis quatre ans. Il récolte aujourd'hui les fruits de son travail."

La Dernière Heure / Les Sports, 14/10/96




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