Le record du monde de scrolltext
par Richard Karsmakers


(3ème partie)



Note de The Beast : et l'on continue avec cette 3ème partie de la suite du scrolltext de la reset démo de la "Froggies over the Fence". Ce scrolltext se veut être le plus long du monde (180 Ko !!!) et, rassurez-vous, il en reste assez pour en mettre encore un peu dans les Toxic Mags 15 et 16 ! Ce scrolltext fut écrit en 1991 par Richard Karsmakers, l'ex-big boss du maintenant défunt ST NEWS. Je l'ai traduit en anglais. Lorsque je mets "NdT" ("Note du traducteur"), ça veut dire que j'inclue des commentaires personnels, okay ?

Où en étions-nous restés la dernière fois ? Richard a invité un ami chez lui, Martijn, qui, après avoir participé à ce scrolltext, doit maintenant rentrer. Richard va nous parler du groupe Overlanders, de son diskmag "ST News" et de son antivirus "The Ultimate Virus Killer".




OK. Il est bientôt 11 heures du soir et Mr. Martijn alias Lucifer rassemble ses affaires afin de prendre le bus qui l'emmènera au dernier train qui, lui, l'emmènera chez lui dans la ville de Heerhugowaard (un bien beau mot pour vous faire une fracture de la langue). Slayer est toujours en train de vibrer dans l'air [NdT: je rappelle que Richard écoute un CD de Slayer], bien que je doute que les voisins aient les mêmes opinions que moi à propos des sons qui s'échappent de mes fiers et puissants haut-parleurs (ils appartenaient à Stefan qui me les a vendus à un petit prix). Peut- être quelques derniers mots par Monsieur Lucifer avant qu'il ne parte pour rejoindre le flot des gens dans la circulation automobile allemande ?

Ouais! C'est encore Martijn! Quelle bonne idée Richard et moi avons eu de regarder à quelle heure est le dernier départ pour Heerhugowaard (la ville totalement ahurissante et imprononçable, du moins pour les étrangers). Mince alors, je l'ai peut-être déjà manqué ? Je serais alors forcé de dormir ici, chez Richard ("Non, NON, NE LAISSEZ PAS CA ARRIVER! Seigneur du Mal! Je t'implore!" - dit Richard). Richard va maintenant me conduire à l'arrêt de bus dans quelques minutes. "I will be back", comme dirait Arnie. A bientôt et salut...

Il est maintenant à peu près 23 heures 10 et Martijn est parti, triste, il me semble (enfin, pas trop, ahem). Je m'assois ici, seul, pensant au continuum espace-temps auquel tout est irrévocablement lié. Je commense à penser à la relativité des choses, et la relativité du temps en particulier. Après tout, je suis assis ici, en train d'écrire en temps réel, et vous en avez une expérience différente. Je veux dire que j'ai écrit des trucs que vous aurez à lire, alors que, théoriquement, ces choses se passeraient plus tard dans le temps. Peut-être devrais-je laisser ce train dérailler et continuer avec les choses habituelles que l'on fait dans des scrolltexts, c'est-à-dire... heu... mais que font les gens dans des scrolltexts? Je veux dire que je suis une sorte de sous-doué dans ce domaine, vu qu'habituellement, je fais des trucs bizarres pour "ST NEWS", qui n'est peut-être lu que par trois tondus et quatre pelés. CECI, d'un autre côté, est totalement différent. CE texte apparaîtra dans la démo qui se dit être la "Last Of The Great" [NdT: en français: "La Dernière Des Grandes"], marquant probablement la fin d'une ère, laissant le ST pour que de parfaits petits "lamers" en prennent la relève (je hais ce mot de "lamer", mais je ne peux rien mettre d'autre à la place) [NdT: j'ai préféré garder le mot "lamer" en anglais car les branchés du ST savent ce que ça veut dire. On pourrait traduire ce mot par "blaireau"]. Les choses changeront peut-être avec le Falcon - du moins lorsqu'il sera à un prix abordable. Je dirai un petit mot à propos du Falcon et de ses spécifications techniques ahurissantes et intéressantes un peu plus tard dans ce scrolltext. Je ne me suis jamais senti très inspiré pour écrire des scrolltexts depuis un bon moment. En fait, la dernière fois où j'ai eu beaucoup de plaisir, c'était lorsque Stefan cuisinait et que j'écrivais le scrolltext de "ST NEWS" (Volume 6 Issue 2). Soupir... le bon vieux temps... Est-ce qu'il reviendra? Bien sûr. Il revient environ deux ou trois fois par an, à chaque fois que nous nous empressons de finir un nouveau numéro de "ST NEWS".

Je semble beaucoup mentionner ce magazine, n'est-ce pas? Eh bien, je suis désolé, mais je VIS et RESPIRE par "ST NEWS", aussi c'est dur pour moi de ne pas en écrire quelques mots maintenant. Cependant, j'essaierai de ne pas le mentionner pendant encore quelques kilo-octets. Après tout, ceci est une démo d'Overlanders (ou du moins une démo française), aussi je devrais mieux diriger mon écriture sur ce groupe.

J'ai rencontré les Overlanders au Salon de la Micro en 1990. En ce moment, j'étais encore en train de travailler pour Thalion Software et je me tenais près du stand d'Ubi Soft (ils ont publié les jeux de chez Thalion en France). Ces gentils gars du groupe Overlanders sont venus sur notre stand et se sont avérés être bien cools (ce qui est différent des autres Français, mais là n'est pas notre propos). La nuit dernière, j'ai connu une expérience plutôt traumatisante, impliquant un conducteur de taxi parisien et malhonnête, une employée travaillant dans un bordel et un robuste videur - donc je peux dire avoir fait la TOTALE. Finalement, je suis allé au Mc Donalds avec les Overlanders. On a parlé de l'"International Christmas Coding Convention" organisée par "ST NEWS" et qui allait se dérouler en ce mois de décembre. On a aussi parlé du jeu en 3D le plus rapide jamais réalisé à ce jour : "No Second Prize", par Thalion.

Chose intéressante: ce jeu n'est pas encore fini, pourtant on m'a dit qu'il le sera bientôt. A ma connaissance, son programmeur, Chris Jungen, travaille dessus depuis trois ans maintenant. Mais le meilleur jeu de course jamais réalisé existe (je parle du jeu de Microprose dont j'ai mentionné le nom plus haut dans ce scrolltext [NdT: "Formula One Grand Prix"]). Peut-être "No Second Prize" se vendra-t-il bien parce que c'est une simulation de moto et non de Formule 1. Mais j'arrête d'en parler ici.

Euh... que vais-je écrire maintenant ? Il est actuellement minuit moins deux (je ne plaisante pas) et je suis toujours assis ici, seul, derrière mon fidèle ST. Peut-être devrais-je vanter les qualités de mon ST, à propos du nombre de méga octets qu'il possède et à propos de l'excellence de mon joystick fabriqué en Hollande ou de ma souris, mais je n'en ferai rien. A la place, je pense aller jouer à ce magnifique jeu de course et en rester là en ce qui concerne ce scrolltext.

Ou peut-être pas ? Il me vient soudain à l'esprit de promouvoir ces deux choses auxquelles je tiens le plus.

Non, ne soyez pas pervers, pas l'ALCOOL et le SEXE mais ST NEWS et l'"Ultimate Virus Kiler". ST NEWS d'abord. J'espère que vous en avez déjà entendu parler. ST NEWS est un diskmag hollandais écrit en anglais et né aux alentours de l'été 86. J'ai raison de croire que nous sommes les premiers, mais cette affirmation se trouve quelque peu réfutée parce que quelqu'un a dit qu'un diskmag finlandais naquit lui aussi à cette période (ce diskmag, manque de bol, était écrit EN FINNOIS). Aussi je pense que nous sommes le premier diskmag international - du moins sur Atari ST (ou tout autre ordinateur 16 bits).

Nous avons déjà réalisé plus de trente numéros avec deux ou trois numéros chaque année ("nous" signifie Digital Insanity des Lost Boys (Stefan) et moi). Je vais faire court, ne vous inquiétez pas. ST NEWS traite de tout ce dont vous voulez (et même moins). Critiques, trucs et astuces, solutions de jeux d'aventure, littérature et autres articles intéressants (du moins NOUS pensons qu'ils sont intéressants).

Quelques remarques plus ou moins intéressantes: ST NEWS était le premier diskmag avec des articles en temps réel, le premier à inclure des articles cachés [...].

Une histoire complète de ST NEWS pourrait (ou ne pourrait pas) apparaître un peu plus loin dans ce scroller. Ca dépend si je veux que mon ego soit flatté. Ou non.

Bon.

Finalement, je ne veux pas (avez-vous remarqué que je m'en tamponne assez de parler de ST NEWS ou pas ? Non ? Bon...). Maintenant, je voudrais continuer avec l'autre partie de ma promotion. C'est quelque chose de commercial, qui ne va peut-être pas très bien dans une démo comme celle-ci [NdTB : je vous rappelle que ce texte est extrait d'une démo], mais qu'importe. Je serai aussi bref que possible. Depuis presque cinq ans, j'ai fait un antivirus pour le ST. Il s'appelle maintenant "Ultimate Virus Killer" (avant il s'appelait "Virus Destruction Utility" puis "Atari ST Virus Killer") et il est disponible au ridicule prix de 10 livres sterling à l'adresse qui sera affichée dans une minute (aussi, préparez un stylo et du papier !) [NdTB : en France, cet antivirus est disponible un peu partout : La Bécane, La Terre du Milieu, etc.]. Je pense qu'il est assez efficace pour faire son boulot et je pense aussi que tout le monde devrait l'avoir. Il reconnaît plus de bootsecteurs que n'importe quel autre produit sur le marché, il marche sur n'importe quel type de ST et il est fiable [...]. Maintenant, l'adresse : Douglas Communications (c'est la société qui le vend), P.O. Box 119, Stockport, Cheshire SK2 6HW, Angleterre. Souvenez-vous, il ne coûte que 10 livres, frais de port et d'emballage compris. Il est bon, il est peu cher... que pouvez-vous souhaiter de plus (à part un Falcon, une petite amie, du sexe à bon marché, etc.) ? Dix livres. Bon. Fiable.

Les statistiques les plus impressionnantes qui puissent se trouver dans n'importe quel autre antivirus [...]. Maintenant, j'aimerais porter mon attention à vous là-bas qui faîtes des bootsecteurs : s'il-vous-plaît, envoyez-moi vos bootsecteurs afin qu'ils puissent être reconnus par une mise à jour ! Si vous ne le faîtes pas, un utilisateur innocent (et, soyons francs, bête comme un âne) pensera qu'il s'agit d'un virus et laissera le programme le tuer, rendant ainsi votre démo (ou quoi que ce soit d'autre) impossible à exécuter ! Encore mieux : procurez-vous le livre de l'"Ultimate Virus Killer" (écrit par... heu... votre serviteur), qui sera disponible pour 10 livres sterling au très renommé "ST Club" d'Angleterre au moment où vous lisez ceci (OBTENEZ-LE ! VOUS NE POURREZ PAS VIVRE SANS ! QUOI ? VOUS *MOURREZ* SANS LUI !). Assez, je suis un monstre de l'annonce publicitaire ! Dès fois, je pense que je suis schizophrénique... Il reste à savoir si vendre un antivirus au prix de 10 livres sterling me fera gagner plein de pognon, mais ce n'est pas la question ici. Mais quelle EST la question alors ? Je pense que personne ne le sait vraiment. Alors on laisse tomber.

Bon, et pour la suite ? J'aimerais vous faire part de ma fierté parce que j'ai connu une expérience (il y a quelque temps) que je raconterai probablement à mes enfants et petits-enfants (si ces petites choses existeront un jour, vu que, d'un certain point de vue, je déteste les gosses). Cette expérience est d'avoir vraiment travaillé avec, non, vécu dans la même maison que le seul et l'unique Nic de TCB. Je vivais et travaillais avec cette légende vivante du temps où il était encore QUELQU'UN dans le monde de la démo (soyons honnêtes, il ne l'est plus parce qu'il ne fait plus rien de nos jours). Vous pouvez maintenant comprendre que je suis assez fier de ceci, parce que je crois qu'il est probablement le codeur le plus doué encore en vie de nos jours (Manikin des Lost Boys vient en second, juste derrière). Et il est terriblement timide et modeste (bien qu'il perde sa modestie quand il est entouré de codeurs de démos ou, pire, de lamers). Je voulais juste vous dire ceci, parce que c'est un de mes souvenirs les plus chaudement conservés. Je ne pourrais jamais oublier le temps où nous marchions tous deux pour aller travailler car le moteur de ma voiture refusa de démarrer. Je n'oublierai jamais le son de sa voix quand il lisait de l'autre côté du mur. Je n'oublierai jamais son silence durant la visite hebdomadaire à la piscine de Gütersloh (une visite qui fut une nécessité vu que la plupart du temps nous ne prenions pas de douche !). Je voulais juste partager cette expérience avec vous tous, là-bas, les lecteurs du scrolltext. Aussi, ça m'a permis de rallonger ce texte, sans pour autant le rendre totalement débile (parce que je pense que ces petites anecdotes à propos de Nic vont intéresser la plupart d'entre vous).

Il serait intéressant de noter, à ce propos, que ce scroll a déjà réussi à battre le record du scroll le plus long, précedemment détenu par la "BIG Demo" des Exceptions (sa taille était de 42 Ko, si je me souviens bien). Je ne suis pourtant pas sûr que tout ceci fait que CE scrolltext est le plus long (cependant), vu que je viens de me rappeler qu'il y avait un scrolltext aussi long dans la "Punish Your Machine" qui contenait aussi, entre autres, des parties écrites par Tyrem, Tanis et moi-même. Je pense me rappeler que cet autre scrolltext était assez long aussi. Mais j'ai toutes les raisons de croire que, finalement, le scrolltext que vous lisez sera vraiment le plus long (du moins le plus long à utiliser des majuscules et minuscules, des trémas, des caractères norvégiens et ainsi de suite !). J'écoute maintenant "L'anneau des Nibelungen" de Richard Wagner, ce qui est un morceau de classique incluant de la très bonne musique. Assez boursouflé, des tonnes de percussions et de cuivres et des instruments à corde assez bas. Je l'adooore ! Le morceau le plus célèbre est "La Valkyrie" ("Ride of the Valkyries") que vous reconnaîtriez probablement (c'est la musique du jeu "Satan's Hollow" sur C-64, qui est aussi la musique de fond dans les films "The Blues Brothers" and "King Solomon's Mine").

Prochain sujet : le contenu des scrolltexts. Avez-vous remarqué que beaucoup de scrolltexts semblent consister en d'énormes tas de "!" et de "." ? Beaucoup de gens semblent penser que de multiples points d'exclamation ajoutent en quelque sorte de l'importance à la phrase qu'ils terminent, mais je ne le crois pas. J'aurais aimé avoir un scrolltext avec seulement avec une paire de "!", ce qui est exactement ce que vous avez éprouvé. Maintenant, soyez honnêtes: est-ce que ça ne vous semble pas un peu plus lisible pour vous ? A ce propos, Terry Pratchett (dans "Eric") a dit : "Les multiples marques d'exclamation sont le signe sûr d'un esprit malade".

Et alors, bien sûr, il y a aussi le grand nombre de phénomènes typiques des scrolls comme le mot "lamer" et les "fucking greetings". Veuillez me permettre de réagir à ceci dans l'ordre respectif (ce qui signifie que je vais commencer avec le premier et... heu... je suppose que vous comprenez, non ?). Je déteste les "lamers". Pas seulement parce que ce sont de mauvais programmeurs, mais parce qu'ils sont nommés "lamers". Je sais que ça semble bizarre et peut-être est-ce que ça l'est vraiment, mais je pense que le mot "lamer" est totalement superflu. C'est aussi stupide que d'appeler un morceau de bois "wyx" ou quelque chose comme ça. Je pense que vous pouvez très bien vous faire comprendre en disant : "Hé, regarde, il y a un morceau de bois attaché à cet arbre". Inventer de nouveaux mots n'est pas du tout utile ici. Maintenant, j'ai été mené à croire qu'un lamer est quelqu'un qui ne peut pas coder mais qui, néanmoins, essaye de faire croire quelqu'un qu'il peut le faire (cette définition provient de mon cher ami Relayer de Quatermass Experiment [...]). En d'autre termes, les mauvais codeurs ne sont pas des "lamers" par défaut. Ils sont juste de mauvais codeurs comme Nutty Snake et moi-même. Donc, fondamentalement, les gens qui affirment pouvoir mieux coder que les autres sont des lamers. Essayez de remplacer "lamers" par "enfants" parce que c'est ce qu'ils sont vraiment : ils sont puérils. La plupart des gens qui insultent les autres de lamers sont assez puérils eux aussi, aussi tous ces messages sont fondamentalement très puérils. J'ai juste voulu faire le point sur ceci. J'espère sincèrement que plus jamais le mot "lamer" n'apparaîtra dans les démos qui seront réalisés après celle-ci : aucun codeur respectable n'utilisera ce terme à l'avenir ! Si quelqu'un dit qu'il est un meilleur codeur que vous alors qu'il ne l'est pas, rigolez doucement et continuez ce que vous étiez en train de faire. Ignorer ces "lamers" sera bien plus efficace !

On arrête là pour les "lamers" ou, comme je voudrais les appeler, les "petits enfants".

La prochaine chose à laquelle j'aimerais faire des objections (les "fucking greetings") est très liée à ce que l'on vient de voir à l'instant. Les VRAIS démomakers sont respectés par leurs camarades. Les CareBears respectent les Lost Boys - et vice versa. Tanis et Dogue de Mauve sont les meilleurs amis du monde. Dans le monde de la démo, chacun est membre d'une énorme famille de gens qui ont tous leurs talents. Certains peuvent dessiner merveilleusement bien, d'autres peuvent exploiter le 68000 à fond. D'autres peuvent composer de la bonne musique ou débiter des conneries à travers un scrolltext. Pas besoin d'hostilité, vraiment : laissons ceci au royaume des débats puérils qui sont généralement la spécialité des pirates et autres crackers. Nous ne sommes qu'une grande famille. Pas besoin de "fucking greetings" parce que les personnes qui sont ainsi remerciées ne sont pas pour autant des membres de la FAMILLE - et ils ne le seront sûrement jamais !

[...] Holàlà, ce scrolltext devient de plus en plus idiot. Certains d'entre vous sont probablement en train de lire ceci parce qu'ils veulent savoir si leur nom est mentionné dans la longue liste des greetings qui se trouve à la fin de ce scroller. J'ai bien peur que vous en ayez encore pas mal à lire (peut-être est-ce intéressant, peut-être n'est-ce pas le cas).

Si vous avez déjà lu jusqu'ici, cela signifie que vous pouvez exécuter quelques expériences avec vos yeux. Essayez juste de regarder un objet pas trop éloigné de votre moniteur, maintenant.

Vous le voyez ?

Il a l'air de bouger horizontalement... Faîtes pareil en restant debout sur une jambe. Vous pourriez tomber.

Ce scrolltext devient de plus en plus nul, et ceci est une chose que je ne voudrais pas laisser arriver. Aussi, je vais arrêter avec la liste des remerciements. Vous avez attendu pendant un temps assez long, aussi je pense que vous le méritez. Cette liste est assez longue, mais je suis équitablement certain que vous vous y trouverez mentionné (si vous êtes vraiment QUELQU'UN dans le monde de la démo sur Atari ST ou si vous êtes juste quelqu'un que je connais personnellement). Bien. Allons-y...

JE BLAGUE ! Je vous ai bien eu, n'est-ce pas? Vous étiez tous assis au bord de votre siège, en attendant que vos glorieux noms scrollent afin que tout le monde puisse les voir, hein ?

J'aime ces plaisanteries pratiques - et je suppose que ce n'est pas votre cas (du moins pas dans ce cas).

En tous cas, les remerciements seront un peu plus loin dans ce scrolltext.

Bien, maintenant j'aimerais ajouter un morceau de scrolltext (ce n'est pas très long) que j'ai reçu de Mr. Wrobel, membre d'un groupe polonais sur ST (je ne plaisante PAS !). Le voici...

Voici Mr Wrobel qui parle ! J'aimerais juste inclure quelques mots polonais, utilisez votre dictionnaire français-polonais... Ojojojoj, co nie wierzycie, tak to po polsku ! Pozdrowienia dla ludzi zwanych : RADEMENES, ROSOMAK, MARCHEW. Pierdol sie Robert S. (ERES, Jesus czy jak tam jeszcze)... I co ? Zawsze mowilem... ST jest najlepsze ! [NdT : désolé mais je n'ai pas pu traduire cette partie...]. Je voudrais aussi remercier tous les gens sur la scène ST. Vous devriez écrire des poèmes en langage machine ! Au revoir.

Hé bien, merci Mr. Wrobel. Je ne suis pas certain à propos du "au revoir", mais pourquoi pas après tout ?

La plupart d'entre vous, chers lecteurs de ce scrolltext, vont, auront maintenant des difficultés à croire que Mr. Wrobel existe vraiment et qu'il n'est pas le fruit de mon imagination. Eh bien, en fait, Mr. Wrobel EXISTE ! Il habite REELLEMENT en Pologne où il est l'un des principaux protagonistes d'un magazine appelé "ST Professional" - probablement le meilleur magazine polonais pour ST. Si vous habitez en Pologne et si vous avez été assez chanceux pour mettre la main sur cette démo, vous pouvez contacter ce gars à Lublin. Lisez son adresse dans "ST News", volume 7 issue 3. Mr. Wrobel n'est pas le VRAI nom de ce gars, à ce sujet son véritable nom est Krzystof Wroblewski, et Mr. Wrobel n'est bien sûr qu'un pseudonyme. Essayez donc de repérer les membres des groupes polonais dans la longue liste des remerciements vers la fin de ce scroll (je vous promets que ça ne sera pas trop difficile !).

Il me semble me rappeler avoir mentionné la possibilité de vous raconter la véritable histoire de "ST NEWS" (comme vous le savez peut-être, il s'agit du diskmag donc je m'occupe). J'ai donc décidé de vous raconter l'histoire entière - et il y en a pour un petit bout de temps.

Les tous premiers jours. Nous allons commencer au tout début. Lorsque Frank Lemmen (un de mes proches amis) et moi-même avons acheté un Atari ST, dans cette ancienne année 1986, la machine était en pleine croissance. Il n'y avait virtuellement aucun logiciel, personne ne pouvait virtuellement faire quelque chose dessus, tout le monde ne connaissait virtuellement rien du tout et tout le monde était virtuellement ennuyé à mort.

Ceci était assez différent de la scène du Commodore 64 à laquelle Frank et moi appartenions auparavant (jusqu'à la veille d'acheter notre ST, en fait - j'ai vendu mon C64 un vendredi et le samedi soir d'après j'essayais de programmer dans les 5 Ko qui restaient libres avec le ST Basic sur un 520 ST avec le TOS chargé depuis une disquette).

Par rapport au ST, j'ai eu mes premières expériences en programmant "Synth Sample I", un programme de démonstration avec musiques et images pour moniteurs monochromes que j'ai fini le 20 mai 1986. J'avais seulement un lecteur simple face, un moniteur monochrome, un demi méga de mémoire et le TOS sur disquette en ce moment (comme je l'ai signalé plus haut), aussi était-il difficile de travailler sur la machine.

Ce fut pendant une chaude nuit d'été de cette même année que j'ai soudainement sursauté et regardé autour de moi assez étonné puisqu'une lumière avait mystérieusement apparu au-dessus de ma pauvre tête. Après avoir rapidement cherché, j'ai finalement découvert que la lumière semblait venir d'une petite ampoule suspendue au-dessus de ma tête dans un petit nuage.

J'ai vu la lumière : j'eus une idée !

Le lendemain, je m'assis avec un traitement de texte et j'ai commencé à faire un magazine sur disquette que j'ai appelé "ST NEWS". N'était-ce pas une bonne idée d'écrire un magazine qui puisse être diffusé sur disquettes ? Cela ne coûtera aux lecteurs rien de plus qu'un certain espace sur une disquette, ce qui est en fait le moyen le plus parfait (et, comme il est apparu plus tard, le plus sous-estimé) pour transmettre et rendre accessible des connaissances.

Dans mon enthousiasme, j'ai même cru que j'étais le premier à faire quelque chose de tel, mais d'autres personnes ont peut-être connu le principe du magazine sur disquette il y a assez longtemps (sur l'Apple II, je crois, et peut-être sur ST, en Finlande).

"ST NEWS" VOLUME 1 - DOULEURS CROISSANTES ET ENTHOUSIASME A FOISON. Ouais. Enthousiasme. Tout plein.

En tout cas, le premier numéro de "ST NEWS" vit le jour le 26 juillet 1986. C'était juste un document de 34 Ko à charger avec "1st Word" ou "1st Word Plus", et tous les numéros de "ST NEWS" vont apparaître sous cette forme pendant un an. Le magazine était hautement illégal puisqu'il offrait des listes de logiciels pira- tés ou en passe de l'être, et même des remerciements où tous les hackers et crackers notoires étaient listés. A part ceci, il offrait également des news, des astuces concernant le ST et même les premiers épisodes de l'aventure "The Pawn". La première critique concernait le jeu "Little Computer People" (quel joli petit jeu).

Le second numéro, publié le 9 août 1986, n'était plus seulement écrit par votre serviteur. Il contenait des contributions de quelqu'un qui s'appelait DSP - Jos Schilders - et de mon cher ami Franck. Le magazine ne s'était pas débarrassé de son image illégale, en dépit du fait que j'ai été contacté au même moment par Data Becker pour avoir distribué l'un de leurs programmes de dessin avec mon numéro de téléphone dedans (ce qui était très stupide, bien sûr, mais cela m'a servi d'expérience). Un article à propos de "Hackers et crackers sur ST" compléta ceci. Bref, les premiers moments étaient emprunts d'un optimisme considérable. Dans la rubrique "Savez-vous que...", on a pu lire avec beaucoup d'avance le lancement de "Biggles", "Summer Games II" et "G.I. Joe" aux alentours de septembre ou octobre de la même année. Ces jeux étaient légendaires sur C64 et ils venaient tout juste d'apparaître sur ST.

Les anciens numéros (plus tard appelés "vendange") étaient principalement sortis lors des meetings de SHN à Nijmegen, PaysBas. J'avais l'habitude d'aller là-bas régulièrement, et "ST NEWS" fut populaire très rapidement. J'ai connu pas mal de bons amis là-bas, et je me suis fait pas mal d'ennemis aussi, avec mes proverbes et mes discours anti-Amiga. Quelques uns des gars présents là-bas ont considérablement aidé "ST NEWS" : Nijmegen était l'endroit où j'ai rencontré Mark "666" van der Boer (pour ses cours sur le 68000), qui m'a permis plus tard de rentrer en contact avec Lucas van den Berg. Ces deux faisaient partie de nos auteurs les plus célèbres, et Mark avait probablement la plus grande influence sur mes goûts musicaux (il m'a fait connaître Rush, Queensryche, Joe Satriani et Yngwie Malmsteen).

Le 16 août 1986, une semaine rien qu'après la sortie du Volume 1 Issue 2, le prochain numéro parut. Il faisait plus de 50 Ko de long. J'ai pris une décision assez radicale : "ST NEWS" devait être totalement légal. Les auteurs, moi y compris, utilisaient toujours des pseudos, mais nous avons inclus nos adresses afin que des gens puissent nous envoyer des articles à inclure dans "ST NEWS", par exemple. Nous avons commencé avec une compétition de "Synth Sample II" et le même numéro a vu aussi la publication de notre première solution d'aventure ("Zork I") qui ne fut pourtant pas écrite par notre expert Math Claessens (celui qui peut résoudre deux aventures tout en se mouchant le nez). De plus, nous copiions de grandes parties de la documentation système dans "ST NEWS" (ex. : le BIOS).

Nous recevons toujours du courrier à l'adresse qui a été indiquée dans ce numéro, quelques fois...

[...] "ST NEWS" Volume 1 Issue 4 sortit le 7 septembre. Le projet commençait vraiment à ressembler à un diskmag, avec un sommaire et le premier article "ST Software News" dans sa forme d'origine. Encore plus de rubriques et d'initiatives furent introduites mais elles n'ont pas, cependant, duré très longtemps. La 1ère "Histoire des Ordinateurs" fut aussi écrite, mais on n'en a pas vu la suite étant donné que nous avons préféré mettre des nouvelles plus professionnelles à la place. [...]

C'était aussi dans un meeting du groupe SHN, mais cette fois-ci à Venlo, Pays-Bas, que j'ai rencontré le gourou des jeux d'aventure Math Claessens. Cet homme a maintes fois prouvé être à la source du succès de "ST NEWS", en résolvant des aventures très rapidement, aussi rapidement qu'en buvant une tasse de thé. Dans le Volume 1 Issue 4 de "ST NEWS", il a écrit sa première solution, celle de "Zork II".

En ce moment, nous avions découvert "F.A.S.T.E.R." qui avait déjà publié deux numéros et qui a donc été créé peu après "ST NEWS" (donc nous sommes les premiers sur ST probablement, suivis de très près par ces Canadiens). "F.A.S.T.E.R." était commercial, publié une fois tous les deux mois et avait l'air très commode grâce à son propre environnement GEM et à son incroyable ergonomie. Donc, je suis devenu assez insatisfait avec notre propre disk mag. Et j'ai lentement commencé à programmer une interface GEM pour "ST NEWS" : un programme qui puisse charger les articles séparemment et les afficher confortablement.

A ce propos, les premiers programmes de "ST NEWS" étaient toujours écrits avec cet horrible et vieil "ST Basic" et furent ajoutés à ce numéro. L'un d'entre eux appartenait à une nouvelle (et assez longue) série que nous commençames: "Appels GEM VDI" par Manus (le pseudo de Herman de Vrees).

Les deux prochains numéros, dont le premier (Volume 1 Issue 5) réalisé le 5 octobre 1986, n'incluaient toujours pas cet environnement GEM sur lequel je travaillais, et devaient toujours être chargés avec "1st Word", "1st Word Plus" ou un traitement de texte compatible. Cependant, "ST NEWS" Volume 1 Issue 5 remplissait une disquette entière : des documents et des programmes, ainsi que pas mal d'autres fichiers, furent ajoutés. A cette époque, j'ai établi des liens avec Rastermouse à Amsterdam (qui deviendra par la suite Commedia). Cette société était la première qui donna le statut de revue à "ST NEWS". Ils nous ont beaucoup encouragé, et je pense que nous leur devons notre succès.

Dans ce numéro, Mark van den Boer a aussi écrit son premier article "Quelque chose à propos des interruptions" qui devait introduire son cours sur le langage machine du 68000, lequel cours s'est achevé dans le Volume 2 [...]. Plus tard, dû à un manque de temps et donc à beaucoup de boulot, le service Domaine Public s'est arrêté et ce fut le ST Club d'Eindhoven qui reprit les rennes, et qui s'en occupe probablement encore - bien que ce service ne soit pas gratuit (et paf !).

Le "ST NEWS" Volume 1 Issue 5 a aussi vu l'introduction d'articles de Rufus Camphausen's (Canopus Esoteric Research). Ce directeur d'un institut de Meditation d'Amsterdam a écrit des articles à propos, disons, de "l'utilisation moins apparente des ordinateurs". Hélas, Rufus n'a pu écrire dans le numéro suivant, probablement à cause d'un manque de temps. Un des pires jeux jamais créés, "Super Huey", a été mortellement détruit dans une critique écrite par Antiware et Cronos (c'est-à-dire Frank et votre serviteur). Jos a aussi importé ses connaissances dans notre cercle, son pseudo était Bitbuster.

Chose très ironique, Jos a écrit un article très humoristique à propos de "Etes-vous un bon possesseur de ST ?" dans ce numéro. Il a bien descendu l'Amiga. Mais quelques mois plus tard, il se tourna justement vers cette machine, délaissant la communauté atariste (ainsi que Paul, en fait). J'ai entendu dire qu'il avait 9 lecteurs de disquettes connectés à 2 Amiga, pas mal de RAM, une paire de disques durs, et environ deux fois plus de poils sur son menton que sur sa tête (en quelque sorte, un amigaïste typique). Il est toujours très, très moche.

Les limites de la diffusion vers les lecteurs étrangers furent officiellement franchies avec notre distributeur officiel à l'étranger, Gerardo Greco d'Italy, qui fut annoncé dans le "ST NEWS" Volume 1 Issue 6 - la dernière version sous forme de document qui fut finie le 15 novembre 1986. Ce numéro avait une taille qui avait du mal à tenir dans le demi-méga octet de mon ST (avec le TOS en RAM). Jos entra alors officiellement dans l'équipe éditoriale de "ST NEWS" pour joindre Frank et moi-même. De plus, les cours de langage machine de Mark van den Boer commencèrent et ce bon vieux Stefan écrivit son premier article pour "ST NEWS": "Comment écrire vos propres aventures". Stefan, qui nous a rejoint parce que j'ai écrit quelque chose à propos de mon hamster et qu'il en a un lui aussi, va bientôt devenir l'un des participants les plus dévoués - combinant l'intellect, la connaissance et l'humour dans une chute d'eau étincelante d'articles - et il contribua de même au côté logiciel du diskmag. Plus tard, Stefan va devenir de plus en plus actif, réécrivant même le code de "ST NEWS" en assembleur; bien sûr, je ne le savais même pas, je ne l'avais même pas anticipé. Bientôt, il devint vite l'un de mes meilleurs amis. Chose triviale : il s'est appelé lui-même Unicorn [NdT : Licorne), qui n'était pas un nom aussi bon que celui qu'il utilise maintenant (Digital Insanity).

"ST NEWS" n'était plus le magazine des hackers. Il était devenu un véritable diskmag, et j'ai pris du plaisir à le réaliser pendant toute son existance - et il en était de même des autres participants. Les limites étaient tout le temps battues : plus de gens se sont mis à lire "ST NEWS", encore plus d'articles furent écrits, et nous eûmes de plus en plus de satisfaction à le faire. Dans ce numéro, nous utilisions nos propres noms pour la première fois. C'est fini, le temps de Cronos et d'Antiware, de Bitbuster et de DSP.

J'ai passé de plus en plus de temps à programmer l'interface en GEM. La version 1 du GFA Basic était assez foireuse, ce qui ne me facilitait pas les choses, loin de là...

"ST NEWS" Volume 2 - L'ANNEE DE LA PERCEE. Et quelle percée ! Le chemin de la gloire internationale fut tracé lorsque la première version de "ST NEWS" basée sur le GEM apparut : Volume 2 Issue 1, lancé le 3 janvier 1987. Lourdement inspiré par l'environnement graphique du mag canadien "F.A.S.T.E.R.", le menu fut écrit en utilisant le GFA Basic 1.0. [...] Chaque moindre bit du programme fut entièrement écrit en Basic, et donc tout ceci était bien lent (voire même TRES lent). Jos n'a jamais approuvé ce menu, et nos différents furent à l'origine de son départ (ainsi que son achat d'un Amiga).

Conjointement à la sortie de ce numéro, j'ai lancé une offensive mondiale, envoyant "ST NEWS" à plusieurs clubs d'utilisateurs et magazines à l'étranger. Donc, par exemple, nous avons tout mis en place pour une bonne relation avec le magazine anglais "Page 6" qui devint plus tard notre distributeur anglais (et qui l'est toujours). "ST NEWS" Volume 2 Issue 1 incluait aussi une image et une musique XBIOS 32 ("Popcorn"). La présence musicale dans "ST NEWS", cependant, disparut jusqu'au cinquième numéro de cette année.




Voilà, ça sera tout pour ce numéro, vous retrouverez la 4ème et avant-dernière partie dans le Toxic Mag 15, si tout se passe bien. Richard Karsmakers continuera à nous parler de son diskmag puis philosophera un peu à propos du Falcon 030...


Texte original écrit par Richard Karsmakers
Traduction et adaptation par The Beast
En exclusivité pour le =ToX!C M@G XIV=



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