Anatomie de l'horreur
(l'univers de QueST par lui-même)


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En rangeant ma bibliothèque, j'ai fait une découverte assez délirante : des textes, écrits par votre serviteur, en 1990 ! Yeah man! "Do the math" comme dirait qui vous savez... (NDMM: seuls les ataristes comprendront et verseront sûrement une petite larme...). J'avais... euh... 90-77 = ?... euh... hem... 13 ans ! Eh ben : ça nous rajeunit pas tout ça! Crévindiou!

Les amateurs de Stephen King auront sûrement remarqué le titre de cet article... Je sais : cela fait un peu racoleur mais bon, il me fallait bien attirer l'attention, alors... Au passage, je ne saurais trop vous conseiller la lecture des deux tomes du livre originel "Anatomie de l'horreur" par King... Très bien... Un documentaire en quelque sorte, mais avec beaucoup d'humour... Et puis, cela a obtenu le prix Hugo ! Voui ! Malheureusement, comme toujours, le livre date du début des années 80 et n'a été traduit en français qu'en 1995 ! Aussi, depuis, pas mal d'eau est passé sous les ponts... Comme toujours, nous sommes considérés comme un pays sous-développé par les éditeurs... Enfin...

Mais bon, revenons sur ce qui nous intéresse au plus haut point : cet article ! Vous y trouverez des "histoires" assez délirantes écrites par moi à l'âge de 13 ans. Bon, je sais, cela date un peu mais, franchement, en les relisant tout à l'heure (30/6/97) je me suis surpris à rire... Déjà à l'époque j'étais désintégré... voire d'ailleurs plus atteint que maintenant (la thérapie porte ses fruits, visiblement)... Pour un meilleur effet, je n'ai pas retouché ces textes; j'ai juste corrigé les quelques fottes d'haurtograffes [NdTB : moi aussi]... Avant de commencer, je tiens à préciser que ces textes sont assez anciens (donc prenez-les au minimum au second degré... Cela vaut une histoire d'horreur de série B [je n'ose pas dire de série Z mais bon...]) et à but humo- ristique (ceux qui préfèrent les textes "sérieux" peuvent passer leur chemin : ils seront vraiment déçus...). Cela reste donc rabelaisien (les fans des "Guignols" comprendront je pense) !

En lisant ces textes, vous découvrirez les films qui m'avaient marqués; je citerais, entres autres, le film "Goonies", le dessin animé "La ballade des Daltons" et d'autres nanars du genre "Pied plat sur le Nil"... Je vous laisse découvrir les autres... Certes, ce n'est pas très brillant comme références mais bon, je ne les nierais pas... d'ailleurs les clins d'oeil sont nombreux dans ces vieux textes... et vous les remarquerez aisément je pense...

Cette "anatomie de l'horreur" se compose de trois parties. Les deux premières sont comiques; la dernière est plus sérieuse (en cas, pour ceux qui sont allergiques, je précise qu'il s'agit d'économie!)...

En quelque sorte, je vous offre ici un collector (avant aujourd'hui, date de diffusion du Toxic-Mag, deux personnes ont du lire ces textes, c'est vous dire si c'est de l'inédit !)... un cadeau de Noël, quoi... Réservé aux collectionneurs, aux archéologues et à mes fans (NDMM : bonjour maman !)...



PART 1

"La ville fantôme"


Le paysage était de plus en plus désert. La route, caillouteuse et sinueuse, semblait infinie. La 4x4 cahotait de toutes ses tôles sur les rochers qui jonchaient la route. Le conducteur, un grand gaillard châtain aux yeux bleus qui devait avoir une trentaine d'années, semblait perplexe...

- Je crois que nous nous sommes perdus, Thésée... s'écria-t-il.

- Cela ne m'étonne pas ! Avec ton fabuleux sens de l'orientation ! Le plus embêtant, dans tout cela, c'est qu'il va bientôt faire nuit !

- En effet ! Et vu le monde qu'il y a sur la route, on peut toujours repasser pour demander notre route... Sans parler d'un hôtel! C'est vraiment désert comme coin...


La nuit tombait peu à peu, lugubre et effrayante, suivie d'un brouillard épais digne de la lande anglaise. De chaque côté de la route, le désert se faisait de plus en plus sombre. De temps à autres, un oiseau nocturne poussait un cri qui retentissait à des lieux, tel le cri d'un monstre venu des enfers. Peu à peu, la lune apparaissait et disparaissait comme un être maléfique. Joe Argol arrêta la 4x4. Il saisit une carte routière dans la boite à gants et l'examina attentivement.


- Il y a un village de mineurs à quelques kilomètres à l'ouest ! Nous y dormirons cette nuit et repartirons demain matin. Qu'en penses-tu, Thésée?

- J'en pense que si on se grouille pas, on va se prendre un de ces orages sur la tête!


Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'un énorme coup de tonnerre retentit, ébranlant tout le désert. Joe remit le 4x4 en marche et prit la direction du village. Bientôt, un éclair déchira le ciel, suivit de près par un coup de tonnerre. La pluie arriva aussitôt, torrentielle et glaciale, inondant le paysage et le transformant peu à peu en une masse marécageuse. Joe continua à rouler malgré la pluie diluvienne qui lui cachait la route. La voiture eut une ratée mais repartit au quart de tour. La conduite était difficile. Joe scrutait en vain l'horizon afin de distinguer le village des mineurs. Enfin, au loin, apparu le fameux village !

Soudain, venue de nulle part, une silhouette phosphorescente et fantomatique apparut sur le bord de la route. Elle portait un chapeau de cow-boy troué, une salopette et des bottes qui semblaient avoir plus d'un siècle. Une longue barbe entourait sa bouche qui souriait, dévoilant des dents atrophiées. L'étrange personnage avait un regard vide... On eut dit qu'il sortait de l'enfer ! Après avoir stoppé la 4x4, Joe Argol et Thésée Williams restèrent paralysés d'effroi devant cette vision horrible. L'étrange créature traversa la route et disparue aussi mystérieusement qu'elle était apparue. Il fallut quelques instants aux deux aventuriers pour reprendre leurs esprits. Ce fut Joe qui parla le premier :

- Tu as vu cette chose, Thésée?

- Je suis pas aveugle, ducon! Cette face d'os ressemble comme deux gouttes d'eau à Freddy Krueger!

- Celui qui joue dans les films d'horreur?

- Non! Celui qui fait des claquettes!

- Ah, tiens! Je le connais pas celui-là!

- T'es franchement débile!

- Fais gaffe à ce que tu dis ! C'est pas parce que tu fais 1m90 et 100 kilo que je vais pas te casser la figure ! D'ailleurs, je ne sais pas ce qui me retiens de le faire...

- La trouille?

- Ouais ! Ca doit être ça...


Joe remit le 4x4 en marche et repartit. La pluie s'était arrêtée mais il faisait frais dehors... Après avoir roulé sans que les deux héros n'échangent le moindre mot, ils arrivèrent enfin au village. A l'entrée de celui-ci, un panneau de bois rongé portait l'inscription "PIONNER CITY" à moitié effacée par le temps. La ville était en ruine et paraissait déserte. Des maisons de bois en ruine constituaient cette petite ville de mineurs abandonnée. Joe arrêta le 4x4 au centre du village et descendit du véhicule, accompagné par Thésée.

- Une simple question Joe: ta carte date de la guerre de Sécession ou quoi?


Ils visitèrent les maisons en quête d'un abri pour la nuit. Alors qu'ils examinaient une maison à peu près intacte, une voix se fit entendre derrière eux. Ils se retournèrent instantanément et tombèrent nez à nez avec un vieillard qui devait avoir plus de 100 ans. Il portait de petites lunettes rondes et un chapeau de cow-boy troué par les mites. Il examina des pieds à la tête les deux aventuriers avant de prendre la parole. Ah oui! J'oubliais de préciser qu'il pointait son vieux fusil sur les deux héros.


- Que faites vous, messieurs? demanda-t-il d'un air soupçonneux.

- Nous nous sommes égarés et nous cherchons un lieu pour dormir cette nuit! répondit Joe.

- Et bien, ce n'est pas ici que vous le trouverez ! Fichez-moi le camp d'ici illico presto!

- Mais enfin grand-père : du calme! s'écria Thésée.

- Toi le collégien, tais toi ! On ne t'a pas sonné : c'est des affaires de grandes personnes!

- Comment ça "collégien" ??? s'écria Thésée, furieux.

- Calme-toi, nourrisson ou je te perce de part en part ! lança le vieux en pointant son fusil vers l'aventurier.

- Non mais...

- Calme-toi, Thésée! lança Joe d'un ton apaisant.

- Quoi? Me laisser insulter par cette antiquité de 1800? On dirait qu'on l'a ressorti du formol ! Il appartient au club du cinquième âge : les hommes préhistoriques, oui!

- Tu as oublié ta couche et ton biberon, petit ! Va jouer aux quilles!

- Non mais on t'a racheté aux puces pour le musée de l'Homme ou quoi?

- Eh oh tous les deux! Fermez-la à la fin! s'écria Joe furieux!

- Bon ! marmonna le vieux. On fait la paix ? Mon nom est Jim Mc Gregor ! Je suis le dernier des mineurs... enfin : le dernier vivant !

- Que voulez vous dire ?

- Parce qu'il y a le vieux Sam !

- Et alors...? demanda Thésée avec un air con.

- Et bien il est mort depuis 30 ans déjà ! Mais il est toujours vivant !

- Eh Pépé! T'as oublié de prendre des pilules depuis quand? Mmhh ? demanda Joe incrédule.

- Je ne suis pas fou ! Je dis simplement que c'est un fantôme !

- Alors... le fantôme que nous avons vu tout à l'heure... commença Thésée.

- ... est le fantôme du vieux Sam ! termina Joe.

- Mon dieu ! Alors il est revenu ! s'écria le vieux Jim au bord de la crise cardiaque. Et il va venir me tuer !!!

- Expliquez-vous! dit Thésée.

- Et bien, il y a trente ans, nous étions une vingtaine de mineurs ici, à la recherche d'or... Nous ne trouvions rien... Mais, un jour, le vieux Sam a découvert un filon qu'il a refusé de partager avec nous! Pourtant, nous le logions, nous l'avions nourri pendant des mois... Alors, furieux, nous l'avons tué! Or, depuis, il revient parmi nous pour nous tuer... et je suis le dernier... Son apparition tout à l'heure signifie que mon heure est venue!

- Pourquoi ne partez vous pas de cette ville maudite?

- Je voudrais bien mais je n'ai que ma modeste maison et mon potager...

- Pourquoi ne vendez- vous pas votre maison? demanda Thésée d'un air stupide.

- Il n'y a pas des fous comme vous partout! répondit le vieux. Cela fait maintenant 20 ans que je n'ai pas vu de nouvelles têtes.

- Bon ! Il se fait tard! lança le vieux... Vous pouvez dormir chez moi... Nous aviserons demain...

- Merci beaucoup! lancèrent en choeur les deux aventuriers.

- Oh ! Ne me remerciez pas! J'espère seulement que Sam se trompera et vous tuera à ma place!

Après une volée d'injures, nos héros se retirèrent dans leur chambre. La nuit fut longue, longue, longue...


Un cri déchira la nuit... Un cri inhumain... Joe et Thésée se réveillèrent en sursaut. Le cri leur avait glacé le sang! Ils pensèrent tous les deux à Jim et descendirent en courant jusqu'à sa chambre. Malgré leurs appels, Jim ne répondit pas... Et la porte était fermée... Au bout d'un moment, ils décidèrent de l'enfoncer!

Le vieux était toujours dans son lit... Tout semblait calme.


- Fausse alerte ! s'écria Joe visiblement rassuré.

- Pas si sûr ! répondit Thésée. Tu as vu son visage?

- Oui! Il est tout blanc...

- En effet, il n'a plus une goutte de sang dans le corps!

- Mon dieu! Sam serait donc un vampire?

Joe s'approcha de la fenêtre, laquelle était ouverte...

- Là! s'écria-t-il.

- Quoi? demanda Thésée.

- Sam! Il s'enfuit!

- Vite! A sa poursuite!


Ils sautèrent par la fenêtre et se lancèrent à la poursuite du fantôme. Celui-ci se dirigeait vers une sombre demeure, là-bas, sur la colline. Il disparut à travers la porte ! Joe et Thésée se cachèrent derrière un buisson...

- Je vais aller chercher le matériel dans la 4x4! marmonna Joe. Reste ici pour le surveiller!

- OK !

Joe redescendit jusqu'à la voiture. Il aperçut, avec horreur, que les quatre pneus avaient été crevés! Sans attendre, il prit dans le coffre une mallette noire et repartit vers la mystérieuse demeure. Il retrouva Thésée derrière son buisson.

- Cette face de momie a crevé nos quatre pneus!

- Zut !!! Si je lui met la main dessus, je le réduit en purée de pansements!

- J'ai la mallette !

- OK ! Préparons-nous !


Une dizaine de minutes après, ils ressortirent du buisson. Ils étaient revêtus d'une combinaison de travail, de bottes et d'une casquette. Le tout portant un badge "CLUB DES FANS DE GHOST- BUSTERS".


- Nous sommes prêts! déclara Joe.

- Allons-y, vieux! renchérit Thésée.


Ils s'approchèrent de la porte, l'ouvrirent et pénétrèrent dans la sinistre demeure... Elle était sombre et mystérieuse. Des outils vieux comme le monde jonchaient le sol poussiéreux. Après avoir inspecté la maison, nos deux héros se retrouvèrent bredouilles...


- On a rien trouvé et pourtant il est là! Je le sais! s'écria Joe.

- Tu divagues ! répondit Thésée en riant. Il s'est enfuit en nous voyant, c'est certain!


A cet instant, une ombre surgit derrière lui et l'assomma sans bruit! Joe, n'ayant rien remarqué, continua ses recherches... Au bout d'un moment, il se retourna vers son ami... Personne!

- Thésée? T'es où?

Pas de réponse!

- Merde! Cet abruti a du se faire avoir!


Il revint sur ses pas et découvrit les armes de Thésée par terre, ce qui conforta son hypothèse... Le fantôme avait du tirer le corps de Thésée, ce qui fait de Joe put suivre leur piste grâce aux traces dans la poussière... Cette piste le mena hors de la maison, sur la colline. Là, il trouva Thésée, accroché dans le vide par les pieds. A ses côtés, le fantôme scrutait l'horizon... Il se retourna en entendant Joe arriver...

- Bonjour M. Argol ! Quel bon vent vous amène ?

- Je viens délivrer mon pote !

- Pas question ! Il va mourir... comme vous d'ailleurs...

- Dans ces conditions, tuez mon ami d'abord !

- Si vous voulez, M. Argol !

Le fantôme s'approcha de la corde, un grand couteau à la main.

- Déconne pas Joe! Aide moi! Si je meurs, je te tuerais après, foi de Thésée!


Le fantôme s'apprêta à couper la corde... Joe fonça sur Sam et tenta de le maîtriser. Sam lui envoya un coup de coude dans l'estomac. Joe recula sous le choc...

- J'espère qu'il les a conservées! cria Joe en envoyant un coup de genoux dans les parties de Sam.


Celui-ci devait les avoir car il se plia en deux sous le choc... ce qui ne l'empêcha pas pour autant de couper la corde ! Thésée tomba dans le vide!


- J'espère que le dentier de ma grand-mère va me sauver ! s'écria- t-il.

Il tira une ficelle... Un dentier attaché à une corde jaillit de son sac ventral et alla s'accrocher... sur les parties sensibles de Sam... Celui-ci poussa un cri de douleur... Le fantôme fut entraîné au bord de la colline par le poids de Thésée.


- Merde, Joe, retiens cette momie!


Joe fonça sur Sam et tenta de le retenir!


- Mais enfin, Joe : qu'est-ce que tu fous? Tu pousses ou tu tires?

- Tu pèses une tonne ! T'as perdu combien de kilos à ton dernier régime?

- J'en ai gagné cinquante!


Après de rudes efforts, Joe parvint à remonter Thésée ! Celui-ci tira sur le dentier pour le décrocher de Sam. Après cela tout le monde souffla, même Sam! Thésée, qui s'était fait un nouvel ami en la personne de Sam, lui envoya une frappe herculéenne dans le dos, le réduisant en un tas d'os. Voyant cela, d'un discret coup de pied, il poussa les restes du fantôme dans le ravin... Sur cela, il retourna voir Joe, lequel n'avait heureusement rien remarqué...


- Où est Sam? demanda-t-il

- Ben... euh... Il est parti en voyage...

- Où ça?

- Heu... au... au cimetière de Londres... après celui de Chicago... des réunions de famille...


Sans plus attendre, ils repartirent (à pied !) vers de nouvelles aventures...


"Momies connexion" ------------------


- Messieurs : du haut de ses pyramides, vingt siècles vous contemplent !

- ce qu'il peut me les briser, ce con! s'écria Thésée

- ouais man! Ca fait deux heures qu'il nous chante la même chanson dans toutes les langues...


A cet instant, un homme, venu de nulle part, vêtu de haillons et tout en sueur, s'affala sur le sol à proximité de là où ils étaient. Joe et Thésée se précipitèrent vers l'inconnu.

- au secours ! Ils me poursuivent ! Prennez ce... cela... vite... s'écria l'inconnu en leur tendant une sorte de talisman en or.


A cet instant, des hommes ou plutôt des momies surgirent. Joe se rua vers elles, suivi de Thésée qui trébucha sur l'inconnu et l'écrasa de ses 150 kilos (NDPopol: vindiou la belle bête!)!


- merde. Espèce de con! Je suis blessé, exténué, fatigué!

- veuillez m'excuser... supplia Thésée. Je ne vous avais pas remarqué!


Et il lui envoya un coup de pied dans la tête. Ensuite, il courrut rejoindre Joe. Celui-ci s'était lancé à la poursuite des momies et, dans sa folle poursuite (trois vieilles éclatées, un morveux piétiné et deux vieux à l'hosto!), il ne s'aperçut pas qu'il était rentré dans une des pyramides. Il courrait le plus vite possible, manquant de peu à chaque fois de se manger sur les murs de pierre. Au bout d'un moment (et quelques steaks), il dut se rendre à l'évidence que les momies avaient disparu; et lui restait là comme un con, perdu au fin fond d'un triangle de pierre (qui puait, si...si... je vous jure! Ca schlinguait).

- ah ! s'écria-t-il à lui-même, avec l'air fier de l'homme sûr de lui, je vous parie que Thésée a réussi à enroler un guide avec lui et qu'il va me sortir de là. Je vous parie un dollar qu'il va débouler ici dans dix secondes, son sourire d'enfant aux lèvres et de sa voix mélodieuse et raffinée va me dire: "Joe, amène-toi ! On se casse d'ici vite fait!".

Il ne s'était, en fait, trompé que de peu. Une dizaine de secondes plus tard, Thésée arriva par le couloir en courrant mais, ayant trébuché, il fut projetté en avant et alla se destroyer contre le mur de pierre qui se trouvait en face, comme une grosse merde de 150 kilos! Il se releva péniblemente et de sa voix mélodieuse:

- putain de bordel de merde !!! J'en ai plein le cul de me prendre des steaks!

- t'es un gros pichon, un mongolien total !!!! s'écria Joe au bord du suicide

- mongolien ? Moi ? Ah, t'es un salaud Joe! Tu dis ça parce que je suis né prématurément de cinq mois!

- mais non ! Mais non ! Le problème, c'est qu'on est bloqué ici... On peut plus sortir...

- pourquoi?

- tu connais le chemin, toi?

- ouais!

Et c'était vrai! Si, si... j'vous jure ! Ils sortirent de la pyramide. Bref, trois mois plus tard, ils réussirent enfin à regagner leur hotel où ils s'affalèrent sur leur lit (respectif) comme des grosses (oui, oui! On sait...)


Pendant la nuit, une ombre se faufila dans la chambre de Joe. Celui-ci dormait à poing ouvert, les deux pouces dans la bouche et Séraphin, son E.T. en peluche, à ses côtés. L'ombre sortit quelque chose de briant de sa poche et, lorsque la lune ressurgit de derrière les nuages, on s'aperçut que c'était... une paire de lunettes. L'inconnu avanca doucement, sur la pointe des pieds, discrètement, à pas de loup, sans bruit, bref sans se faire remarquer, et se mit à fouiller la pièce, sans bruit également (quel homme discret !). Soudain, il s'arrêta, les lunettes fixées sur la table de nuit. Sur celle-ci, à côté de la lampe, se trouvait un objet rond, doré, auquel était accroché une ficelle: le talisman (enfin, je crois). Il approcha la main droite pour le saisir, toujours avec sa discrétion naturelle mais, sans le faire exprès, il posa la gauche sur la table de nuit, plus précisément sur le dentier de Joe. A la vue de cette horreur (le dentier!), il ne put s'empêcher de pousser un cri qui réveilla Joe... Celui-ci lacha Séraphin, bondit hors du lit et se jetta sur l'inconnu. Ce dernier fut projetté en arrière, les trois fers en l'air (il était unijambiste!). Joe se mit en position de combat (comme dans Pit Fighter!) et lorsque l'autre se releva, il lui envoya une boule de feu, deux sorts de foudre et le termina avec un coup de pied rotatif qui l'envoya la tête la première dans les chiottes. Au moment où Joe se releva, la porte souvrit en trombe, laissant apparaitre Thésée en pyjama (cela surprend au debut mais on finit par s'y faire !), le visage recouvert de crème de nuit à la pulpe de concombre et à la raclure de peau de citron vert. Il avait l'air furieux!

- putain, Joe: tu déconnes, merdeuuu!!!!!

- mais ce con a essayé de me piquer le talisman !!! Dis, je peux aller... chez... toi...

- hein? Pourquoi faire?

- j'ai besoin d'aller aux toilettes...


Le lendemain matin, après avoir pris un petit déjeuner léger (pain sec et eau!), nos deux blaireaux décidèrent de partir en excursion pour aller voir le Sphinx. Le groupe était restreint : le guide et les deux mongolos. Le guide, un enfant du pays, s'appellait Géronimo! Après un trajet rapide, ils se retrouvèrent au pied du monument hyper connu. Alors que le guide commençait son discours, cinq momies se ruèrent sur les deux rigolos. Instinctivement, ceux-ci sortirent de sous leur redingote un fusil à pompe et tirèrent à vue (bilan : 53 morts dont deux dans un état grave!). Les momies réussirent à s'enfuir mais, compte tenu de leur âge avancé, elles avaient du mal à distancer les deux athlètes (champions de course 100m à Triffouilli-les-oies!).

C' est à ce moment là que ça s'est corsé! En effet, un groupe de vieux et de vieilles, tous sur des fauteuils roulants électriques (équipés de quatre roues motrices pour le sable!) avaient du rater l'embranchement Lourdes et se retrouvèrent au milieu de la folle poursuite. Les momies se ruèrent vers eux, prirent les fauteuils de cinq vieux (qui furent éjectés rapido!) et écrasèrent l'accélérateur ! Thésée et Joe firent de même et la poursuite recommenca de plus belle. Une poursuite en fauteuil roulant sur le sable d'Egypte...

Thésée accélérait de toutes ses forces et franchit la vitesse extraordinaire de 32.5 Km/h. Malheureusement, il fut victime de l'explosion de son moteur... Aussi, il continua la course en courant ! Joe, quant à lui, arriva à proximité d'une momie. Il saisit une des deux béquilles accrochées à l'arrière de son véhicule (il faut dire qu'un vieux avait essayé de l'arrêter en s'accrochant à l'arrière...) et se mit à frapper la momie. Celle-ci se prit un coup dans les dents et fit quatre tonneaux dans le sable ! Thésée, qui maintenait la cadence, tira avec son fusil à pompe sur une des momies, faisant exploser le fauteuil roulant ! Joe embraya et parvint à la hauteur d'une autre momie. Le combat, à coup de béquilles, s'engagea ! Les fauteuils fonçait à toute allure; Thésée essayait de maintenir la cadence derrière. Soudain, la momie désarma Joe; la béquille fut projetté en arrière... et alla frapper Thésée à la tête! Celui-ci s'écrasa comme une grosse m.... (on sait!) sur le sable.

Au moment où la momie allait fracasser le crane de Joe, celui-ci vira à gauche et fit un dérapage controlé sur deux roues. La momie, elle, ne comprit pas se qui se passait... Elle se retourna et vit devant elle... une pyramide ! Le fauteuil s'éclata sur le mur et la momie fut compactée. Les deux autres sautèrent de leur fauteuil et se précipitèrent à l'intérieur de l'édifice. Joe fit de même, suivit de Thésée et sa tête défoncée, tenant dans ses mains la béquille. Ils couraient le plus vite possible à la poursuite des créatures. Après moultes aventures (et une bosse de plus pour Thésée qui aura au moins appris qu'on ne ferme pas les yeux en courant, surtout s'il y a un tournant...), les momies franchirent une porte de bois épaisse de dix centimètres et renforcées de fer, qui se referma derrière elles. Joe et Thésée se mirent chacun d'un côté de la porte et armèrent leur fusil à pompe!


- on va les crever ces sales pansements ambulants s'écria Thésée, un sourire sadique aux lèvres!

- ouais! renchérit Joe


A ce moment, d'un coup de pied magistral, ils ouvrirent la porte d'un coup sec, brandissant leur fusil et criant "haut les moignons!"... Il se retrouvèrent nez-à-nez devant... une centaine de momies, armées de fusils, bazookas, lance-roquettes et béquilles (?)...

- merdeuuu ! crièrent-ils enselmble en se jettant en arrière et en refermant au vol la porte.


A cet instant, des centaines de détonations retentirent, faisant littéralement eploser la porte.

- nous sommes dans la mouise, Joe!

- yes!

- t'as une idée éclairante?

- t'as toujours un flacon de ton parfum?

- bien sûr! Dans une bouteille fermée hermétiquement!

- jettes-la leur!

- hein? Tu déconnes?

- non! Viteuuu...!!!!!!


Thésée envoya la bouteille dans la pièce...


Soudain, des cris inhumains retentirent et toute les momies sortirent en courant et disparurent par le couloir adjacent. Joe et Thésée pénétrèrent dans la pièce pour découvrir un type un peu bizarre, une sorte de savant fou, petit, chauve et maigre qui tenait un revolver d'une main et... se bouchait le nez avec l'autre!


- alors les rigolos: ça baigne? lança-t-il

- mais...

- je veux le talisman qui m'a été dérobé!

- casses-toi, tu pues! s'écria Thésée en brandissant sa béquille.


A ce moment, les momies revinrent, équipées de masques à gaz ! Elles empoignèrent les deux blaireaux!


- je veux le talisman!

- on l'a pas! crièrent en coeur les deux aventuriers

- menteurs!

- non mais!!! cria Thésée

- ta gueule le mongolien ! Va rejoindre ta cage au Zoo ! lança le savant fou, rouge de colère

- mongolien? mongolien? MONGOLIEN?

- ouais... Mongolito profundo!

- salaud! Je vais te buter!


Sur ce, Thésée se libéra des deux momies qui le tenaient et, armé de son fusil à pompe et de sa béquille, rentra dans le tas ! Des bras cassés, des têtes éclatées, des jambres fracassées, le sol jonché de résidus de momies décasifiées... fut le résultat de la petite colère de Thésée. Lorqu'il ne resta plus que le savant, Thésée, brandissant sa béquille tordue et son fusil fumant, se dirigea vers lui l'air menaçant. Le savant recula tout en armant son révolver.


- ahah ! s'écria Thésée, un sourire sadique aux lèvres. Je vais le crever le gnome!

- moi, un gnome ? Tu t'es pas vu, résidus de fausse couche ! Mongolien!

- encore????!


Thésée se jetta sur le vieux et, avant que celui-ci n'ai pu tirer, il lui envoya un coup de béquille sur le bras. Le savant lacha son arme et, dans un ultime instinct, il se protégea la tête. Trop tard ! Thésée, d'un double rotatif droit/gauche, gauche/droit lui décolla la tête ! Le corps du savant tomba sur le sol lourdement. Thésée, visiblement satisfait, s'approcha de Joe qui, assit dans un coin, faisait une réussite.


- on y va?

- ouais!


Là dessus, ils partirent, bras dessus, bras dessous, vers de nouvelles aventures!

FIN


PART 2

Fear Of The Dark


Je me promène dans la rue principale. Elle est sombre. Le vent souffle en tourbillonant et décoiffe mes cheveux. Tranquillement, je parcours l'artère principale de la ville; au loin, j'aperçois un cinéma tout illuminé: il y a sûrement un film ce soir... Je presse le pas et me dirige vers le bâtiment... Tout est calme, trop calme même à mon goût! La ville semble comme morte...

J'arrive enfin au cinéma... Le film de ce soir a l'air cool : "L'attaque des monstres mutants de l'enfer". Il va sûrement y avoir de l'action! Zut! Les portes de devant sont fermées: il n'est visiblement pas encore l'heure... Tant pis, je vais faire un petit tour en attendant...

Soudain, alors que je longe le cinéma, un bruit sec me parvient faiblement aux oreilles. Bizarre tout cela! Je prête l'oreille... Plus rien... Un silence de mort... La crainte commence à m'envahir: je décide de me cacher! Discrètement, je m'aggripe à une goutière et monte sur le mur. Par chance, je trouve une fenêtre ouverte... Je pénètre dans une petite pièce; elle est toute en désordre! Peu importe, en fait... Elle sera un poste d'observation parfait!

Au bout de quelques secondes, une ombre apparaît dans la rue. Elle sort du cinéma... Sans un bruit, j'observe ses faits et gestes: elle semble chercher quelque chose... ou quelqu'un... Par chance, elle ne m'a pas vu...

Elle est maintenant au centre de la rue. Je peux voir luire dans ses mains un objet menacant. Pas de doute: elle tient une arme... Sûrement un fusil à pompe... Elle remonte maintenant la rue; elle se dirige vers l'endroit par lequel je suis arrivé tout à l'heure...

Je suis son périple depuis mon poste d'observation, décidément bien discret... Lentement, sans un bruit, je sort mon arme (5), enclenche le viseur et vise l'inconnu.

Au moment où je l'ai dans ma ligne de mire, il s'arrête. On dirait qu'il hésite... A-t-il entendu quelque chose? Pourtant, j'ai été le plus discret possible... Il se dirige vers le bâtiment où je me trouve... Sans attendre un instant de plus, j'appuie sur la détente! Une gerbe de fumée suis le projectile que vient de lacher mon arme. Zut! Il passe à deux doigts de mon adversaire, lequel en profite pour se jetter derrière une caisse. Sans attendre, je le pillone... En vain...

Soudain, il se met à courrir comme un fou vers le cinéma! Je tire à toute vitesse tous les projectiles encore dans mon arme. Au moment où le malheureux arrive au cinéma, il prend de plein fouet une déflagration et se retrouve projetté dans le bâtiment par le trou que je viens de faire dans le guichet. Quel souffle...!

Aussitôt, je sort de mon repère et me dirige vers le bâtiment, encore tout fumant. Sans un bruit, je sort de ma poche un petit cylindre (6) gris et le fait rouler vers le trou béant ou doit se dissimuler mon adversaire agonisant. Je me recule de quelques pas... Sans hésiter une seconde, j'appuie sur le détonnateur! Mais, le bruit de la déflagration ne peut couvrir le cri de rage que je pousse:

- cccrrrrèèèèèèvvvvvveeeuuuuuu, sssaaalllaaauuddd!!!!!

Au même instant, des restes de corps humain (un oeil, un bras et une gencive) sont littéralement propulsés hors du bâtiment par le souffle provoquée par ma bombe... Il ne reste plus de mon infortuné adversaire que des restes calcinés... que je m'empresse de piétiner avec joie...


Bon, Laurent, là, je crois que tu est vraiment raide mort! Tu re- viendra l'année prochaine... Sans rancune vieux mais bon, là, franchement, y a pas photo! Putain, Duke Nukem 3D ça a du bon! Quel panard! Merci 3D realms!



PART 3

LES DEBATS INTERDITS
ou
Mes réflexions économiques...


[NdTB : celui-là aussi, tu l'as écrit à 13 ans ???]

L'économie est sans conteste possible la science la plus intéressante en ce sens qu'elle garde les avantages propres aux sciences, c'est-à-dire quelque chose de rigoureux dans les fondements, quelque chose qui contient des lois irréfutables dont il faut toujours tenir compte pour progresser et comprendre les mécanismes... Toutefois, elle n'en a pas les mauvais côtés, ou très peu. En effet, la science économique (et sous ce terme je regroupe la sociologie et l'économie) permet au chercheur d'inclure sa 'fantaisie', c'est-à-dire qu'il peut s'éloigner des sentiers battus, contrairement aux chercheurs des sciences dites 'exactes', autrement dit celles qui raisonnent dans un espace clos, créé de toute pièce, un univers condamné à ne jamais évoluer. En fait, dans une science comme les mathématiques, l'univers est créé et immuable, à nous d'en découvrir les lois: on connaît le résultat, trouvons en la cause (ici le théorème)... Il serait par contre totalement faux d'appliquer les mêmes règles à l'économie: un jour quelqu'un a dit que les économistes étaient les «prophètes du passé »; je ne suis pas d'accord! En effet, les prophètes du passé sont ceux qui ne raisonnent que sur les causes d'un événement établi, fini... C'est le cas des mathématiques, pas de l'économie. Car en sciences économiques nous nous basons sur le passé pour décrire l'avenir, certes, mais l'avenir n'est pas identique, le monde n'est pas clos: il évolue, change, s'adapte, réfléchit... Il est en évolution perpétuelle, et c'est cela qui fait que la science économique est une science à part: en plus d'expliquer le passé, nous nous devons de prévoir le futur, chose difficile s'il en est. C'est pourquoi en économie, toute théorie peut un jour s'avérer vraie... Ce n'est qu'une question de temps.

En plus de raisonner sur un monde en constante évolution, nous nous basons des acteurs 'actifs': ils ne sont pas, comme le disait et pensait Keynes, des 'moutons de Panurge', en ce sens que les acteurs réfléchissent avant d'agir, mais pas en fonction des autres! Les anticipations, puisque c'est de cela dont il s'agit, ne sont pas encore rationnelles comme le pense Lucas, et ce pour des raisons culturelles et scolaires; mais cela change, évolue... et est même différent selon les pays. Un pays comme les U.S.A est plus enclin que nous (français) aux anticipations rationnelles: la culture capitaliste, l'esprit de conquête, le mythe du "self-made- man" sont très présents dans les esprits. De même, la religion joue beaucoup: le protestantisme est plus apte à insuffler l'esprit rationnel économique et la recherche du gain (comme le décrit Max Weber dans son livre "L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme") que la religion catholique. Mais les choses sont en train de changer: la religion décroît, surtout chez les plus jeunes, la crise perdure depuis plus de vingt ans et donc oblige les gens à comprendre et s'adapter pour survivre et, pour finir, le niveau de l'éducation augmente sans cesse avec un place de plus en plus importante pour l'économie. En fait, l'Homme évolue, il se sert du passé pour progresser et évoluer, c'est un peu une 'conscience collective' qui l'anime... ce qui fait que les anticipations, propres à l'homme, évoluent en parallèle. Nous sommes toutefois, en terme d'économie, à l'âge de fer... Je m'explique: l'économie, au sens où nous l'entendons, est une science jeune (un peu plus de deux siècles), elle est donc en train de se développer sous nos yeux.

Je n'en veux pas à Keynes: il était le témoin de son époque et, à n'en pas douter, la vision cauchemardesque du krach boursier de 1929 lui a donné l'idée que les hommes pouvaient avoir des anticipations 'mimétiques', autrement dit se comportaient comme les 'moutons de Panurge'. Certes, certains répondent que c'est une forme d'anticipation: oui, d'un certain côté faire comme les autres est une forme d'intelligence... que les animaux ont aussi! Or, nous sommes différents des animaux, et c'est là que le bas blesse. Je n'en veux pas à Keynes, il a déduit des choses de ses études, et s'en est servi dans la 'Théorie générale'. Par contre, j'en veux à certains d'avoir sous-estimé par la suite l'intelligence des hommes, de les avoir relégués au rang d'animaux légèrement supérieurs. Keynes a vécu, si l'on regarde bien, à l'avènement du marché financier, boursier... au début de la mondialisation. Durant cette 'préhistoire' de l'économie, les hommes n'avaient pas intégré tous les concepts, tous les enjeux, toutes les subtilités propre à l'économie. Il est donc compréhensible que Keynes ait remarqué le coté peu rationnel des agents économiques (bien que le courant libéral ait déjà parfaitement perçu la spécificité et rationalité de l'homme avec le concept « d'homo oeconomicus »); le problème est que ce concept, faux, ait servi de fondement à toute sa théorie: la 'demande effective' par exemple, qui est au coeur de la pensée keynésienne, repose intégralement sur les anticipations mimétiques. Grave erreur!

"L'homme est un devenir" disait Sartre: l'homme a tout à apprendre, ce sont ses erreurs qui le font progresser, d'où les anticipations adaptatives de Milton Friedman. Ce concept génial montre bien que l'homme s'adapte à toutes les situations et qu'il existe une mémoire collective. Nous sommes passés à ce moment là au stade de l'âge de bronze économique: l'homme évite de commettre les mêmes erreurs et apprend à réfléchir sur celles-ci. Ce concept a expliqué (et explique encore) le fait que la politique keynésienne de relance ne fonctionne pas: l'homme ne se laisse plus prendre au piège des anticipations mimétiques, il est désormais adaptatif. Nous sommes en route vers l'âge du fer économique et les anticipations rationnelles évoquées par Lucas; nous n'y sommes pas encore mais en économie tout va très vite, trop vite peut-être pour que l'on puisse forger des théories fiables. En fait, le seul moyen de prédire l'avenir est de tout ramener à l'homme: l'homme est à la base du système, il vit par et pour lui. Quand les anticipations seront rationnelles, l'État ne pourra plus jouer de rôle économique important, il ne sera que le garde-fou. Mais, si l'on regarde bien, les révolutions industrielles vont toutes dans le sens du raccourcissement de l'espace-temps: tout va de plus en plus vite et désormais nous pouvons même parler de temps réel... Et si l'on regarde attentivement, l'information circulera plus vite et mieux... Si l'on en croit Lucas, les seules erreurs d'anticipation ne peuvent provenir que d'un manque d'informations: ce problème risque d'être bientôt résolu, notamment par Internet.

Si l'on y regarde à deux fois, les révolutions industrielles raccourcissent les trajets; il y a donc une contraction espace-temps. Aussi, l'annonce d'une nouvelle révolution industrielle basée sur la télécommunication parait somme toute assez logique: après le train, la voiture, l'avion, le téléphone, l'ordinateur (remarquons, toutefois, que l'ordinateur est nécessaire pour les nouveaux modes de communications comme, par exemple, Internet)... la télécommunication semble être un système encore plus rapide et bien plus intéressant que le téléphone (qu'il incorpore toutefois!): nous sommes à l'ère du multimédia... Il semble donc que le monde rétrécisse, comme le dit d'ailleurs une publicité pour... des téléphones portables...

Cette révolution semble donc inéluctable! Reste donc à en connaître les risques! Comme l'on peut s'en douter, si les hommes deviennent entièrement rationnels, il sera très difficile de les diriger, notamment en terme de politiques économiques... Cela peut déboucher sur un véritable chaos: les hommes seront des êtres presque incontrôlables... Que pourrions nous faire pour éviter cela?

On pourrait revenir à un système de type communiste, par exemple. Ce système nie (ou bien essaye d'annihiler!) toute liberté en terme personnel puisque tout est en commun. Mais, ce système à échoué partout... Cela semble assez logique dans le sens où il est "contre-nature": les hommes sont des êtres naturellement solitaires, qui aiment la liberté... ils ne veulent pas être enfermés dans des carcans... Un tel système est condamné à l'implosion, à l'échec... Il suffit de relire "Le Prince" de Machiavel pour se rendre compte que pour diriger les hommes, il y a deux moyens: leur faire peur ou leur laisser agir de leur propre chef... En effet, l'homme est assez paradoxal: il est prêt à toutes les bassesses quand il ne risque rien, mais reste toutefois un être craintif... Aussi, un Prince (ou un dirigeant politique, peu importe: l'idée est la même!) doit passer par trois phases successives: "l'audace" (pour prendre le pouvoir, le Prince doit prendre des risques, faire un coup d'éclat (d'état?)...), la "maîtrise" (savoir diriger le peuple, en respectant une des deux conditions suivantes: la crainte ou la liberté; Machiavel déplorait que les princes italiens soient incapables de maintenir en l'état leur pouvoir) et pour finir la "virtuosité" (évitez la lassitude des sujets vis à vis du pouvoir en place...)... On se rend toutefois compte qu'un régime autoritaire est condamné à devenir de plus en plus autoritaire, jusqu'au moment où le peule se rebelle... C'est inéluctable, l'Histoire est faite d'une succession de cas semblables... N'oublions pas que l'homme est tout-puissant, il est la clef de voûte de tout le système... Il ne faut pas le négliger...

Que faire alors? Il semble que le marché, seul, soit la réponse! En effet, le marché est créé par l'action des hommes, eux mêmes désormais rationnels... Le libéralisme semble la seule voie viable... Et puis, l'économie est comme une guerre, mais sans effusion de sang! Elle permet aux hommes d'assouvir leur désirs belliqueux en toute sécurité tout en les rapprochant... Le concept de la main invisible de Smith en est la preuve la plus évidente: en recherchant son intérêt personnel, l'agent économique fait le bonheur de ses congénères... Un exemple éclairera cela: prenez le cas d'un boulanger! Il doit vendre au meilleur prix pour garder ou accroître le nombre de ses clients; en recherchant son bonheur personnel (gagner de l'argent!), il fait le bonheur des clients (vendre le moins cher possible!)... L'harmonie sociale, en quelque sorte... Le plus inattendu des résultats...


Cédric / QueST


P.S.:

Je ne sais plus où j'ai récupéré l'illustration qui se trouve au début de cet article, aussi je tiens à remercier son auteur (qui m'est totalement inconnu à ce jour)!


P.S. 2:

Peut-être un jour j'écrirai les parties 4, 5, 6 etc... Qui sait ?



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