Les stéréotypes :
les profs & les étudiants




                                                     Par The Beast



     Alors  aujourd'hui,  on  va  parler  des stéréotypes chez les
profs  et  chez  les étudiants.  Si vous ne savez pas ce qu'est un
stéréotype, il existe un magnifique ouvrage appelé "Dictionnaire".
Je  souligne que tout ceci est tiré de mon expérience personnelle,
mais  j'espère que vous reconnaîtrez vos profs et vos camarades de
classe  dans  ces quelques portraits.  Ah, lorsque les stéréotypes
sont  masculins  ou féminins, ils peuvent très bien s'appliquer au
sexe  opposé.  Par exemple, "le démocrate" peut très bien être "la
démocrate" et "la tyrannique" peut très bien être "le tyrannique",
pigé ?  Donc, cette fois, on va parler des profs et des étudiants.
Pourquoi "étudiants" et pas "élèves" par exemple ? Oh, ça doit sû-
rement s'appliquer aux élèves mais certaines catégories ne se ren-
contrent  que  chez  les  étudiants  (comme  les "vieilles" et les
"ours").  La  prochaine  fois, on parlera des stéréotypes chez les
gens  à la plage, dans les supermarchés, sur l'autoroute, dans les
coding  parties (yeah !) ou de je ne sais quoi encore...  Pour in-
formation, sachez que j'ai écrit celui-ci en grande partie pendant
mes  révisions  de juin 96 (c'est pas très récent, donc) parce que
j'étais  un  peu  en  avance (et ça ne m'a pas empêché d'avoir mon
DEUG, héhéhé !).

     Encore une remarque : tout ce qui suit est véridique... Allez
hop, on y go avec les profs d'abord :



                  -=-   L E S   P R O F S   -=-



1. LA MACHINE
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     C'est le genre de prof froid, distant et calculateur. Il vous
regarde  de  haut avec ses lunettes à double foyer (appelées aussi
"culs-de-bouteilles"), vous prenant pour une misérable crotte. Et,
le plus souvent, il vous ignore.  Il pense que si ses étudiants ne
comprennent  pas  son  cours, c'est parce qu'ils ne sont pas assez
intelligents. Son unique but est de gagner son salaire chaque mois
(il  fait  ce qu'il a à faire et ne fait rien de plus). Plus glacé
que les icebergs du Pôle Nord, plus coincé que Schwarzenegger dans
une  Twingo,  plus chiant qu'Edouard Balladur à la télé, il ne rit
jamais. Il n'a d'ailleurs jamais de sympathie envers les étudiants
(qu'il  considère  comme des barbares à éduquer), bref, en un mot,
il  n'est  que l'incarnation de la froideur rationnelle et de l'é-
troitesse d'esprit.


2. LA VULGAIRE
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     Elle a la  quarantaine, de longs cheveux blonds bouclés et le
teint mat.  Elle ressemble à une vieille poupée Barbie.  D'origine
italienne, elle est bien conservée pour son âge (surtout les  jam-
bes).  Sapée  comme  un canapé en cuir avec son pantalon  moulant,
elle  passe  le plus clair de son temps à fumer des clopes, ce qui
lui  donne, bien  entendu, cette voix rauque si sensuelle (heu ?).
Evidemment, elle fume pendant les cours, ce qui explique  pourquoi
les premières places sont désespéremment désertées.  Elle a beau y
remédier  avec des mini-jupes très "mini", mais rien n'y fait.  De
plus, son pantalon en skaï (c'est comme ça que ça s'écrit?) est si
moulant  qu'il  crisse  lorsqu'elle  se déplace, ce qui fait qu'on
l'entend  approcher à 20 mètres.  Et lorsque les beaux jours arri-
vent, elle se met en mini-jupe, ce qui offre de nouvelles perspec-
tives  (c'est le cas de le dire et, concernant ma prof, elles sont
plutôt blanches, les perspectives !).  Les étudiants en profitent,
bien entendu, pour la siffler lorsqu'elle pénètre dans la salle de
cours.  Lorsqu'on sort la nuit dans le centre ville, il arrive que
l'on  croise ce type de prof dans les cafés enfumés, de préférence
ceux bourrés de monde, en train de parler pour se rendre  intéres-
sante.  Mais  elle ne dit que du vide, du vide, du vide... du vide
en perpétuelle expansion...


3. LE DEMOCRATE
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     C'est  le  type  de  prof  que les étudiants préfèrent. Il ne
prend jamais de décision importante sans les consulter. Sympa, ou-
vert  et humain, il devient un modèle à suivre pour les garçons et
le père idéal pour les filles.  Il est caractérisé par son mauvais
goût en ce qui concerne sa façon de s'habiller. Il veut faire jeu-
ne,  porte des jeans, des santiags et un chapeau de cow-boy, mais,
il faut bien l'avouer, son veston de cuir ne va pas très bien avec
sa  cravate  rouge striée de bleu.  Il faudrait d'ailleurs lui ap-
prendre  à  se  faire des ourlets à ses jeans, parce que là, c'est
moche  quand ça ressort à l'extérieur.  C'est un prof généralement
dans le vent, nonchalant, qui n'aime surtout pas se prendre la tê-
te et qui pense avant tout à ses étudiants. En bref, c'est un bra-
ve type qui aime son métier, même s'il a des goûts de chiotte.


4. LE BRANLEUR
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     Le laisser-aller est sa philosophie, mais c'est aussi la pire
des choses pour les étudiants. Il ne se préoccupe pas tellement de
leur situation et de leur avenir.  Il pense qu'ils ont compris son
cours  et le reste, il s'en lave les mains.  A la limite, il pour-
rait  passer  son  temps à se faire reluire le conduit, ça revien-
drait  à la même chose.  Il n'a pas un mauvais fond, il est plutôt
sympathique, mais il ne possède pas beaucoup de conscience profes-
sionnelle.  En  général, les étudiants aiment bien son cours parce
qu'ils  peuvent y faire ce qu'ils veulent : jouer aux cartes, lire
des mangas, résoudre des exercices de maths, papoter avec son voi-
sin ou sa voisine, se taper un roupillon, etc.  Barbu, les cheveux
gras,  portant des T-shirts contre le Front National ou des chemi-
ses  à  fleurs,  le branleur est une personne qui sait prendre son
temps, au risque de lasser ses étudiants.


5. LA FOFOLLE
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     Elle se reconnaît facilement à sa coiffure hirsute et démodée
(rousse,  de surcroit).  Elle n'a qu'une license en poche, mais on
l'a  embauchée comme prof car elle ne coûte pas très cher à l'Uni-
versité.  C'est avant tout une arme à double tranchant. D'un côté,
elle  est  un  peu  bête, elle n'ouvre la bouche que pour dire des
évidences,  des  lapalissades  et  des paraphrases.  Son cours, ce
n'est pas elle qui l'a fait et ça se voit.  Elle se contente de le
lire et, lorsqu'un  étudiant  lui pose une question, elle y répond
évasivement,  en  reprenant  la  phrase qu'elle vient de dire mais
tournée d'une façon différente. D'un autre côté, elle est maléable
et  l'on peut facilement gagner sa sympathie en fayotant et en lui
donnant tout le temps raison.  Il  vaut mieux l'avoir de son côté,
surtout  en  période d'examens, car on peut toujours venir pleurer
pour  la  supplier et, dans sa bonté infinie, elle réhaussera tou-
jours votre note d'un ou deux points. En effet, comme elle ne com-
prend  pas toujours ce qui est dit dans les copies, elle donne une
note aléatoire en tirant deux dés, ce qui fait qu'elle note systé-
matiquement toutes ses copies entre 2 et 12.


6. PERFECT MAN
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     C'est  le  prof  parfait,  celui que l'on ne rencontre qu'une
seule  fois  dans sa putain de vie.  Bien sapé, il arrive en cours
les  mains dans les poches, écrit le plan au tableau, ressort tout
son cours de tête et prend de nombreux exemples concrets. Il parle
avec une intelligence rare et se fait comprendre par la plus gran-
de majorité des étudiants.  Son discours n'est jamais ennuyeux, il
sait manier les mots et en faire jaillir de l'humour.  Il y a tou-
jours  du  monde  à son cours, même s'il se déroule à 8h du matin.
Proche  des  étudiants tout en gardant une certaine distance, tou-
jours souriant, dynamique et de bonne humeur, c'est le prof idéal.


7. LE REUPEUREU
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     Fervent  supporter  de Jacques Chirac, le reupeureu (du sigle
"RPR")  a  la même façon d'appuyer sur les "L" que notre Président
(Ah ? Vous n'aviez jamais remarqué?). Irrémédiablement ancré avant
mai 68, qui était pour lui un mois comme tous les autres dans  une
année  quelconque,  le reupeureu croit que tous ses étudiants sont
des fans des Beatles et de bande dessinée franco-belge (Gaston La-
gaffe, surtout). Mais, dans sa voiture tellement grosse qu'il con-
duit à ras de terre, le reupeureu n'a aucun repère social et pense
que tous ses étudiants sont des bourgeois. Pour lui, les banlieues
sont  habitées  par  des  gens au tempérament bouillonnant, qui ne
pensent  qu'à  faire  la Révolution, "vêtus de chemises sales" (je
cite).  Il  pense  que  les bonnes moeurs se perdent, que la morale
fout  le camp et qu'il est toujours possible de revenir comme  "au
bon vieux temps", celui où l'on respectait ses parents et les ins-
titutions. Il faudrait lui rappeler qu'il y a eu une révolution en
1789, non ?


8. LE VIEUX-JEU
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     Il est issu d'un autre âge. Aigri, constament de mauvaise hu-
meur,  il  est  chiant et cherche la merde. Il ne supporte pas les
gens  qui discutent pendant les cours, ceux qui arrivent en retard
et encore moins ceux qui sortent avant la fin du cours. Il cherche
toujours  à  se  glorifier,  à se mettre en valeur, bref, il ne se
prend  pas pour une merde. Pour aborder cet être exceptionnel, une
seule  solution  : se mettre à genoux devant lui, courber l'échine
devant  Sa Majesté, regarder le sol, ramper, lécher Ses chaussures
et, si cela ne suffit pas, l'auto-flagellation suffira peut être à
détourner  ne serait-ce que quelques instants Son regard sur votre
misérable être. Ce type de prof est, malheureusement, assez commun
de  nos jours.  Hélas, selon l'Institut Pasteur, il n'existe aucun
antidote...


9. LA TYRANNIQUE
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     Elle  croit  que  la  fac est une sorte d'école primaire pour
adultes.  De  petite taille, très garçonne, elle dit avoir fait du
karaté  au cas où on chercherait à l'emmerder et, comme la fofolle
(voir plus haut), il vaut mieux la mettre de son côté.  Elle tient
à  faire  des tas de contrôle à chaque scéance pour voir si l'on a
bossé.  Elle  nous donne des tonnes d'exercices à faire chez nous,
mais les étudiants préfèrent se partager le travail entre eux, ils
ne sont pas fous. Elle pense que l'on a que la matière qu'elle en-
seigne  à  travailler et ignore totalement les autres matières qui
sont,  en  général,  bien  plus importantes.  Ni vraiment haïe, ni
vraiment crainte mais ni vraiment aimée, la tyrannique déteste les
étudiants insolents qui n'ont pas envie de bosser ou qui ne parta-
gent pas les mêmes idées qu'elle.



              -=-   L E S   E T U D I A N T S   -=-



(PS : cette partie n'est pas très détaillée parce que je  manquais
de temps... Et puis il manque encore quelques catégories... Désolé
pour les puristes !)



1. LA PREMIERE DE LA CLASSE
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     Généralement  bien habillée, la première de la classe ne peut
pas  s'empêcher  de fayotter avec la plupart des profs.  En cours,
lorsque  le  prof demande quelque chose, elle est toujours la pre-
mière à sa porter volontaire en levant le doigt.  A la fin de cha-
que  cours, elle va les voir pour leur poser des questions sur des
choses qu'elle dit ne pas comprendre mais qu'elle  a  parfaitement
comprises, en fait. Mais peut-être cherche-t-elle à connaître  les
sujets d'examen avant tout le monde ?


2. L'OURS
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     C'est  le  gros  barbu de 25 berges.  Mystérieux, il ne parle
presque  pas à son entourage.  Il  hante les couloirs de la fac en
boîtant. Nul ne sait ce qu'il vient faire dans une université avec
son allure de militant communiste. De plus, il n'aime pas les amé-
ricains qu'il juge "cons".  Il participe activement aux mouvements
de grève des étudiants sans bien comprendre pourquoi est-ce qu'ils
font  grève.  Les autres ne lui adressent pas la parole, peut-être
parce  qu'ils  ne  se sentent pas attirés par cet être étrange, ou
bien tout simplement parce qu'ils ont d'autres choses à foutre.


3. LA VIEILLE
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     Quadragénaire,  voire  même quinquagénaire, la vieille est de
petite  taille  et se teint les cheveux pour cacher les ravages du
temps.  La  vieille est une espèce rare sur les bancs de la fac et
se déplace en petit groupe. On les voit parfois autour des distri-
buteurs de café en train de discuter de tout et de rien. La vieil-
le  aime  avoir des relations amicales et tente de s'entendre bien
avec un maximum de gens, que ce soit des étudiants ou des profs.


4. LE SAVANT FOU
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     Il est coiffé avec un pétard à mèche, se met toujours les mê-
mes  vêtements  (crades, de surcroît), ne  se lave pas souvent les
cheveux  et porte des lunettes qui encadrent ses petits yeux bleus
perçants. On ne comprend pas toujours ce qu'il dit puisqu'il arti-
cule  très  mal  et  parle très vite, comme s'il avait toujours un
train à prendre. Très brouillon, il utilise beaucoup de mots comme
"heu",  "enfin" et "bon, ben".  Il utilise des mots compliqués que
l'on  n'utilise  plus de nos jours, sûrement parce qu'il a quelque
chose  à prouver au fond de lui-même.  Sa  particularité est qu'il
rationnalise tout à l'extrême. Par exemple, il ne peut pas s'empê-
cher  de traduire un texte normalement écrit en langage mathémati-
que, abstrait, froid.  Ce fidèle adepte de la "masturbation intel-
lectuelle"  ne  sait  pas vraiment s'amuser avec les jeunes de son
âge  qui n'apprécient guère sa compagnie, jugée trop ennuyeuse. En
gros,  il est considéré comme une tâche, à juste titre d'ailleurs.
Mais  il s'en fiche, bercé par son orgueil et ses sentiments d'in-
telligence et de supériorité.



               -=-   T H E   L A S T   W O R D S   -=-



     Pour clore ce petit exposé, j'aimerais vous donner plus d'in-
dications et de conseils :

     1. Les stéréotypes sont rarement purs, un prof ou un étudiant
peut être le mélange de deux ou plusieurs types.

     2. Observez  ce  qui se passe autour de vous, vous arriverez,
j'en  suis  convaincu,  à classer vos profs et camarades de classe
dans des catégories. Très bon passe-temps quand on n'a rien à fou-
tre !

     A la prochaine, chers amis !



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