Fifty Meters

 

Par Fraks
neofraks@yahoo.fr

 

20 mars 2098

Mes pires cauchemars ne sont que le reflet de la vérité. La réalité n'est plus qu'un rêve décousu entre drogue, meurtre et ordinateurs. J'ai perdu toute raison de me battre pour vivre.

Ma vie n'a été qu'un étalage de souffrances et de pleurs. Même dans mon enfance pendant le grand exode, je n'ai pas connu l'ancien monde... Cet ancien monde qui ne nous avait apporté que malheurs... Cet ancien monde qui nous avait détruit...

La seule trace de ma vie que je compte garder et celle-ci. Cette seule trace sera en fait la dernière. Je n'ai plus aucune raison de continuer...

Dans mon enfance, les ordinateurs étaient relégués au rang d'objets inaccessibles. L'U.O.W. les avait détruits, si bien que seules des machines vieilles d'un siècle étaient restées.

L'U.O.W et sa machine centrale devaient permettre au monde de s'éveiller dans l'ère des micros-robots. La mise en service de la machine centrale nécessitait une puissance de calcul énorme, si bien que toutes les bécanes branchées étaient nécessitées... Une mise en service qui fit imploser la moitié des centrales nucléaires du monde... Une mise en service qui détruisit tous les ordinateurs branchés... Une mise en service fatale pour les trois quarts de la population mondiale.

Le grand exode fut alors déclenché. Les gens se sont massés en Russie, seul pays à ne pas avoir été totalement dévasté... Les gens ressentaient un cruel besoin d'applications informatiques. Les ordinateurs actuels, ceux des 2000+ ne pouvaient être recréés immédiatement, tous les nouveaux modèles étant restés dans la mémoire centrale de l'U.O.W.

Les survivants furent alors retrouvés. Des machines des années 1980 étaient restées dans les armoires de quelques nostalgiques... Des machines passées de père en fils tout en espérant trouver de nouveaux acheteurs prêts à mettre des sommes colossales rien que pour la réputation qui allaient avec.

Ces machines étaient à peine productibles étant donné leur complexité qui aujourd'hui ferait rire un gosse de huit ans. Ces machines étaient pourtant notre salut.

Elle furent réquisitionnées par ce qui restait de l'U.O.W... Des classes furent alors formées.
Ceux qui savaient s'en servir étaient immédiatement embauchés dans les entreprises. Ceux qui en possédaient étaient alors riches. Les autres durent survivre plus bas...

Un système de classes fût alors instauré.
--- 0+ étant les clodos du bas, les gangs, et tous les dealers en dessous de la barrière de sécurité des 50 mètres.
--- 50+ étant les personnes moyennes, les travailleurs classiques.
--- 2000+ étant les riches, capables de s'acheter les machines qui nous ont tués. Ces machines n'ont repris leur part du marché qu'il y a environ 2 ans. C'est le nec plus ultra des ordinateurs.
Tous étaient parqués dans des immeubles de plus de 2500 mètres.

Ma vie n'a réellement commencé lors de mes 10 ans, en 2085. Dès lors, mon père travaillant dans une entreprise de semblant d'électroménager avait fait une place dans un petit appartement à 70+.
Des sortes de tuyaux avaient été installés le long des immeubles et des entreprises pour avoir à éviter de descendre en bas... C'est ainsi que deux ans plus tard, en 87, un ordinateur Atari 1040 STE, une des seules machines reproductibles à l'époque débarqua chez nous. Mon père, voyant mon intérêt pour la machine décida de m'offrir un 520 ST, la machine la plus courante encore maintenant...

Très vite, il me passionna. Le support disquette ayant disparu, nous devions pouvoir stocker des informations quelque part. Elles furent réinventées. C'est alors que l'avènement de cette machine arriva.
Les gens avaient besoin de se distraire. Ces machines étaient parfaites pour cet usage. Je me mis à la programmation, imaginant pouvoir devenir connu grâce à ça. Un drôle de langage dérivé du Basic, anciennement très réputé m'intéressa : le GFA BASIC, l'un des rares programmes de développement survivants, les autres étants Pure C et Devpac...

C'est ainsi que je fis mes dents...