Salut les petits !!!




    Pff !  En fait je suis hypocrite, je vous salue même pas, et à
plus forte raison si vous êtes petit... En  fait, je viens de lire
le Tokssic 10 et je me suis dit : "Bah faudrait p'tet que j'écrive
un piti truc, et pis comme ça, ça fera  plaisir à St Survivor...".
Je  me  suis dit aussi (Ouais je me parle parfois à moi même, mais
rarement  car j'arrète  pas de  me contredire  et de  me couper la
parole. Alors je m'énerve et je  me  bats  régulièrement...  Ca se
termine souvent par  l'intervention de  mes proches  qui sont dans
l'obligation de me séparer. Alors j'évite de me parler 8-).

    Je me suis dit  donc qu'il  faudrait  parler  d'un truc plutôt
intéressant. Puis, je suis tombé sur des articles particulièrement
chiants et plutôt mégalos... Bon je vais  citer  personne...  Mais
je me suis demandé (Ouais il  m'arrive de me  poser des questions,
mais pas souvent car  je refuse de me donner la  réponse, alors ça
tourne  mal  et...  Tiens, une fois je me suis même balancé par la
fenêtre ! Alors j'évite de me questionner).

    Bref,  je me suis  demandé si je  pouvais moi  aussi ètre très
ennuyeux... J'ai eu l'idée  de  raconter  un  truc assez chiant et
qui n'intéresse personne sauf moi. Mais le seul moyen de le savoir
est d'essayer. En effet, suivez bien mon raisonnement : Ce concept
repose essentiellement sur  des notions très  subjectives et liées
au perceptif d'autrui ! Comment, dans ce cas, éviter de passer par
une estimation dont Vous êtes l'auteur  (Oui, j'emploie le présent
car ça  y est : Vous  y  êtes ! La  grande porte se  referme et le
train fantôme crisse déja  sur ses rails... Les bruits de  la fête
s'estompent  peu à peu, vous  laissant vous  débrouiller seul avec
les ténèbres ! Les ténèbres  de  mon esprit  Ha Ha Ha (Ici Franck,
tu me mets un bon sample de rire démoniaque ... Demande à Philippe
il doit avoir ça.)).(NDTHX: Faute de sample, je le fais en version
soustitrée : aH AHH aHh Eh eh ih ihi ii hhii (désolé!!!)).

    Connaissez  vous  Brest ? Sinon vous perdez bien des choses...
Bon le mot est mal choisi effectivement... Si si  je te vois bien,
... Quoi ? Tu n'as rien dit ? Peut-ètre,  mais je sais bien ce que
tu penses. Si si ! Oui  le mot est  mal choisi : On  ne  peut  pas
perdre un truc qu'on n'a même pas eu. Tss tss, le monde entier est
à nous, tout ce que nous n'y  prenons pas est perdu ! Voilà ce qui
t'attend si tu ne découvres pas Brest au plus vite.

    Bon en fait, la ville est laide... Le mot  juste serait plutôt
"hideuse". Vite  rasée par les alliés, elle fut presque aussi vite
reconstruite à coups de béton et de ciment...

- Mais alors qu'est ce qu'il nous bassine avec Brest ce poulpe ?!
- Quoi ? Qui a dit ça ? QUI ???
  Ah bande  de lâches, vous vous terrez derrière ce triste morceau
  de silice, de carbone et de cuivre que vous appelez écran! Pfu !
  Je vous nie.

    Mais  bon, la  guerre est  une folie  meurtrière et  patati et
patapom... Je laisse ces discours  redondants  aux  moralisateurs.
Si vous n'aimez pas la ville, il suffit d'en sortir. Mais après 22
heures elle commence vraiment à devenir intéressante, je veux dire
euh... Une ville c'est  pas qu'un  groupe d'habitations hein... Ya
de la vie la dedans ! Enfin, on en sort. Si ! On en sort ! Tout le
monde en sort, c'est moi qui écrit ce  texte  oui  ou  non ?? Bon,
alors... Allez allez, vous  me suivez ? ok. On va aller  faire  un
tour jusqu'à la pointe Saint Mathieu. Direction le couchant, plein
ouest, et on se dépèche tant qu'il y a  encore un peu  de lumière.

    On n'a pas le temps de s'arrèter à la plage, hein ! C'est vrai
que ça manque pas, et de belles en plus ! Hahaaa, hein, si on vous
avait  dit ça sans que je vous le montre, vous ne l'auriez pas cru
hein... Ben si.

    Y a  la  plage de Trigana, les Blancs Sablons, le Moulin Blanc
(Presque au vent  de l'arsenal pour  ceux qui ne veulent pas faire
trop  de  kilomètres). Enfin, j'en  oublie, ..., pis vous vous  en
moquez. Si si ! Je  le sais, pas de faux  sentiments avec moi ! Ah
surtout pas, j'ai horreur  de ça ! Je ne vous  raconte pas ce  qui
est arrivé aux 2  ou 3  derniers  babanes  qui ont  essayé, huhu !
L'horreur totale...  Imaginez  un  concert  de Björk sans Björk !!
Ah oui, je vois que vous appréciez la douloureuse  et  terrifiante
intangibilité  du  concept ! Et bien ce qui  leur  a  été  infligé
(Par  eux  même  en  fait: Le principe du Boomerang Cosmique!) fut
Oh combien pire! Qui  peut me dire quelle est la musique de la pub
pour les téléphones portatifs Ericsson ?
Oups, attention, on  arrive. On  va  se  garer dans ce parking là.
Vous  voyez  le phare là? Et l'abbaye en ruine, super non? Tout ça
figé dans la lumière agonisante et fraiche du couchant (ben si!...
"fraiche", j'insiste!), un vrai petit régal des yeux.
Je  vais  vous  raconter   une histoire. Un truc qui est arrivé un
jour que suis entré dans le café que vous voyez là derrière. Il  y
a  2  ans  j'ai  reçu  un  papier  officiel, oh tout ce  qu'il  ya
de plus officiel!  Vous   pensez!  L'armée  ne  badine   pas  avec
l'organisation  et le rêglement!  Je  suis  donc  parti  avec  une
certaine amertune en m'imaginant déjà toute  une  année  gachée...
Toute une  année ! Argh! Moi qui hurle à la mort quand j'ai  perdu
toute une belle après midi à glander sans rien faire de concret...
M'enfin, savez vous,  un  an  plus  tard  (Ben  oui, en plus comme
je suis un soi-disant  intellectuel,  ils se sont arrangés pour me
filer un poste spécial avec 12 beaux  et  bons  mois  de  services
envers notre fière et grande nation...)...  je  suis  donc  revenu
chez moi, mais j'étais content, oui  même  très  content  et  plus
riche que je n'aurai pu espérer. Le pays (La Bretagne), les  gens,
les  potes, la  mer, la plage, et une jolie casquette d'officier à
visière 100% vachette. Biengh... Vous êtes  toujours  là?  Pfiouw!
Quel  courage! Mais grace à Flan Industries, ce  texte  subliminal
a été prévu pour votre plus grand confort! En effet, percevez-vous
-COCACOLA- cette soudaine -GLACONS- sensation de soif qui  nait en
vous? Et maintenant, n'éprouvez vous -BIG MAC AVEC DES FRITES- pas
un  poignant  instinct  qui -SUNDAE  CARAMEL  AVEC LES MORCEAUX DE
CACAHUèTE-  vous  tord  l'estomac?   C'est  grace  à  la  nouvelle
technologie  Sublim'O'Flan!  Note:  Nous  remercions  la chaine de
restauration rapide MacMickey et l'habile  programeur  de ce toxic
mag  (Si  c'est lui là, regardez  le gros-plein-de-muscles là bas,
héhé et il est fier de lui en plus...). Pour   vous  remerciez  de
votre  joviale  collaboration,  nous vous invitons à réaliser  une
pause de 7 minutes et 35 secondes, le temps  nécessaire en moyenne
pour   quérir   une bière fraiche et un  sandwich  au paté (NDTHX:
Surtout  evitez  le contraire , une  bière  au paté et un sandwich
frais... Quoi que !?..) (Nous   vous   déconseillons  fermement la
volaille aujourd'hui!). Tiens  d'ailleurs  moi  aussi  j'ai besoin
d'une 1664. I'll be back!
.
.
.
Voilà, prêts  pour  la  grrrande aventure multimédia interactive ?
Encore  une fois, la  technologie  supérieure  va vous faire vivre
des moments que vous  envierons   même les possesseurs  de Pentium
133, mémoire cache 256kO, 16MO de  Ram, disque  dur  1Go, Moniteur
SVGA 15" pitch 0,26 , port Moulinex avec 2 slots  prévu  pour  les
expresso, carte vidéo PCI 2Mo,4 slots PCI dont 1 oqp par la  carte
vidéo,CD ROm quadruple vitesse,carte audio 16bits..Bon en  fait je
me moque mais  si  je  devais choisir entre un ST,que dis-je!? 10,
15 STs, et ce type de bécane, pas d'hésitation! Je ... BîîîP! ...
Merde  c'est  l'heure de ma pillule. Bon,  connectez  votre  prise
neurale les Wilsons (Euh  que  ceux  qui sont assez blaireaux pour
pas avoir lu W. Gibson me pardonnent!). C'est  parti! Donc, il  ya
deux ans (Mais si souvenez vous, ça date au moins de 3 paragraphes
au dessus!) j'étais  à  Brest,  matelot  sans  bateau,  errant  en
quête d'une hypothétique  flamiche  au Maroilles  (RhAaaA, putain!
J'ai dis un gros mot, mais  la  flammiche au  Maroilles  ça  passe
avant  tous  mes ptits  Wilsons! pour  les ceusses qui'ne sont nin
Ch'ti, j'vas  vous  dire  essque  c'éti  qu'eune  flammiche :  èm'
grin'mère et pis èm  mère elles font cha com' cha: Esst'eune  pate
à tarte  avec  edssus des trinches ed'  Maroilles.  El'  Maroilles
esst'un fromache du pays à nouz'aut, les gars  ed'  l'Avesnois!...
Flan'O'Traducmatic  vous  offre  la traduction en langue française
de  ce grossier patoi picard: Pour nos amis qui n'ont pas la  joie
et l'allégresse  quotidienne  de se réveiller  habitant le nord de
notre joli pays,  je  vais  vous  décrire ce que nous nommons avec
bonheur, et  la  bave  aux lèvres "Flammiche  au  Maroilles": Mère
et Grand mère procédaient ainsi: Elles  réalisaient  avec amour et
grand  talent  une pàte à tarte  sur laquelle est déposé un lit de
tranches  de  ce  délicat  fromage  à  pàte  crue  que  la galaxie
d'Andromède nous envie tant! Le  Tout arrosé  de crème  et cuit au
four. SlURRp!!

Note  du  traducteur : Les  guerres  qui  enflammèrent  la galaxie
d'Andromède et de Via  lacta  se  terminèrent par un curieux statu
quo :  Les  fromages   d'appélation   controllée   "Maroilles   de
l'Avesnois"  continuèrent  d'ètre  produits  et  distribués par la
Terre,mais 42,7% de la production annuelle devront ètre téléportés
à raison de 2 envois par semaine, dans la galaxie Andromédienne.

J'étais donc arrivé moi aussi, un soir sur ce parking coincé entre
l'abbaye  squelettique  et lugubre, et  la nationale côtière de la
pointe  Saint  Mathieu. Après  une rapide  (Fait  pas chaud là bas
l'hiver!) scéance photo,je décidais de me réchauffer en commandant
un  bon  petit  chocolat  dans  le petit café, seule lumière osant
s'opposer   à   celle,  glaciale, de la pleine lune, maintenant en
pleine  ascension, et  qui  semblait  me  poursuivre  de  sa  face
insolemment  blafarde  et  bleue. (Reprenez  votre respiration, on
y retourne...) J'entrais. Soulagement. L'odeur de café,de tabac et
de  croque-monsieur  m'accueille  et  me fait assoir à la table du
fond, près du bar et du distributeur de cahuètes.

-UTILISEZ  VOTRE  BIERE  ET  VOTRE SANDWICH! LAISSEZ VOUS PENETRER
PAR CES  NOUVELLES  SENSATIONS  MULTIMEDIA  ET  INTERACTIVES!  SI!
INTERACTIVES! SI JE VOUS DIS "ESPECE D'ENCULE!", BEN VOUS ETES PAS
CONTENT ET VOUS QUITTEZ CE TEXTE!!! C'EST  CA  L'INTERACTIVITE! JE
VOUS FAIS QUITTER QUAND JE VEUX ! HA HA! Hum.

Encore enveloppé dans mon caban,je laissais la tasse de Nescao(Tm)
brulante me réchauffer les doigts.  Soudain,  la  télé  vissée  au
dessus du bar, et qui jusque là diffusait quelques clips en boucle
fermée, zappa sur TF1 et s'autocensura au  bout  de  4 secondes en
cramant  son alim.Les quelques personnes du cru et rares touristes
attablés la fixèrent sans  mot  dire  pendant  quelques  instants,
puis  les rires et les plaisanteries  entreprirent  de  faire   se
dissoudre la tension soudain devenue palpable (Un peu comme du fil
de fer barbelé.). Les   conversations  semblaient  sur le point de
reprendre  quand  un  bruit  venu  du dehors  réduisit à néant les
efforts  des  rires et  des plaisanteries, qui véxées ou fatiguées
peut-ètre, rentrèrent au fond de leurs gorges respectives.
Gulps!
Ce   n'était  pas  à proprement parler  un  bruit,  mais plutôt la
répétition à des hauteurs différentes  du même  sample: Ca faisait
un peu comme "Crii...Crac". Ca  se rapprochait, c'était  difficile
à  dire  à  cause des  bourrasques qui  tantôt éloignaient, tantôt
amplifiaient le son, mais ç'était sur, ça se rapprochait!
Je  n'y  aurait sans  doute  pas prété  plus d'attention  qu'à une
capsule  de  bière perdue entre  deux  racines  d'un platane de la
nationale reliant Guise au village de  La  Groise,  si  je n'avais
remarqué  le  regard  terrifié  et  les  mouvements de reculs  des
habitants du voisinage.  Ce bruit semblait les clouer de peur, ils
étaient    tellement    tendus   et   terrorisés   que   plusieurs
s'enflammèrent avec un bruit sec. Le son grinçant avait en fait un
petit quelque chose qui vous glaçait le sang. Un  peu  comme  dans
Alien 3 au moment  ou  le geôntil  extraterrestre   s'approche  de
Ripley  pour  lui  faire comme un petit bisou. Brr, j'en frissonne
encore...

Ben  là, je commençais à ressentir les même tremblements, et  vous
savez, le pire c'est  quand  on ne peut pas les controler: On a le
poil qui s'hérisse, la chair de poule  et la machoire qui se prend
pour une vieille imprimante 9 aiguilles,  mais  même avec toute sa
volonté, pas moyen de faire cesser tout ça!

Enfin voilà, mon sixième sens (En fait c'est de la grosse connerie
le sixième sens  ... Hein, j'ai  une théorie toute bète la dessus,
mais  bon,  si  je  me lance  là, je casse le suspens et ç'est pas
cool.), donc mon  "sixième sens"  (Non mais c'est  vrai,  pourquoi
pas  un  septième  et un trente  deuxième  par  dessus le marché?)
m'avertissait  (Comme  pour  Spiderman! Eh  dites c'est marrant ça
cette   association  de   Ripley,  Alien  et   Spiderman,  car  je
connais  une fille qui dessinne des Spiderman, et qui adore Alien,
d'ailleurs  son  pseudo  c'est Ripley)  du  danger,  oui!  Car  ce
petit bruit de roue mal  graissée  dans l'air salé et mugissant ne
pouvait  ètre  qu'un message  avant coureur d'un malheur terrible!
(Ben  ouais, si  ç'avait  été une  gentille bretonne avec des yeux
bleus et grands comme le ciel un matin de mai,elle serait venue en
bicyclette, scooter ou Austin  Mini  rouge, mais surement pas dans
un  char  à  varech  mal  entretenu ettiré par une sorte de baudet
maigre  à  faire peur...).Effectivement chers lecteurs, auditeurs,
spectateurs, senseurs  (ben oui, on  est multimédia où non hein!),
la lune maintenant au zenith éclairait faiblement les contours  de
ce sinistre équipage qui avait stoppé juste devant la  grande baie
vitrée du "Pen Du" (C'est le nom du  café, ça  veut  dire  "pointe
noire"  en  breton), et le grincement avait donc cessé. Le silence
était  cependant  bien plus effrayant, mais personne dans le petit
troquet  n'osait  le  rompre.  Même  une  petite  goutte  de  café
hésitait  à  plonger, accrochée  desespérément  au  bout  du tuyau
inoxydable du percolateur. Ce  que  purent à cet  instant voir les
consommateurs dont les yeux étaient rivés sur la porte dépendit de
chacun... Certains  affirment  avoir vu  entrer un soldat allemand
de  la  seconde  guerre  mondiale, d'autres  une vieille  Bigouden
aussi voutée  qu'un  pont de grès, et  aussi  ridée qu'une vieille
pomme, ... Un  couple  de  touriste  jura  même  qu'il  s'agissait
d'une  grande  femme  habillée  d'une  somptueuse  robe  de mariée
noire. Pour  ma  part, ce  fut  un vieillard en sabots et béret de
feutre noir, revètu d'une  veste et d'un pantalon élimé de velours
cotelé  qui avaient du ètre d'une couleur indéterminée, que je vis
soudain   pousser  la  porte . Il   était  vouté,  mais  ses  yeux
brillants  scrutaient vivement les moindres recoins  de  la grande
pièce  enfumée. Il  avança  d'une  démarche  chaloupée,  comme ces
vieux  marins  qui  scrutent  l'horizon  le  soir au couchant avec
quelque  chose  d'indéfinissable et de poignant.(Gulp...C'est bô!)
Avec   la   clairvoyance   habituelle  qui  fait tout  mon  charme
renforcée sans doute par ce perfide  sixième sens  qui décidemment
ne voulait pas me lacher d'une semelle,  je me  suis dit (Oui, des
fois je me parle, mais ça je crois vous en avoirdéjà entretenu..):
"Dédé mon fils,(Je me sentais l'âme paternaliste) cette fois c'est
pour ta pomme!"...

     Puis, je  me suis tu, car le vieux venait maintenant d'un pas
vif dans ma direction, et il saisit la chaise qui me faisait face,
puis  sans  lui  demander son avis, il s'assit dessus sans prendre
garde  au  craquement  outré. Il  me  fixa,  et c'est alors que je
remarquais  qu'il  devait  vraiment  ètre  très  vieux :  Sa  peau
craquelée ressemblait à du  vieux  cuir huilé, et les rides autour
de  ses  yeux  semblaient  de profondes cicatrices qui rayonnaient
vers ses tempeset  ses  paumettes.  Ses  yeux  bleus  étaient très
pales, comme délavés par le  temps,  le  soleil  et  le  vent, ces
grands  erodeurs . Mais, il  paraissait  ètre aussi  agés  qu'eux,
aussi  patient  que  le vent, aussi  lourd que le soleil, et aussi
inéluctable  que   le  temps  qui  passe. On  aurait  dit  la  mer
immortelle.  "je suis la Mort  mon gars.", sa voix  me  rappela le
grincement de sa charette.

   La goutte de café  rejoignit  ses  soeurs en faisant un "flik!"
soulagé. Les autres consommateurs reprirent leurs conversations et
autres  activités  comme si rien  ne s'était passé, mais je voyais
bien  qu'ils  évitaient  systématiquement  de  poser le regard sur
notre table.

   La  tension qui persistait  se teinta cependant de soulagement:
La Mort avait saisi  sa victime et mieux valait que ce fut lui que
moi...(Pensaient-ils) Mais vous songez qu'il s'agissait d'un vieux
fou  qui délirait, aidé en cela par un  vieux  cerveau  avarié  ou
un taux d'alcoolémie à faire  pâlir le plus endurci des  gendarmes
bretons. Moi aussi à vrai dire (Je veux dire, moi aussi je pensais
ça; de plus le lapsus n'a pas lieu d'ètre car je ne bois  jamais).
( Rhô! Bon,  si  on  n'a plus le  droit de mentir un petit peu...)

    J'avais  tort. Il  me  scannait  depuis  plusieurs dizaines de
secondes quand son  visage impassible  s'orna d'un sourire un rien
méprisant. Il se laissa aller contre le dossier  de la chaise.
"Tu es  un  looser!" croassa t'il,
" Si Elle ne te réduit pas en charpie avant l'aube,  je veux bien
ètre pendu!".
    Puis il partit d'un grand rire  rauque  comme s'il  venait  de
sortir une bonne blague. Ce n'était pas  mon avis, même si j'avais
commencé  à  le trouver  marrant  ce vieux, avant  qu'il ne vienne
m'insulter et me promettre un sort peu enviable.
" Et c'est qui -Elle-, la nouvelle de chez Moulinex?",
j'esquissais  un  sourire , pas  peu  fier  de mon sens aigu de la
répartie. (Si, si,... Ben si quoi:
" Charpie, hachoir, Moulinex, etc... Non?). Héhé!
- Tu fais le  mariolle hein ? Ok, on y va, après tout j'ai pas que
ça à foutre!".
- On va où grand père?
- Je t'expliquerai en route, viens!
Il se leva en faisant racler sa chaise, puis sortit en boitillant.
J'ai  hésité bien sur, mais que risquai-je après tout? Je  n'avais
rien de mieux à  faire  ce soir, et puis j'avais 23 ans, 75 kilogs
de muscle (Si, si!), et ce n'est pas  un  vieux débris de 300 ans,
même breton qui allait me faire peur. Et  puis, à  vrai dire, j'ai
toujours été très curieux! Pas vous? Ne  dites  pas  le  contraire
hein! Sinon vous ne seriez jamais allé jusqu'à ce point du texte..
Faut  dire  que  j'ai  accumulé  assez de débilités plus haut pour
dissuader pas mal de BîîîP! Bon, ok, on y retourne!

  Dehors,  le  vent du large soufflait moins fort, mais les nuages
qui  masquaient  maintenant la lune promettaient une belle tempête
pour le landemain. Evidemment, il m'attendait, juché  sur  le banc
de sa charette branlante, il  avait  remonté le  col  de son vieux
veston, et me fit un signe impératif  avant de détourner  la tête.
Je montais à ses cotés. Aussitôt, et apparemment sans aucun signal
du vieux, la vieille carne efflanquée démarra.
Crii...crac...Crii...crac...CrIii...crk... grinçait  la  charette.
clipokclipokclipakclipokclipokclipakclipok.. .  marmonnaient   les
sabots.
    Je m'emmitouflais  dans  mon  caban.  Les  nuages,  où  plutôt
leurs    sombres   silhouettes  ,  défilaient   à    une   vitesse
impressionante  devant  la ronde  ampoule  blafarde qui me faisait
penser à la lune... Ou peut ètre l'inverse. La charette quitta  la
nationale déserte et s'engagea sur un sentier poudreux et  sableux
qui grimpait  la  colline  derrière  le  petit  café. Les derniers
signes de la civilisation disparaissaient les uns après les autres
avec  comme  un  petit  geste fataliste  à mon égard, ce qui ne me
plaisait  pas du  tout, d'autant  plus  que je "caillais" vraiment
maintenant,et que le vieux ne voulait plus m'adresser la parole...
(Respirez, vite! Ca continue!)
     Je ne sais pas vraiment combien de temps à duré la balade. La
lande   monotone   et  le  vent  glacé  ne   m'encouragèrent   pas
vraiment à pousser  plus avant mes investigations dans ce domaine.
Non,  je n'ai  pas  de  montre.  Au  sommet  d'une  énième colline
couverte  d'herbe  rase  et  sèche,  comme toutes les  autres,  la
cariole  stoppa ;   encore  une  fois  le  vieux  n'avait même pas
esquissé  un geste. Je  descendis  pour  essayer  de me dégeler en
faisant quelques pas.

  La  colline sur laquelle nous étions faisait partie d'une rangée
de   petits  monts  très  arrondis, formant  une  ligne  de  crête
presque rectiligne à cet endroit. A quelques centaines  de  mètres
droit  devant,  je  distinguais une autre crête semblable,  et  au
fond, entre  les  deux, il  ne  pouvait  y avoir  qu'une  sorte de
petite   rivière . Enfin, je  le supposais,  puisque on ne pouvait
plus  distinguer  grand  chose. Le  pépé  breton  s'approcha  à ma
hauteur, face à la plaine, il sembla scruter l'obscurité,  tout en
humant  l'air. Son  visage  crevassé  se  fendit  d'un sourire, je
pensais  avec  horreur  que  s'il  faisait  encore  une  fois  cet
effort, sa peau parcheminée   pourrait  bien  se  déchirer!  Il se
tourna  vers   moi, toujours  en  arborant  ce  stupide sourire en
tranche de courge.
- Elle arrive, que vas tu faire?
- Hein?
- Ben oui, il serait peut-ètre temps d'invoquer ton armée, non?
- Mon armée? Ah oui... Euh, et si je vous offrais un bon chocolat,
  hein?
Il leva les bras au ciel en gromelant.

   Bon  à ce moment là de l'histoire, je vous conseille d'éteindre
les  lumières  et si  possible  d'attendre  vraiment  la nuit pour
continuer à lire... Ca sera encore plus multimédia! wizzZ!

    Un grondement  me  fit  me retourner. Je scrutais les ténèbres
humides. C'était un peu  comme  le bruit qu'on perçoit lorsque des
jets longs courrier  traversent le ciel...  Ca   s'amplifiait  peu
à  peu. Simultanément, je distinguais comme des  taches  mouvantes
sur  la  colline,  de   l'autre  coté  de  la  dépression.  Ca  se
précisait , et  comme  la lune apparut entre 2 nuages, l'armée fut
là. Elle  prenait  position  sur la ligne de crète, il y avait des
milliers   d'hommes,   enfin,   je   supposait   qu'il  s'agissait
d'hommes. Je remarquais aussi en seconde  ligne et sur les flancs,
des  cavaliers. Je ne  me rappelle plus combien de  temps ça  a pu
durer,  mais  à la fin, face à moi, aussi loin qu'on pouvait voir,
le sol était  grouillant   de  soldats   et  d'acier. Les  éclairs
froids  et  brefs  qu'ils lançaient  lorsqu'ils  accrochaient  des
rayons   de   lune   étaient  loin  d'ètre amicaux.  Les  obscures
paroles  du  vieux  qui  se  disait  incarner   la   Mort  prirent
plus  de  sens,  à mon grand regret. Je commençais d'ailleurs à me
demander qui était le plus fou de lui ou moi.
Je  me retournais vers lui, il n'avait  pas bougé, et semblait lui
aussi  scruter  l'armée  sinistre. Il  hocha  la  tète   d'un  air
approbateur.

"C'est  quoi ça?" demandai-je, en prenant le ton le plus incrédule
qu'il me fut possible de trouver dans mon stock.
-C'est  l'armée  des  Ténèbres mon gars. Elle a amassé toutes  ses
troupes il me semble, mmm, tu sais que c'est rare?
-Aah? Heu, trop d'honneur...
-Tu trouves aussi hein?, grinça t'il, apparemment je t'aurais sous
estimé?
Il  me  regarda à nouveau très intensément, comme la première fois
dans le café.
"Voyons   voir   tes   troupes   dans   ce   cas...  Sont pas très
ponctuelles  en tous cas...Ah...Les voilà". Il pivota en oscillant
sur ses lourds sabots. Je  perçu  à nouveau  un  grondement,  mais
bien plus net celui là. Une autre armée arrivait derrière nous, et
se  positionnait  face à la première.  Les  premières  lignes nous
dépassèrent et  s'arrétèrent un peu en contrebas de la colline,  à
flanc  de  coteau.  C'était  de la piétaille très hétéroclite, des
régiments   de   Grenadiers  de  la Wermacht avec des uniformes de
1942,  cotoyaient  des fantassins  français de 1914 et des soldats
vétus de cottes de mailles et de  casques de fer, armés d'épées et
de  longues  lances. La   cavalerie   cosaque  et  celte  approcha
ensuite, prenant place entre les chars Sherman frappés de l'étoile
de l'armée du débarquement  américaine. Les cliquetis, hénissement,
jurons,  grondement   de  moteurs, emplissaient à présent l'espace
autour de moi. Les hommes  s'interpellaient  entre-eux, les ordres
fusaient. Maintes  fois, certains s'inclinaient ou me saluaient de
la main. Les  gradés  et  les magiciens  vinrent même me serrer la
main et échanger quelques mots avant  de  reprendre  leurs places.
Les   dragons   survolaient  les  hommes, mais  il  devint évident
que  les  chevaux supportaient  mal  cette menace ancestrale, même
lorsqu'on  leur  expliqua  qu'ils  combattaient  dans  notre camp.
Certains  vieux  destriers  objectèrent qu'un dragon n'est  pas un
ètre  à qui se fier et que bien fol était celui qui s'y risquait !
Il  fut  donc  décidé  de demander aux grands vers à feu de rester
plus  à l'arrière ou de prendre  davantage d'altitude... Ce qu'ils
firent avec un grand flegme, mais  les  vieux  chevaux marmonèrent
que  cette  attitude  suspecte  visait  sans  doute  à  mieux nous
surprendre  par  la suite. Je commençais vaguement à me convaincre
que  cette armée était celle avec laquelle, apparemment,  tout  le
monde attendais  que je me  j  ette sur celle qui se trouvaient en
face,   celle  de  "Elle"  (Ca  commençait d'ailleurs sérieusement
de  m'agacer  ça  aussi,  et  je  décidais que la première chose à
demander  au  vieux,  dés que je remettrai la main sur lui, serait
l'identité de cette "miss-la-terreur"... Et aussi, accessoirement,
la  raison  pour  laquelle  Elle avait décidé de m'atomiser. C'est
vrai quoi! Ca vous intrigue pas vous? ).
     Je   fut   définitivement  convaincu  lorsque  le  chef d'une
section  de  gobelins (Extrait  du  dictionnaire Le Petit Troll: "
Gobelin: n,m, encore appelé orques dans certains  pays  décadents,
ces créatures humanoides particulièrement trapues et repoussantes,
mesurent en moyenne 1m10, et ont la facheuse habitude de  pulluler
dans les romans  fantastiques, particulièrement lorsque l'auteur à
besoin  de méchants  vraiment  méchants,  que  les gentils vont se
faire un plaisir  de transpercer de leurs épées vangeresses. Mais,
des études  plus  récentes, ont  démistifié et  dénoncé ces abus."

...  Donc, Je   fut  définitivement   convaincu   lorsque le  chef
d'une section de gobelins  après  avoir  ordonné  à  ses hommes de
stopper  près  de nous, vint me donner  une  grande claque dans le
dos  (Avec  une force  surprenante pour  un ètre  si   petit!)  en
hurlant  à  mon  intention  (Le vacarme était devenu assourdissant
depuis    qu'un    détachement    de    deux   sections  de  chars
britanniques  "Mathilda"  faisait  chauffer les moteurs):

- " Alors  m'Général,  vous  z'êtes  t'y près? On va leur met' les
  tripes à l'air à c'te bande ed' têtes de morts, s'pa?"
- Heu... Oui, certes, on va les ... euh, les ... écraser?
- Comme  vous  disions m'Général!, héhé, ben j'espèrions que ça va
péter  bientôt, passque  mes ptits gars qu'vous voyons à ç't'heure
(Il fit un geste du menton  en direction des autres gobelins), ben
y z'ont pas eu l'temps de casser la graine!
-Ah? Euh...  Mais  j'ai  toujours  entendu dire qu'il valait mieux
aller  au combat le ventre vide, non?
-  Haha,  Pour  sur  Monseigneur!  Pourvu  qu'on  r'vienne avec le
vent' plein!", et il partit en rigolant comme peuvent rigoler  les
gobelins,  c'est  à  dire  en   faisant   davantage  penser  à  un
rabot, qu'au   son  cristallin  d'un  torrent  alpin. De  plus  sa
plaisanterie  me  laissa  légèrement  sur  ma faim (Habile, non?),
jusqu'à  ce   qu'un   mousquetaire   qui  avait  assisté  à  notre
conversation  me  précise que  les  gobelins avaient pour habitude
de se nourrir  des   restes  des  cadavres de leurs ennemis sur le
champ   de   bataille.   Il   ajouta,   que   c'était  pour  cette
raison   que   les   régiments   de   gobelins   étaient  toujours
envoyés en première ligne, afin d'éviter  qu'ils  se déconcentrent
dès  le  début,  en  voyant  le  moins  de "nourriture"  possible.
D'autant   plus    qu'ils   avaient   aussi  du  mal  à  faire  la
différences entre les corps de leurs ennemis et ceux des autres.
Gulp!

Ben  voualà  pour  cette  histoire,  la suite au prochain TôKksick
(11?)...(NDTHX: Nannn!! 12!!!) J'ai pas le temps de continuer  là,
et je  poste  vite à St Surviv'hor! Pour toutes réactions,  envois
de  Carambars,  de Schiffer (Claudia seules acceptées), ...
Ecrivez à qui vous voulez, en précisant que c'est pour Flan.

                                    Oh Revouârh!
                        Flan. (9/01/96 -Bonne année!- 14h40).



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